Réchauffement climatique : la montée des eaux sera bien plus élevée et rapide que prévu
Il faut s'y préparer : l'élévation du niveau des océans est inéluctable. Quoi que l'on fasse. Le scénario se noircit encore un peu plus avec cette nouvelle étude qui compare le réchauffement climatique actuel avec la dernière période interglaciaire : la montée des eaux serait plus rapide et plus haute que prévu.
Le dérèglement climatique pourrait faire monter le niveau des océans bien plus vite et plus haut qu'envisagé jusqu'ici, selon une étude sur la dernière période de réchauffement, il y a 125.000 ans. L'eau était alors montée jusqu'à 10 mètres au dessus du niveau actuel, au rythme de jusqu'à trois mètres par siècle, selon des chercheurs de l'Université nationale d'Australie, dessinant un scénario catastrophe pour des centaines de millions de personnes.
La Terre connaissant une alternance de périodes de glaciation et de réchauffement, les chercheurs ont examiné des données sur la dernière période interglaciaire, il y a 125.000 ans. Les températures moyennes étaient alors plus élevées qu'actuellement d'environ un degré, mais les changements climatiques des 200 dernières années sont plus rapides, en raison des émissions de gaz à effet de serre de la période industrielle.
En conséquence, l'étude de la dernière période interglaciaire « ne fournit que la fourchette basse des prédictions sur ce qui pourrait se passer », préviennent les auteurs de l'étude, initialement publiée dans la revue Nature Communications, dans un article paru, et mis en ligne mercredi sur le site The Conversation.
Sur cette île-village de l’Alaska rongée par l’érosion, les 450 habitants de la petite communauté inupiat pourraient être parmi les premières victimes américaines de la montée des océans. Kivalina, Septembre 2019. © Joe Raedle, Getty Images North America, AFP, Archives
Un milliard de personnes vivront dans des zones vulnérables
Or, le niveau est alors « monté de 10 mètres au dessus du niveau actuel » en raison de la fonte des glaces, d'abord en Antarctique, puis au Groenland, l'eau libérée par la fonte au sud ayant réchauffé les zones polaires du Nord. « Le niveau est monté jusqu'à trois mètres par siècle, bien au delà de la montée d'environ 0,3 mètre observée sur les 150 dernières années ».
Selon le rapport des experts climat de l'ONU (Giec) sur les océans publié en septembre, le niveau des mers devrait augmenter de 43 centimètres environ d'ici 2100 dans un monde à +2 °C, mais de 84 cm dans un monde à +3 °C ou + 4 °C, réchauffement vers lequel nous conduisent les tendances actuelles.
Le panel d'experts estimait que plus d'un milliard de personnes vivraient d'ici le milieu du siècle dans des zones côtières particulièrement vulnérables et que le rythme d'élévation du niveau des mers pourrait être 100 fois plus rapide au XXIIe siècle, pouvant passer à « plusieurs centimètres » par an, pour ensuite atteindre jusqu'à plusieurs mètres au total d'ici 2300 si les émissions ne sont pas réduites.
L'iceberg B-15 détaché de la barrière de glace de Ross en Antarctique en l'an 2000. C'est le plus grand iceberg dont l’existence ait été jamais enregistrée (en date de février 2019) avec une superficie de plus de 11 000 km2. © Josh Landis, National Science Foundation, AFP, Archives
C'est sans compter la fonte des calottes glaciaires
Mais les chercheurs australiens estiment que ces modèles ne prennent pas en compte l'accélération que provoquerait la chute de gigantesques blocs de calotte glaciaire dans les océans.
Selon eux, les données observées sur le niveau historique des mers (notamment grâce à des fossiles de plancton), qui prennent en compte tous les phénomènes ayant contribué, montrent « de façon frappante à quel point le niveau des océans est monté rapidement au dessus des niveaux actuels. Les températures (...) étaient similaires à celles prévues pour l'avenir proche, ce qui veut dire que la fonte des calottes glaciaires affectera probablement les futurs niveaux océaniques bien plus dramatiquement qu'anticipé ».
De plus, le réchauffement actuel affecte les deux pôles en même temps, soulignent les auteurs : « Ce qui veut dire que si le changement climatique se poursuit sans relâche, la montée dramatique des eaux du passé pourrait n'être qu'un petit avant-goût de l'avenir ».
L'iceberg B-15 détaché de la barrière de glace de Ross en Antarctique en l'an 2000. C'est le plus grand iceberg dont l’existence ait été jamais enregistrée (en date de février 2019) avec une superficie de plus de 11 000 km2. © Josh Landis, National Science Foundation, AFP, Archives
C'est sans compter la fonte des calottes glaciaires
Mais les chercheurs australiens estiment que ces modèles ne prennent pas en compte l'accélération que provoquerait la chute de gigantesques blocs de calotte glaciaire dans les océans.
Selon eux, les données observées sur le niveau historique des mers (notamment grâce à des fossiles de plancton), qui prennent en compte tous les phénomènes ayant contribué, montrent « de façon frappante à quel point le niveau des océans est monté rapidement au dessus des niveaux actuels. Les températures (...) étaient similaires à celles prévues pour l'avenir proche, ce qui veut dire que la fonte des calottes glaciaires affectera probablement les futurs niveaux océaniques bien plus dramatiquement qu'anticipé ».
De plus, le réchauffement actuel affecte les deux pôles en même temps, soulignent les auteurs : « Ce qui veut dire que si le changement climatique se poursuit sans relâche, la montée dramatique des eaux du passé pourrait n'être qu'un petit avant-goût de l'avenir ».
Le 8/11/2019
Source web Par futura-sciences
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