Langues étrangères dans l’enseignement et nouveaux clivages politiques

La loi-cadre sur le système d’éducation, en discussion au sein de la commission de l’enseignement, continue de diviser les composantes de la majorité, notamment en ce qui concerne les langues d’apprentissage. Une commission dite de consensus, dirigée par le président de la chambre des représentants, s’est réunie lundi matin pour essayer de rapprocher les points de vue des groupes parlementaires sur ce sujet. Sauf qu’au même moment, le RNI a appelé officiellement à l’adoption des langues étrangères dans l’enseignement des matières scientifiques et techniques. Autant dire que le fossé de la discorde entre les partis de la coalition gouvernementale ne cesse de s’élargir. Certains observateurs considèrent que la loi-cadre a fait émerger de nouvelles alliances «loin de la logique des alliances d’intérêt et proches des alliances de référence». Il semble que cette nouvelle architecture d’alignement contraindra le PJD à revoir sa copie sur l’enseignement en langues étrangères des matières scientifiques.
Le quotidien Al Ahdath Al Maghribia rapporte, dans son édition du mardi 26 février, qu’une source ministérielle au sein du PJD, qui a requis l’anonymat, a révélé que le consensus sur l’adoption des langues étrangères est devenu une nécessité urgente. Une position qui est à l’opposé de celle du parti islamiste qui a toujours défendu l‘enseignement en langue arabe, que ce soit au Parlement ou au sein du Conseil supérieur de l’éducation, de la formation et de la recherche scientifique(CSEFRS). En parallèle, le PJD a prôné une ouverture «partielle» aux langues étrangères pour l’enseignement de quelques matières ou modules. Le courant de Khalid Samadi, aujourd’hui secrétaire d’Etat auprès du ministre de l’enseignement supérieur, avait mené une guerre farouche pour soutenir la position du PJD à l’époque où il était conseiller du chef du gouvernement. Par contre, la position du PAM a été cohérente depuis le début, tant au sein du CSEFRS qu’au Parlement, puisqu'il a toujours défendu l’enseignement des matières scientifique en langues étrangères. Son représentant au sein du CSEFRS, l’ancien député Samir Belfkih, a toujours soutenu cette thèse en sa qualité de représentant des groupes de l’opposition.
Selon une source avisée, le PJD a entamé la guerre des langues dans tous les appareils du CSEFRS par le biais de ses représentants, en l’occurrence Amina Maelainine, Khalid Samadi, Mohamed Yatim, Abdennasser Naji et Abdelilah Halouti. La même source relève que le RNI ne s’est pas prononcé sur ce sujet, depuis la nomination du CSEFRS dans sa nouvelle version. Mais le parti de la Colombe a tout chamboulé, ces derniers jours, quand il s’est rallié au PAM pour soutenir, publiquement, l’enseignement des matières scientifiques en langues française, anglaise ou espagnole. Face à ces ralliements, il est probable que le PJD va s’isoler de plus en plus. Du coup, sa marge de manœuvre pour défendre l’enseignement de toutes les matières en arabe va se rétrécir. Il lui sera donc difficile d’imposer sa position après avoir réussi à garantir, avec une formule partielle, l’adoption des langues étrangères dans certains modules.
Le 25/02/2019
Source web : le360
Les tags en relation
Les articles en relation

Parlement : Ramid rejette les appels en faveur des libertés individuelles et des droits des homosex
Mustapha Ramid aime se présenter comme le gardien de l’ordre moral. Comme il l’a fait devant les membres du Conseil des droits de l’homme à Genève et l...

Élus, administration... pourquoi le roi Mohammed VI est si critique
Le roi Mohammed VI a souligné, vendredi, sa volonté de redresser la situation et de corriger les dysfonctionnements constatés à tous les niveaux de l’admi...

La Chambre des représentants rejette la résolution européenne sur la migration des mineurs
Les membres du bureau de la Chambre des représentants et les Présidents des groupes et le groupement parlementaire se sont réunis en urgence, mercredi 10 jui...

PLF: Le sprint final de Benchaâboun
Le texte sera adopté aujourd’hui par les conseillers La deuxième lecture par les députés est programmée pour lundi prochain Les conseillers donnent...

Tourisme au Maroc : résultats 2025 et feuille de route 2023-2026
Devant la Chambre des représentants, la ministre du Tourisme, Fatima Zahra Ammor, a salué les performances du secteur, portées par la feuille de route 2023-2...

Approvisionnement en gaz naturel : Leila Benali se veut rassurante
La ministre de la Transition énergétique et du Développement durable, Leila Benali, a annoncé, lundi à Rabat, avoir lancé des consultations avec des acteu...

Vidéo. RNI: Akhannouch promet une stratégie de lutte contre le chômage des jeunes
Le président du Rassemblement national des indépendants (RNI), Aziz Akhannouch a ouvert vendredi soir à Marrakech, en présence de quelque 3000 jeunes, la pr...

PLF 2024: la première partie adoptée à 175 votes favorables contre 59 oppositions
Après une discussion prolongée sur les amendements apportées au texte, la première partie du PLF a été adoptée mercredi matin avec une large majoritée �...

Tunnel Marrakech-Ouarzazate : le tracé via Ourika retenu, le temps du parcours réduit d’une heur
Les études géophysiques et géotechniques complémentaires pour la réalisation du tunnel reliant Marrakech à Ouarzazate via Ourika, ainsi que la poursuite d...

Le PJD entend protéger la langue arabe par une proposition de loi comprenant des amendes
La nouvelle campagne des défenseurs de la langue arabe, lancée il y a peu, atteint le Parlement grâce au PJD. Les députés de la Lampe ont déposé une prop...

Chambre des représentants Adoption du projet de loi portant approbation de l'acte constitutif de l�
Le Maroc franchit un nouveau pas sur le chemin de son retour au sein de sa «famille institutionnelle africaine». En effet, après l’examen et l’adoption d...

Mbarka Bouaida ouvre la voie à un remaniement gouvernemental
Mbarka Bouaida, secrétaire d’Etat chargée de la pêche maritime, pourrait quitter prochainement le gouvernement. Et ce n’est plus qu’une question de jou...