Vidal: Les universités marocaines et françaises liées par plus de 250 accords
La ministre française de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation, Frédérique Vidal, effectue les 11-12 juillet une visite officielle dans la Royaume. Au menu de ce déplacement des rencontres avec des responsables marocains, mais également l’inauguration de la plateforme Maroc Université Numérique, issue de la signature en 2017, d’un accord intergouvernemental.
En vue d’une interaction avec le lectorat marocain, la ministre a accordé des entretiens à deux médias nationaux, dont Hespress. Partenariat d’exception Maroc-France, frais de scolarité en France, ou encore le système redistributif prévu pour la prochaine rentrée, Mme Vidal se confie à cœur ouvert.
Hespress : Dans quel contexte effectuez-vous cette visite au Maroc ?
Frédérique Vidal : Je suis très heureuse de me rendre au Maroc pour y rencontrer le ministre Said Amzazi avec lequel j’aurai l’occasion de passer la journée de vendredi. S’inscrivant dans le cadre d’un partenariat d’exception, la relation entre le Maroc et la France est très riche, particulièrement dans les domaines de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation.
Pour cette visite, je viens accompagnée d’une importante délégation française d’universités, d’écoles et d’organismes de recherche. De nombreux accords seront signés, permettant notamment de renforcer les mobilités étudiantes entre nos deux pays. Enfin, je suis heureuse de pouvoir inaugurer la plateforme Maroc Université Numérique, issue de la signature d’un accord intergouvernemental signé en 2017, à l’occasion de la 13ème rencontre de haut niveau, présidée par Edouard Philippe et Saadeddine El Othmani, qui s’est tenue à Rabat.
Qu’en est-il de la coopération Maroc-France dans le domaine de l’enseignement supérieur ?
La relation franco-marocaine en matière d’enseignement supérieur est très riche ! Plus de 250 accords lient les universités françaises et marocaines, nous soutenons actuellement près d’une centaine de doctorants marocains en cotutelle au sein des Partenariats Hubert Curien, nous accordons chaque année plus de 350 bourses à destination d’étudiants marocains dans les grandes écoles françaises d’ingénieurs et de commerce.
Nous sommes unis par une longue tradition d’échanges et de coopération, à laquelle nous sommes très attachés et que nous souhaitons renforcer davantage encore.
Le Maroc est en train de mettre en place une grande réforme de l’enseignement. Pouvons-nous tirer profit de l’expérience française ?
Le Président de la République française, Emmanuel Macron, a souhaité placer au cœur de la stratégie gouvernementale la démocratisation de l’accès à l’enseignement supérieur et l’investissement dans la recherche.
Depuis deux ans, nous avons ainsi lancé une réforme en profondeur de notre système d’enseignement supérieur avec pour objectif de recréer une véritable mobilité sociale et géographique pour les jeunes bacheliers et leur offrir toutes les chances de réussite.
Au début de l’année, le premier ministre a également annoncé le lancement d’une loi de programmation pluriannuelle pour redonner du temps, de la visibilité et des moyens à la recherche. Ces réformes s’inscrivent dans une cohérence globale, qui est à la fois inspirée de ce qui existe à l’étranger, mais aussi des expériences précédentes en France.
Pour continuer de faire avancer les choses, je suis persuadée qu’il faut être perpétuellement à l’écoute de ce qui est mis en place ailleurs dans le monde, et je suis d’ailleurs heureuse de pouvoir en discuter avec chacun de mes homologues afin d’échanger sur les bonnes pratiques.
Sachant que la hausse des frais d’inscription en France s’appliquera à partir de la prochaine rentrée pour tous les étudiants étrangers, pensez-vous que celle-ci aura un impact négatif sur le nombre des étudiants marocains qui choisissent la France pour poursuivre leurs études supérieures et universitaires ?
La stratégie d’attractivité qui a été lancée par le premier ministre a pour objectif de doubler le nombre d’étudiants internationaux accueillis dans les établissements français, soit un demi-million à l’horizon 2027. Pour cela, dès la rentrée prochaine, une politique de simplification des visas sera mise en place, l’offre de formation de français langue étrangère va être considérablement renforcée, le nombre de cours en anglais substantiellement augmenté, et nous accompagnerons le déploiement hors de France des universités et des écoles françaises, comme ici au Maroc.
Dès la rentrée prochaine, les universités vont commencer à déployer des structures d’accueil à la hauteur des meilleurs standards d’accueil internationaux : guichet d’accueil, aide administrative, programme d’intégration, etc.
Cette amélioration de l’accueil et de la qualité d’étude est indispensable pour accueillir comme il se doit les étudiants du monde entier. Pour déployer ce plan, il a été décidé de mettre en place un système redistributif : une partie des étudiants contribuera à financer ses études (et plus de 2/3 du coût réel de la formation sera toujours pris en charge par l’Etat français). Nous pourrons démultiplier le nombre de bourses offertes à d’autres étudiants étrangers qui n’auraient pas envisagé de venir étudier en France.
De nombreux étudiants marocains optent pour la France pour poursuivre leurs études. Selon vous qu’est ce qui justifie ce choix?
Près de 40 000 étudiants marocains fréquentent nos IUT, nos universités et nos grandes écoles, et je souhaite qu’ils soient encore plus nombreux ! C’est bien le sens de ce plan : choisir la France, c’est avoir accès à une offre de formation reconnue dans le monde entier, et bientôt, à des conditions d’accueil aux meilleurs standards internationaux. Choisir la France, c’est s’inscrire dans une communauté portant les valeurs du partage et de l’excellence, c’est se connecter au reste du monde grâce à la connaissance et à la francophonie.
Le 12.07.2019
Source web Par hespress
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