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PLF 2020: le volet social peine à convaincre

PLF 2020: le volet social peine à convaincre

Le volet social dans le cadre du projet de loi de finances 2020 (PLF), élaboré par le département de Mohamed Benchaâboune, peine à convaincre une partie des Marocains, qui n’y voient aucun impact concret sur leur quotidien, mais aussi l’opposition au sein de l’Hémicycle.

Ainsi, les avis ont divergé entre ceux qui ont applaudi les efforts fournis dans les secteurs sociaux au niveau du PLF 2020 et ceux qui tirent à boulets rouges sur le projet.

Selon, Abdelhafid Adminou, professeur à la Faculté des sciences juridiques, économiques et sociales de Rabat-Souissi qui s’est confié à Hespress Fr, il est important d’aborder deux contextes quand on parle du volet social du PLF 2020.

Le premier contexte est celui des trois discours du Roi Mohammed VI où il a insisté sur deux points. « Le premier concerne le fait de porter un intérêt particulier aux secteurs sociaux et le deuxième point est relatif à  la gouvernance et la gestion, notamment dans les secteurs sociaux, à savoir le rôle des acteurs, les effets des politiques publiques, dont une partie est attachée à la gouvernance », fait savoir notre interlocuteur

Ainsi, Abdelhafid Adminou nous explique que le gouvernement, dans le cadre du PLF 2020, doit traduire les orientations annoncées par le Roi Mohammed VI dans ses discours. Il y a aussi l’orientation du gouvernement, poursuit-il, après le remaniement ministériel où on a observé une orientation vers l’intégration de plusieurs secteurs dans d’autres et surtout la minimisation du nombre des ministres, essentiellement dans le secteur social.

« Donc, ce côté organisationnel et ce contexte politique encadré par les discours du Roi n’ont pas eu un grand effet au niveau des choix financiers opérés par le gouvernement au niveau des secteurs sociaux » indique l’universitaire.

« Où peut-on remarquer cela ? Premièrement, malgré le fait que le gouvernement ait augmenté les budgets alloués aux secteurs sociaux qui a atteint des taux importants comparés aux précédents gouvernements, ce budget répond-il réellement aux besoins et à la demande sur le plan social ? », S’interroge Abdelhafid Adminou.

« Par exemple, cette année on a adopté la loi-cadre sur l’enseignement. Cette loi, dans son application et la stratégie présentée par le ministre de l’Éducation nationale au Roi Mohammed VI, comporte plusieurs mesures à caractère financier, notamment les infrastructures, la construction des villes qui ont un rapport avec la formation professionnelle, la construction des facultés, etc. Tout cela a des répercussions financières sur le PLF 2020 », détaille notre interlocuteur.

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Ainsi, pour lui, « cela montre, comparé avec l’année financière 2018, qu’il n’y a pas de changement palpable en ce qui concerne les attributions accordées au secteur de l’éducation nationale. Aussi sur le plan des postes financiers qui ont été créés dans ce secteur, ils ont parlé de 15.000 enseignants contractuels, mais ils n’ont pas parlé des 15.000 ou 20.000 enseignants qui ont pris la retraite. Et cette opération n’aura pas un grand impact, sachant que le manque d’effectif sera toujours là».

Sur le plan de la santé, Adminou nous inique qu’il y a une donnée évoquée par le gouvernement qui est « le Ramed qui a atteint 14 millions », sachant que de par sa philosophie, le  RAMED devait, à l’origine, couvrir uniquement 7 à 8 millions de Marocains.

« Il y a donc un grand nombre de Marocains qui bénéficient du Ramed alors qu’ils ne répondent pas aux critères pour en bénéficier. À ce moment-là, qui devait régler ce problème au niveau du Ramed, c’est la loi du registre social. Mais la loi sur le registre social a été élaborée par le gouvernement, mais reste en stand-by au Parlement », se désole-t-il.

Sur le plan de la distribution régionale de l’investissement, notre interlocuteur souligne que « le rapport du PLF 2020 parle de centres hospitaliers, facultés de médecine, etc, mais l’offre fournie par le gouvernement consacre la disparité régionale, en ce sens que les grandes régions profitent toujours de la grande part du gâteau. Donc il n’y a toujours pas d’effort au niveau des régions qui souffrent du manque d’infrastructures de santé».

À travers cette lecture, conclut Adminou, « on remarque que les attentes au niveau du volet social dans le cadre du PLF 2020 étaient énormes. Il lui faut une vision qui soit traduite dans plusieurs lois de finances pas uniquement celle de 2020. Parce que la loi de finances de 2021, le gouvernement actuel ne sera pas là, il y aura peut-être un nouveau gouvernement. Et donc, cette opération de gestion des affaires publiques a un impact sur les politiques sociales ».

Le 01 novembre 2019

Source web Par hespress

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