Bourse, fonds d'investissement, avenir de Saham... nouvelles révélations sur la "transaction du siècle"
Les informations que nous publions ci-après ont été collectées par nos soins auprès de différentes sources toutes de premier plan: banquiers, opérateurs économiques, financiers et sources proches de la transaction Saham-Sanlam. Elles répondent à des interrogations persistantes au sein du public. Ce qu'il faudra retenir, c'est d'une part le démenti concernant un rapprochement Saham-BMCE et d'autre part, l'importance du Fonds d'investissement qui va être structuré d'ici la fin de l'année.
*Comment a été faite la valorisation de Saham Finances.
Sanlam aura décaissé au total près de 1,7 milliard de dollars en trois fois, pour acquérir 100% de Saham Finances.
La valorisation de Saham Assurances a été arrêtée à 1.450 DH par action, y compris la prime de contrôle et en tenant compte des différentes garanties signées par Saham S.A.
La valorisation a été effectuée par des équipes des deux partenaires, l’acquéreur et le cédant. “C’est une opération technique qui n’a pas posé problème“, selon une source proche du dossier.
*Cours boursier, OPA…
Le projet d’OPA devra être déposé 3 jours ouvrables après le closing. Le montant proposé sera probablement inférieur aux 1.450 DH par action, car Sanlam va certainement retrancher l’équivalent de la prime de contrôle. De son côté, l’AMMC fera le maximum pour protéger les actionnaires minoritaires et demandera un prix aussi élevé que possible.
L’action est peu liquide et les mouvements actuels ne portent que sur des petits volumes. La variation du cours est donc trompeuse. Elle ne reflète pas la réalité de l’offre et de la demande. Beaucoup de petits porteurs restent dans l’expectative et préfèrent attendre. Ceci, en sachant que des institutionnels détiennent la majeure partie du flottant en bourse.
*Autorisations réglementaires.
Le dossier de demande d’autorisation sera déposé auprès de l’ACAPS avant fin mars. L’Autorité du marché disposera de 30 jours pour répondre.
*Paiement.
Les acquéreurs vont payer le jour du closing, probablement en juillet ou aout. Au plus tard à la rentrée.
La transaction sera essentiellement traitée par Attijariwafa Bank, banque qui a accompagné le groupe depuis ses débuts.
*BMCE.
Nos différentes sources démentent les rumeurs de rapprochement avec la BMCE-RMA, a fortiori de prise de contrôle.
*Emplois.
Le pôle assurance représente 3.000 salariés. Il en reste… 14.000 dans le groupe. L’agriculture seule devrait créer 3.000 emplois dans les prochaines années.
*Les activités qui restent au sein de Saham après la cession des assurances.
-L’Education. Selon des sources du groupe, MHE y croit, car elle allie responsabilité sociale, éthique et rentabilité.
-L’agriculture: l’activité agricole va être intégrée dans la périmètre de Saham S.A. Il s’agit d’investissements dans les palmiers dattiers.
-L’immobilier.
-La santé sera vendue sauf l’industrie pharmaceutique. Saham a acquis en effet le site de fabrication de GSK Maroc.
-Les services clients.
*Parole de banquier.
Un président de banque s’adressant à ses cadres, en comité: “à tous points de vue, transparence, montage financier, c’est l’opération la plus propre de la décennie“.
*Le Fonds d’investissement.
Ce sera un fonds Saham, piloté par Saham.
Saham S.A. y mettra toutes ses disponibilités. Le Fonds réunira plusieurs milliards de dollars et sera ouvert à ceux qui souhaiteraient y participer. Il sera probablement structuré avant la fin de l’année 2018.
Ce sera un fonds panafricain. Il n’exclut aucun secteur pour ses investissements, sauf le pétrole, le gaz, les infrastructures. Par contre, les énergies renouvelables seront recherchées. Ainsi que l’éducation, la santé, les services clients, la finance moderne, le digital, et tout secteur créateur d’emplois et de valeur.
Le fonds sera basé à Casablanca.
*Géopolitique.
La phrase de Ian Kirk, président de Sanlam, citée dans le communiqué annonçant l’opération, n’est pas anodine, ni le fruit du hasard: "Nous nous félicitons de cette opportunité de renforcer notre investissement dans le Royaume du Maroc, une grande porte d'entrée africaine et un pays qui jouit d'une stabilité institutionnelle et macro-économique (…)".
Les deux pays sont économiquement complémentaires. Les opérateurs sud-africains viennent désormais investir (Hôtel Mazagan, Anfa Place, Sanlam). La logique voudrait que des investissements marocains soient bientôt annoncés ou lancés en Afrique du sud.
*Ce qu’en dit le management de Saham.
Saham S.A. veut créer des activités rentables et accompagner la stratégie du Roi en Afrique. “Le Maroc a changé de dimension. Capter un investissement privé de 1,7 milliard de dollars, c’est un gage de confiance. Le Maroc a changé de ligue, il peut aspirer à plusieurs opérations de cette envergure qui fera de nous un player de haut niveau“.
Selon nos sources, l’idée, c’est que le Maroc a maintenant besoin de champions continentaux après avoir eu des champions nationaux. Le continent verra une bataille entre les pays locomotives sur le plan économique, chacun voulant localiser le maximum de champions continentaux chez lui.
L'annonce de la création du Fonds d'investissement a suscité l'intérêt d'opérateurs de premier plan à l'international et au Maroc.
Rendez-vous donc en fin d’année 2018 pour connaître davantage de détails sur le Fonds.
Le 12 mars 2018
Source Web : Médias 24
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