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L'Afrique doit se préparer à subir des températures extrêmes durant les prochaines décennies (étude)

L'Afrique doit se préparer à subir des températures extrêmes durant les prochaines décennies (étude)

L'Afrique et les Africains doivent se préparer à subir des températures extrêmes durant les prochaines décennies, selon les conclusions d'une étude relayées mercredi par des médias suisses.

L'étude, menée par des chercheurs de l'Université de Genève (UNIGE), en collaboration avec l’Université de Twente (Pays-Bas) et le Joint Research Center de l’Union européenne à Ispra (Italie) a évalué différents scénarii de changement climatique et de développement socio-économique dans 173 villes africaines pour les années 2030, 2060 et 2090, selon le journal Liberté.

Les résultats de l'étude montrent qu’un tiers des Africains vivant en ville pourraient être touchés par des vagues de chaleur extrêmes, voire mortelles en 2090.

"Notre idée était de prendre en compte tous les scénarii possibles de changement climatique et de croissance démographique urbaine, le meilleur comme le pire, afin de savoir ce qui nous attend", relève Guillaume Rohat, chercheur à l’Institut des sciences de l’environnement (ISE) de l’UNIGE, cité mercredi dans un communiqué.

Les chercheurs ont alors combiné cinq scénarii de projections socio-économiques et trois scénarii de projection de changement climatique réalisés par le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) pour les années 2030, 2060 et 2090.

"Ceci nous a donné douze combinaisons différentes plausibles pour chacune de ces années et nous a permis de calculer le nombre de personnes par jour exposées à des températures supérieures à 40,6° dans les villes africaines sur une base annuelle", ajoute le scientifique.

Une personne peut donc être comptée plusieurs fois, car elle pourra être exposée plusieurs jours par an à ces vagues de chaleur. A partir de ces douze modèles, les chercheurs ont analysé la démographie, l’urbanisation, et le climat de 173 villes d’au minimum 300.000 habitants dans 43 pays africains.

Quel que soit le scénario choisi, une augmentation drastique de personnes touchées est inévitable. "Dans le meilleur des cas, 20 milliards de personnes/jour seront concernées en 2030, contre 4,2 milliards en 2010, soit une augmentation de 376%", relève Guillaume Rohat. Ce chiffre grimpe à 45 milliards en 2060 (+971%) et atteint 86 milliards en 2090 (+1947%).

Toutefois, si l’on prend le pire scénario pour chacune de ces trois années, à savoir une très forte augmentation démographique, une explosion de l’urbanisation et un climat très perturbé par une augmentation continue de CO2, les chiffres prennent encore l’ascenseur: 26 milliards en 2030 (+519% par rapport à 2010), 95 milliards en 2060 (+2160%) et 217 milliards en 2090 (+4967%), fait-il observer.

Si chaque habitant des 173 villes étudiées était exposé chaque jour de l’année en 2090, on atteindrait le chiffre de 647 milliards. "On constate donc que le pire scénario de 2090 touche 217 milliards de personnes, soit un tiers de la population urbaine africaine", souligne le chercheur suisse.

Publié le 05 juin 2019

Source web Par atlas info

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