TVA : L’Etat s’endette pour payer ses dettes

10 milliards DH + un taux d’intérêt de 3,5% sur 5 ans
Le développement important de l’investissement des entreprises exportatrices fait que les arriérés de la TVA augmentent. C’est l’un des facteurs avancés, mercredi soir à Rabat, par Mohamed Boussaid autour du cumul de cette taxe. Un passif qui sera apuré en vertu des conventions signées, le même jour, par le ministère de l’économie et des finances et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). L’objectif étant, selon l’argentier du Royaume, de «satisfaire les entreprises, régler les arriérés et permettre à la Direction générale des impôts (DGI) de se dégager pour retrouver la situation normale de remboursement».
Arriérés de 30 milliards DH répartis entre public et privé
Ces arriérés qui sont accumulés sont, selon ses dires, d’environ de 30 milliards DH. Il s’agit en détail de 10 milliards pour le privé contre 20 milliards pour le public. Au-delà de la partie publique (cf. entretien), la solution dédiée à la partie privée consiste pour les entreprises à déposer des demandes de remboursement de TVA en s’adresseant à la DGI pour obtenir une reconnaissance sur la dette.
Après quoi, ces entreprises s’adressent également à leurs banques qui avancent le montant de cette créance. «La DGI rembourse cette créance sur 5 ans», précise le ministre de l’économie et des finances.
D’après ses dires, l’opération s’apparente à un affacturage ou un escompte, soit une facture TVA qui est reconnue et visée par la DGI qui rembourse les banques. Il est, en d’autres termes, question de transfert de créances. «Tout cela se fait dans des conditions avantageuses», enchaîne-t-il.
Un démarrage effectif le 5 février
Cet affacturage va générer, selon M. Boussaid, un coût. Dans ce sens, la banque centrale, dont il loue les efforts, permet, au niveau des banques, un taux de sortie de 3,5% long sur les 5 ans. «L’entreprise qui va attendre pour se faire rembourser a la possibilité de le faire ou aller en justice une fois qu’elle a la reconnaissance de la créance», poursuit-il. Par l’occasion, le ministre précise que le passif sera réglé. «Nous envisageons à partir de cette année de rembourser à temps les demandes», ajoute-t-il. Quant au démarrage effectif de l’opération, il est prévu de commencer à compter du 5 février.
Le pourquoi du cumul
M. Boussaid, qui loue les efforts du GPBM, Bank Al-Maghrib et la CGEM pour aboutir à cette solution, ne manque pas de remonter le temps. Il rappelle que des exonérations sont faites dans le cadre du système fiscal. Elles portent notamment sur la TVA.
En détail, ces exonérations concernent principalement le secteur exportateur et le logement social. «En 2017, nous avons remboursé 2 milliards 500 millions DH sans arriérés», évoque-t-il. Outre ces TVA remboursables par la force de la loi, il existe une TVA qui n’était pas remboursable. «C’est le fameux butoir», détaille le ministre. Le responsable rappelle que l’ancien gouvernement avait fait un effort pour reconnaître ce butoir et le rembourser en dotant 20 millions DH et 500 millions DH. La dernière échéance ayant été remboursée en 2017. Chose qui a, selon ses dires, impacté le budget de manière conséquente. Mais ce n’est pas tout!
«Ce butoir provient essentiellement des différences des taux au niveau du système de TVA», explicite l’argentier. D’où l’intérêt des réformes qu’il qualifie de douloureuses. «Dès qu’on parle de TVA, on parle de consommateur», tempère-t-il. Cependant la TVA a été réajustée pour certains établissements, notamment l’ONCF entre autres. L’objectif étant que la TVA «retrouve sa neutralité». En 2016, des efforts conséquents ont été consentis pour la TVA remboursable jusqu’à remboursement par la DGI de 10 milliards DH. «Nous remboursons entre 5 et 7 milliards. En 2016, la DGI a remboursé 10 milliards DH», précise-t-il. En détail, 2 milliards et demi de TVA ont été alloués aux logements sociaux, 6 milliards et demi pour la TVA à l’export. Le reste étant le butoir et d’autres TVA. « En 2017, nous avons remboursé 8 milliards DH», ajoute-t-il. Le ministre ne manque pas de rappeler également que le contrôle de la TVA constitue une priorité pour l’année 2018. «A partir de juin prochain, nous allons sortir le 1er bilan d’ouverture», annonce-t-il par l’occasion.
Ce qu’en pense le GPBM
Egalement de la partie, Othman Benjelloun s’exprime sur la fierté du GPBM qu’il préside d’avoir été appelés par le ministère pour donner les crédits nécessaires afin de pouvoir étancher ce problème qui empêche surtout les petites et moyennes de se développer. «Le GPBM et toutes les banques marocaines sont mobilisées pour toujours répondre positivement aux besoins de l’Etat et des concitoyens», estime-t-il.
«La DGI s’engage à rembourser à bonne date les échéances»
Questions à Mohamed Boussaid, ministre de l’économie et des finances
Le développement important de l’investissement des entreprises exportatrices fait que les arriérés de la TVA augmentent. C’est l’un des facteurs avancés, mercredi soir à Rabat, par Mohamed Boussaid autour du cumul de cette taxe. Un passif qui sera apuré en vertu des conventions signées, le même jour, par le ministère de l’économie et des finances et le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM). L’objectif étant, selon l’argentier du Royaume, de «satisfaire les entreprises, régler les arriérés et permettre à la Direction générale des impôts (DGI) de se dégager pour retrouver la situation normale de remboursement».
Arriérés de 30 milliards DH répartis entre public et privé
Ces arriérés qui sont accumulés sont, selon ses dires, d’environ de 30 milliards DH. Il s’agit en détail de 10 milliards pour le privé contre 20 milliards pour le public. Au-delà de la partie publique (cf. entretien), la solution dédiée à la partie privée consiste pour les entreprises à déposer des demandes de remboursement de TVA en s’adresseant à la DGI pour obtenir une reconnaissance sur la dette.
Après quoi, ces entreprises s’adressent également à leurs banques qui avancent le montant de cette créance. «La DGI rembourse cette créance sur 5 ans», précise le ministre de l’économie et des finances.
D’après ses dires, l’opération s’apparente à un affacturage ou un escompte, soit une facture TVA qui est reconnue et visée par la DGI qui rembourse les banques. Il est, en d’autres termes, question de transfert de créances. «Tout cela se fait dans des conditions avantageuses», enchaîne-t-il.
Un démarrage effectif le 5 février
Cet affacturage va générer, selon M. Boussaid, un coût. Dans ce sens, la banque centrale, dont il loue les efforts, permet, au niveau des banques, un taux de sortie de 3,5% long sur les 5 ans. «L’entreprise qui va attendre pour se faire rembourser a la possibilité de le faire ou aller en justice une fois qu’elle a la reconnaissance de la créance», poursuit-il. Par l’occasion, le ministre précise que le passif sera réglé. «Nous envisageons à partir de cette année de rembourser à temps les demandes», ajoute-t-il. Quant au démarrage effectif de l’opération, il est prévu de commencer à compter du 5 février.
Le pourquoi du cumul
M. Boussaid, qui loue les efforts du GPBM, Bank Al-Maghrib et la CGEM pour aboutir à cette solution, ne manque pas de remonter le temps. Il rappelle que des exonérations sont faites dans le cadre du système fiscal. Elles portent notamment sur la TVA.
En détail, ces exonérations concernent principalement le secteur exportateur et le logement social. «En 2017, nous avons remboursé 2 milliards 500 millions DH sans arriérés», évoque-t-il. Outre ces TVA remboursables par la force de la loi, il existe une TVA qui n’était pas remboursable. «C’est le fameux butoir», détaille le ministre. Le responsable rappelle que l’ancien gouvernement avait fait un effort pour reconnaître ce butoir et le rembourser en dotant 20 millions DH et 500 millions DH. La dernière échéance ayant été remboursée en 2017. Chose qui a, selon ses dires, impacté le budget de manière conséquente. Mais ce n’est pas tout!
«Ce butoir provient essentiellement des différences des taux au niveau du système de TVA», explicite l’argentier. D’où l’intérêt des réformes qu’il qualifie de douloureuses. «Dès qu’on parle de TVA, on parle de consommateur», tempère-t-il. Cependant la TVA a été réajustée pour certains établissements, notamment l’ONCF entre autres. L’objectif étant que la TVA «retrouve sa neutralité». En 2016, des efforts conséquents ont été consentis pour la TVA remboursable jusqu’à remboursement par la DGI de 10 milliards DH. «Nous remboursons entre 5 et 7 milliards. En 2016, la DGI a remboursé 10 milliards DH», précise-t-il. En détail, 2 milliards et demi de TVA ont été alloués aux logements sociaux, 6 milliards et demi pour la TVA à l’export. Le reste étant le butoir et d’autres TVA. « En 2017, nous avons remboursé 8 milliards DH», ajoute-t-il. Le ministre ne manque pas de rappeler également que le contrôle de la TVA constitue une priorité pour l’année 2018. «A partir de juin prochain, nous allons sortir le 1er bilan d’ouverture», annonce-t-il par l’occasion.
Ce qu’en pense le GPBM
Egalement de la partie, Othman Benjelloun s’exprime sur la fierté du GPBM qu’il préside d’avoir été appelés par le ministère pour donner les crédits nécessaires afin de pouvoir étancher ce problème qui empêche surtout les petites et moyennes de se développer. «Le GPBM et toutes les banques marocaines sont mobilisées pour toujours répondre positivement aux besoins de l’Etat et des concitoyens», estime-t-il.
Le 26 Janvier 2018
Source Web : Aujourd'hui le Maroc
Les tags en relation
Les articles en relation

Climat des affaires: Après les promesses, les patrons attendent du concret
L’apurement des crédits TVA et l’amélioration des délais de paiement... peuvent être des déclics Dans l’industrie, les dirigeants toujours peu por...
Résultats 2016. BMCE Bank survole le secteur bancaire
C’est un exercice sous le signe de la hausse qu’a enregistré le groupe BMCE Bank Of Africa, et ce, à tous les niveaux. L’établissement a enregistré de...

Fiscalité des Influenceurs au Maroc : Les Revenus en Ligne Désormais Soumis à un Impôt de 30%
Le marketing d’influence, qui génère des revenus colossaux, entre désormais dans le champ fiscal marocain. Longtemps exonérés d’impôt, les influenceur...
L'Alliance des économistes istiqlaliens critique le gouvernement et son PLF et propose des alternat
L'Alliance des économistes istiqlaliens présidée par Abdellatif Maazouz, l'ex-ministre du Commerce extérieur, signe une sortie médiatique virulente...

Un fiasco nommé statut de l’autoentrepreneur
Les dispositions de la Loi de finances 2023 ont eu un impact négatif, pour ne pas dire catastrophique, sur le mindset des autoentrepreneurs. Cet article est un...

Code des obligations et des contrats Signature à Rabat de deux conventions relatives à l'exécutio
Le Tribunal administratif a signé, mardi dernier à Rabat, deux conventions relatives à l'exécution des jugements administratifs, la première avec la Di...

Maroc : 193 Milliards de Dirhams d'Impôts Non Payés Chaque Année - Impact sur l'Économie et la P
Chaque année, près de 193 milliards de dirhams échappent aux recettes fiscales, un montant qui représente quatre fois le budget prévu pour généraliser la...

Création d’entreprise par voie électronique: L’OMPIC va centraliser le processus et prendre le
Annoncé depuis 5 ans, le projet de réforme qui sera porté par l’Office marocain de la propriété industrielle et commerciale a été soumis le 26 janvier ...

Embellie en dents de scie et zéro communication
Il est trop tôt pour se réjouir à la lecture des indicateurs prétendument favorables de reprise touristique, relayée par les médias. Le semblant de regain...

Cotisation minimale: la hausse s’appliquera même pour 2018
Une autre mesure de la loi de finances 2019 fait jaser les contribuables. Le relèvement du taux de la cotisation minimale à laquelle sont soumises les entrepr...

Contrôles fiscaux: un hasard? Pas du tout...
Ils sont devenus une source importante de recettes fiscales. Pourtant, les contrôles fiscaux ne sont jamais le fruit d'un hasard. Ils sont devenus un im...
EXCLUSIF. Othman Benjelloun: "Ni la BMCE ni la RMA ne sont à vendre"
Quelques jours après la vente du pôle assurance de Saham à une compagnie sud-africaine, certaines informations laissent à penser que le groupe détenu par M...