Comment l’impôt peut faire face au nomadisme économique
L'impôt classique est fondé sur le territoire; il est aujourd'hui confronté à des activités dématérialisées
Un colloque international pour comprendre l’économie numérique à Saïdia
Et déceler ses impacts juridiques et économiques sur la fiscalité
Les réactions face au nomadisme fiscal commencent à prendre forme. Plusieurs pays ont déjà promulgué des lois protectrices (Ph. ERT International)
Le colloque international sur le nomadisme fiscal a choisi Saïdia pour tenir sa première édition. Et c'est avec beaucoup de sérieux que la station balnéaire démarre, elle, de son côté, sa saison estivale en abritant ces XXIes universités fiscales du printemps des trois continents (Afrique, Europe, Amérique), consacrées aux impôts et défi des nomades.
Plusieurs économistes, avocats, décideurs, universitaires de renommée mondiale y ont participé: Jean Claude Martinez (Université Paris II), Jacques Malherbes (Université catholique de Louvain), Laurent Mabiala (directeur des impôts à Kinshasa), Hermano Barbosa, avocat à Rio de Janeiro, Abdelkader Tilati (Université de Settat) et Ahmed El Allali (Université d’Oujda). Des participants qui se sont engagés à multiplier ce type de rencontres pour débattre des thématiques d’actualité économique dans un cadre aussi approprié que celui de Saïdia.
Les interventions, elles, se sont articulées autour de l’impôt confronté au défi des transactions et commerces numérisés. L'impôt classique est fondé sur un territoire, or, le commerce électronique et les multinationales du numérique ont changé cette donne.
De fait, il se trouve cautionné par le nomadisme économique avec des conséquences budgétaires sévères pour les Etats qui se voient privés d'une importante partie de leurs ressources fiscales. Les activités économiques sont de plus en plus dématérialisées et déterritorialisées au détriment de l'impôt qui a besoin de contribuables sédentaires aisément localisables pour être facilement taxables.
«La décennie 2010 a vu les souverainetés étatiques brouillées par l'érosion de leur base imposable que leur impose la souveraineté numérique des GAFAMI (Google, Amazon, Facebook, Apple, Microsoft et IBM) et d'autres multinationales en action sur le Net», confie à L’Économiste Abdelkader Bekkaoui, membre du comité scientifique du colloque. Des défis de taille sont à surmonter sur les plans budgétaires et juridiques car tout l'édifice doctrinal de la théorie de l'impôt est devenu bancal, de façon moins évidente, mais plus profonde anthropologiquement.
C’est ce qu’a apporté ce colloque en focalisant sur l’influence du développement numérique et ses impacts juridiques et économiques sur la fiscalité. Mais aussi pour partager les meilleures pratiques au sujet de l'impôt à l’ère du numérique.
Dans le détail, le colloque s’est articulé autour de trois axes: les formes du défi du nomadisme fiscal, l’ampleur de ce défi et les réactions à l’égard du nomadisme fiscal. C’est le cas pour les sociétés internationales, les nomades médiatiques (footballeurs et artistes) et les nomades numériques.
Le 08/05/2019
Source web Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Impôts: les limites du système fiscal
La fiscalité marocaine a de quoi faire tourner le tête. La multiplicité des mesures fiscales déstabilise les opérateurs. De plus, les recettes du Trésor s...
Forum économique mondial pour l'Afrique: le continent veut faire sa révolution numérique
Généralisation des paiements par téléphones portables, utilisation de drones pour acheminer des vaccins: 1.200 entrepreneurs et décideurs vont se pencher �...
Fiscalité. L’UE accorde un nouveau délai au Maroc pour sortir de la liste grise
Le Maroc est considéré comme "coopératif", mais est maintenu dans la liste grise. Il a désormais jusqu’à fin 2020 pour adapter sa législation fiscale au...
Investissement budgétaire : la délicate question des financements innovants
Les syndicats et les chefs d’entreprises veulent que le gouvernement se rattrape dans la Loi de finances 2020 des “oublis” de celle de 2019. Face aux beso...
Fiscalité : « Nous voulons de la simplification, de la visibilité et de la neutralité », dixit
Le président de la Confédération Générale des Entreprises du Maroc (CGEM), M. Salaheddine Mezouar a affirmé, vendredi soir à Marrakech, que l’organisat...
Evasion fiscale, salariat déguisé... Pourquoi le gouvernement veut réviser la taxation des auto-e
Lancé en 2015 pour encourager l’entrepreneuriat, combattre l’informel et faire face au chômage des jeunes, le statut de l'auto-entrepreneur a montré ...
Économie numérique TIC : Où investiront les entreprises marocaines en 2016
Les technologies du mobile vont «conduire le changement du comportement des consommateurs au Maroc». Sécurité, renouvellement du parc mobile, réseaux so...
Les réseaux sociaux adjuvants et adversaires de l’administration
Quand l’Autorité s’essaye à sauver l’éthique publique En cette ère où le web 2.0 domine le monde des communications, il a suffi d’un échange d�...
Loi de finances rectificative : les révélations de Benchaâboun devant la CGEM
Mohamed Benchaâboun, ministre de l'économie et des finances, a fait une intervention remarquée devant les membres du conseil d'administration de la C...
Déclarations fiscales en ligne: La piqûre de rappel pour les exploitants agricoles
Les exploitants agricoles ayant raté le délai du 1er avril 2017 pour déclarer via les téléservices SIMPL peuvent toujours rattraper leur retard. Une deu...
Le Code général des impôts 2019 disponible
La direction générale des impôts (DGI) vient de publier la version 2019 du Code général des impôts. Comme le précise la DGI, l’édition de 2019 vien...
Maroc Digital 2020: enfin une Agence du développement numérique
La Chambre des Représentants vient d’adopter à l’unanimité le projet de loi n°61-16 instituant l’Agence du développement numérique. Cette structure ...