Enseignement supérieur : La réforme Amzazi crée la polémique

Un syndicat de l’enseignement supérieur s’oppose à l’ouverture de filières des licences dans l’éducation
Le syndicat n’hésite pas à hausser le ton en annonçant l’élaboration d’un plan de protestation à l’échelle nationale et régionale en déléguant au bureau national le suivi de l’exécution dudit plan.
Rien ne va plus entre Amzazi et le Syndicat de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Ce dernier a rejeté au cours de la dernière session de son conseil national la réforme annoncée il y a quelques jours par Saïd Amzazi, ministre de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique.
Dans les détails, le syndicat critique l’annoncée faite par le ministre concernant l’ouverture de filières de licences dans l’éducation à l’échelle des universités dès la rentrée universitaire prochaine.
«Le conseil national dénonce la promotion faite par la tutelle ces derniers temps d’un projet finalisé loin de l’université dans des réunions fermées concernant les filières de licences dans l’éducation destinées à la formation des enseignants dans le primaire dès la rentrée universitaire prochaine», soulignent les syndicalistes qui justifient ce refus par un chevauchement des prérogatives.
En effet, le syndicat affirme que la formation des enseignants dans les écoles est du ressort des centres régionaux des métiers de l’éducation et la formation ainsi que les Ecoles normales supérieures (ENS). «Nous annonçons notre refus catégorique de tout projet qui n’aurait pas été soumis préalablement à l’examen et l’accord des enseignants-chercheurs», ajoute la même source. Le syndicat n’hésite pas à hausser le ton en annonçant l’élaboration d’un plan de protestation à l’échelle nationale et régionale en déléguant au bureau national le suivi de l’exécution dudit plan. Ce n’est pas la première fois que les syndicats de l’enseignement supérieur se mobilisent contre une réforme annoncée par le ministre de tutelle.
L’ancien ministre de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique dans l’ancien gouvernement avait été contraint de revoir une stratégie pour la fusion et la création de nouveaux établissements d’enseignement supérieur et ce malgré l’adoption des décrets.
A l’époque, la tutelle voulait fusionner les Ecoles nationales de science appliquée (ENSA), des Facultés de sciences et technologies (FST) et Ecoles des sciences et technologies (EST) pour donner naissance aux écoles polytechniques.
Certes, la création des écoles polytechniques a été maintenue, mais les représentants des enseignants avaient obtenu du ministère un délai d’une à deux années au cours desquelles les enseignants des FST vont réfléchir sur les manières optimales pour préparer l’arrivée des écoles polytechniques. Les syndicats se sont également opposés à la fusion des Facultés de médecine et dentaire. Finalement, la tutelle a fini par faire machine arrière.
Les deux parties avaient convenu d’aller plutôt vers la création de pôles spécialisés au niveau des universités au Royaume. Autrement, chaque université devait avoir 4 pôles, notamment un pôle santé regroupant les Facultés de médecine, de pharmacie et de médecine dentaire. La réforme annoncée aujourd’hui par Amzazi consiste, elle, à ouvrir des filières au niveau des universités pour la formation des enseignants des niveaux scolaire au primaire.
Concrètement, le dispositif annoncé consiste en la création de filières diplômantes couronnées par une licence (Bac+3), notamment au niveau des facultés des sciences et des lettres. Après cette première étape, les lauréats devraient rejoindre les centres régionaux aux métiers de l’éducation et de la formation pour une formation de deux années.
Selon le ministre, ce dispositif est destiné à améliorer la qualité des formations dispensées aux futurs enseignants recrutés directement par les académies régionales de la formation et de l’éducation dans le cadre du système de contractualisation. Reste à savoir si le ministère de de l’éducation nationale, de la formation professionnelle, de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique mènera à bout la réforme alors que le temps presse.
A quelques mois de la prochaine rentrée, l’été risque d’être probablement plus chaud que prévu dans le secteur de l’éducation et la formation. Affaire à suivre.
Le 04 Mai 2018
Source Web : Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation

Les universités sommées de déployer un plan d'action contre le coronavirus
Le ministre de l’Education nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique a appelé les établisse...

Droits d’inscription aux universités françaises : l'Ambassade s'explique
Les étudiants marocains à l’instar de leurs pairs extra-européens qui prévoient de s’inscrire pour la première fois dans un cycle supérieur de formati...

Contractuels: Le ministère d’Amzazi rencontre ce mercredi les syndicats
Le ministère de l’Éducation nationale, de la Formation professionnelle, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique annonce pour demain, ...

Programme “Tayssir”: Le délais d’inscription prolongé au 7 janvier
Le délais d’inscription des familles au programme “Tayssir” d’aide financière a été prolongé jusqu’au 7 janvier, au niveau de tous les établisse...

Enseignement privé: une école sur quatre n’utilise pas les manuels homologués
25% des écoles privées n’utilisent pas les manuels homologués, notamment pour la langue française. 20% des établissements privés ne respectent pas non p...

Hassad sanctionne 32 écoles privées qui ont gonflé des notes d'élèves
Le ministre de l'Éducation nationale Mohamed Hassad a sanctionné 32 écoles privées qui ont exagéré les notes de leurs élèves. Elles seront exclues p...

Education nationale : Une charte d’éthique pour les responsables
Le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle a fait signer aux directeurs des académies régionales et aux directeurs provinciau...

Education nationale. Blanche? Une année plutôt noire
Le gouvernement et les enseignants contractuels continuent de camper sur leurs positions respectives. Les deux antagonistes ont tous deux perdu la bataille du d...

Augmentation du nombre de boursiers marocains admis aux grandes écoles françaises
Le ministre de l’Education nationale, Saïd Amzazi, et l’ambassadeur de France au Maroc, Jean-François Girault. 300 étudiants marocains recevront le st...

Le projet de loi-cadre relatif à l'éducation dépasse son blocage S’achemine-t-on vers la tenue
Après des négociations marathon tenues jusqu’à une heure tardive de lundi en présence du président de la Chambre des représentants, Habib El Malki, et d...

Alerte : Le patron de Valyans devient ministre, toutes les nominations du jour
Le Roi Mohammed VI a nommé, ce lundi en Conseil des ministres, sur proposition du Chef du gouvernement, Saad Eddine El Othmani, 3 nouveaux ministres et un secr...

Éducation nationale: Lancement du mouvement de mutation pour raisons médicales
Ce mouvement programmé au titre de l’année scolaire 2018-2019 est ouvert aux fonctionnaires du ministère et aux cadres des académies régionales de l’é...