Le coût des catastrophes naturelles atteint des sommets... et inquiète les assureurs

Les événements climatiques du premier semestre 2021 auront causé près de 40 milliards de dollars de dommages assurés, selon une étude de Swiss Re. L’enchaînement de tempêtes, inondations, grêle, etc., en raison du dérèglement climatique fait monter le prix de ces catastrophes naturelles, qui atteignent de zones de plus en plus développées. Pour le réassureur, adapter ces zones économiques aux événements climatiques devient de plus en plus crucial pour pouvoir continuer à les assurer.
Près de 40 milliards de dollars. C’est ce qu’ont coûté les événements climatiques extrêmes dans le monde sur la première moitié de l’année 2021, selon les estimations de l’institut de recherche de Swiss Re, le réassureur suisse. Tempête hivernale Uri dans le Sud des États-Unis, grêle et orages en Europe au printemps, dôme de chaleur en Amérique du Nord en juin… Les événements climatiques se sont succédé à un rythme soutenu au premier semestre, causant le deuxième montant le plus élevé de dommages couverts par les assureurs sur ces dix dernières années.
Il ne s’agit toutefois que du coût des dommages couverts par les assurances. Les dégâts non couverts sont encore plus importants et ont atteint 77 milliards de dollars. Le différentiel est particulièrement marqué dans les pays les plus pauvres où le taux de couverture par une assurance est faible. Le séisme du 14 août dernier à Haïti, qui a causé plus de 2000 morts et détruit plusieurs milliers d'habitations, n’est pas encore chiffré. Mais la précédente catastrophe dans l’île caribéenne, datant de 2010, avait causé plus de 8 milliards de dollars de dégâts pour seulement 150 millions de dollars de dommages couverts, selon une étude du service catastrophes naturelles de Munich Re.
Une inquiétude pointe cependant chez les assureurs concernant les désastres de plus faible ampleur. Les orages, tempêtes ou inondations tendent à se multiplier et à causer de plus en plus de dégâts matériels. "Conjugués avec le développement urbain rapide et l’accumulation de richesses dans des zones de catastrophes potentielles, les périls secondaires comme les tempêtes hivernales, la grêle, les inondations ou les incendies, entraînent des pertes toujours plus élevées", explique Martin Bertogg, directeur des catastrophes naturelles chez Swiss Re.
15 milliards de dollars pour la tempête Uri
La tempête hivernale Uri, qui a frappé les États-Unis en février, a provoqué des pertes assurées de 15 milliards de dollars, soit le montant le plus élevé jamais atteint pour ce type d’événement climatique aux États-Unis. En Europe, les inondations qui ont touché en juin la Belgique, l’Allemagne, les Pays-Bas, la République Tchèque et la Suisse ont quant à elles coûté quelque 4,5 milliards de dollars. Le dôme de chaleur ayant touché les États-Unis et le Canada et qui a entraîné des incendies devrait lui aussi coûter très cher aux assurances, mais son montant s’étalera entre le premier et le deuxième semestre.
Le montant de la facture est loin d’être complet. L’été 2021 a enregistré des records de température dans le monde qui, combinés à la sécheresse, se sont traduits par une multiplication des feux de forêts en Grèce, Turquie, Italie, Algérie, Maroc, France, etc. Swiss Re prévient en outre que, d’après son expérience, la deuxième partie de l’année est généralement celle qui compte les catastrophes naturelles les plus coûteuses.
Cette tendance explique le retrait de compagnies d’assurance de zone entière devenues trop chères à assurer en raison de l’enchaînement de catastrophes liées au réchauffement climatique. Des assureurs commencent ainsi à alerter sur la difficulté de plus en plus grande à assurer les catastrophes naturelles et la nécessité d’adapter le monde aux nombreux événements climatiques. "En travaillant avec le secteur public, l’industrie de l’assurance et réassurance joue un rôle clé pour renforcer la résilience des communautés en éloignant le développement des zones à haut risque, en investissant dans l’adaptation, en préservant l’assurabilité des actifs et en réduisant les manques de protection", souligne Jérôme Jean Haegeli, chef économiste de Swiss Re.
Le 23/08/2021
Source web Par : novethic
Les tags en relation
Les articles en relation

COP25: adoption d’un accord appelant à une augmentation de l’ambition climatique en 2020
La 25è Conférence des parties de la Convention-Cadre des Nations-Unies sur les changements climatiques (COP25) a clôturé, dimanche à Madrid au niveau des n...

Un gigantesque gisement de lithium vient d’être trouvé : tout ce que ça change pour la voiture
Bonne nouvelle pour la voiture électrique : l'Inde vient de trouver, sur son territoire, un gisement de 5,9 millions de tonnes de lithium. C'est énorm...

62 % de la Planète est menacée de sécheresses qui dureraient plusieurs années d'ici 2100 !
Des chercheurs ont calculé la surface du monde qui subira des sécheresses longues de plusieurs années en fonction des différents scénarios du réchauffemen...

#MAROC_Energies_renouvelables: Le modèle marocain cité en exemple par les Nations unies
La directrice exécutive du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), Inger Andersen, a cité le Maroc en exemple, en matière de promotion et ...

Sauver les calottes glaciaires : Heïdi Sevestre défend la réduction des émissions de GES face au
Comme dans le film Il faut sauver le soldat Ryan, il est urgent de sauver les calottes glaciaires. Le constat est désormais indiscutable : les glaces de l'...

Changement climatique : une menace majeure pour l’économie mondiale d’ici 2100
Malgré la reconnaissance réchauffement climatique il reste toujours difficile de trouver un consensus sur le fait que pour chaque dollar investi, entre 5 et 1...

Le guide d'une optimiste face au changement climatique
Les mauvaises nouvelles environnementales ne sont pas vraiment une surprise, mais il y a eu un déluge d'entre elles en 2018, et certains affirment maintena...

#Changement_Climatiqur #2050_ouvrons_les_yeux: Comment le réchauffement climatique va bouleverser n
Le monde remportera-t-il la bataille contre le réchauffement climatique? BFMTV vous propose une émission d'anticipation exceptionnelle pour envisager notr...

Les crises alimentaires risquent de se multiplier dans le monde, selon l'ONU et l'UE
Une "multiplication des crises alimentaires" est à craindre dans différents endroits du monde, sous l'effet de plusieurs facteurs simultanés, démographi...

Les apprentis sorciers du climat : le reportage choc d’Arte sur la géo-ingénierie
Quand on entend parler de géo-ingénierie, c’est généralement autour de théories du complot qui postulent que des « méchants » répandraient anonymemen...

La ruée vers le lait de chamelle : les ambitions agro-industrielles des Émirats arabes unis
L'engouement pour le dromadaire et son cousin le chameau de Bactriane est en plein essor, notamment pour les vertus nutritionnelles de leur lait. Certains p...

Intelligence artificielle, une science sans conscience?
Et si le retour d’un homme motivé par l’argent et non par le bien de l’humanité était un nouveau cas de «science sans conscience», aux conséquences ...