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Enseignement supérieur Le gouvernement veut pallier le manque de professeurs universitaires dès la rentrée prochaine

Enseignement supérieur Le gouvernement veut pallier le manque de professeurs universitaires dès la rentrée prochaine

Il y a de moins en moins d’enseignants universitaires, alors que le nombre des étudiants ne cesse d’augmenter. La conséquence est que le taux d’encadrement baisse et, par la force des choses, la qualité aussi. En raison des départs à la retraite ou de la migration vers le privé, les professeurs officiant au sein des amphis ne sont plus suffisants. Le ministère de tutelle en est parfaitement conscient. Il table sur la prochaine loi de Finances pour obtenir les ressources budgétaires nécessaires au recrutement de nouveaux enseignants. Il espère ainsi obtenir 1.400 postes.

Pour faire face à la pénurie grandissante des enseignants universitaires et aux répercussions négatives de ce manque sur la qualité de l’encadrement, le ministère de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur table sur la prochaine loi de Finances pour obtenir les postes budgétaires nécessaires au recrutement de nouveaux professeurs. Dans une déclaration accordée au site pjd.ma, le secrétaire d’État chargé de l’Enseignement supérieur affirme que le gouvernement prévoit de consacrer 1.700 postes dans le projet du budget 2019 aux enseignants universitaires, précisant que les futurs professeurs seront recrutés parmi les titulaires du doctorat, qu’ils soient fonctionnaires ou pas.

Le manque de ressources humaines, notamment au niveau du corps professoral, est parmi les principaux défis auxquels sont confrontées les universités marocaines. Le départ à la retraite de centaines d’enseignants n’est pas systématiquement compensé, ce qui se traduit par un taux d’encadrement des plus bas et déteint par conséquent sur la qualité de l’enseignement dispensé. Un projet de rapport sectoriel sur l’évaluation de l’efficacité et de l’efficience de l’enseignement supérieur, publié en juillet dernier par le Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique, a de nouveau confirmé le constat que l’on connaît déjà. Le secteur de l’enseignement supérieur souffre de plusieurs maux qui impactent la qualité de la formation et la production de profils disposant de qualifications et de compétences à même de faciliter leur accès au marché.

Parmi les maux signalés par le document, on trouve le surpeuplement des facultés. Selon les statistiques fournies dans le cadre de ce rapport, les 56 facultés à accès ouvert existant au Maroc ont accueilli près de 684.718 étudiants en 2017, soit 88,3% de l’effectif global, sachant que le nombre total des étudiants a atteint au cours de la même année plus de 997.338. Quant aux établissements d’enseignement supérieur à accès limité (dont le nombre est estimé à 68 structures), ils n’ont drainé que 11,7% des étudiants (soit 96.783 inscrits). Les auteurs de ce rapport, qui se sont intéressés à l’évaluation de la qualité de l’enseignement au niveau des universités à accès ouvert (de lettres, de sciences et de droit), se sont basés dans leur analyse sur l’examen du cursus des élèves appartenant aux promotions de 2007, 2008, 2009, 2010, 2011 et 2012 inscrits dans les cycles de licence fondamentale au niveau de trois universités.

Selon le même rapport, plusieurs raisons peuvent expliquer cet état des lieux, notamment le problème de la hausse continue du nombre d'étudiants ainsi que les faibles ressources allouées aux universités, particulièrement durant l’année 2010-2011. Le même rapport ajoute que 60% des ressources financières se destinent aux salaires des professeurs et des fonctionnaires de l’enseignement supérieur, sachant que le nombre des enseignants reste limité par rapport aux élèves inscrits. Chaque enseignant encadre 173 étudiants au niveau des filières littéraires. Cette moyenne baisse toutefois lorsqu’on s’oriente vers les filières scientifiques où chaque enseignant encadre 35 élèves. Cette massification n’est pas sans conséquence, car elle provoque la réduction du taux d’encadrement des étudiants et la suppression de certaines «unités de formation», comme les travaux pratiques au cours des premiers semestres de formation. Interpellé par les députés en juillet sur les préparatifs de la prochaine rentrée, le Chef du gouvernement, Saâd Eddine El Othmani, avait souligné que lors de la prochaine rentrée universitaire, l'accent serait mis sur l'amélioration de l'accès à l’enseignement supérieur pour atteindre l'équité et l'égalité des chances, le renforcement des ressources humaines, pédagogiques et administratives, l'amélioration du taux d'encadrement et la diversification des formes de recrutement pour combler le manque en ressources humaines.

Le 13 août 2018

Source web par : Le Matin

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