Nouvel an amazigh, "une célébration de la terre comme source de vie"
Stand au festival de la culture amazighe, le 5 septembre 2014 à Fès
"Le nouvel an amazigh constitue une occasion pour célébrer la terre en tant que source de vie, de continuité et d'existence", a indiqué Ali Mouryf, chercheur à l'IRCAM.
Malgré l'exode d'une grande partie de la population amazighe vers les villes pour des raisons socio-économiques, l'attachement aux origines et la nostalgie aux racines sont restés indéfectibles, comme en témoignent les célébrations du nouvel an amazigh, a relevé le chercheur au centre de la Recherche didactique et des programmes pédagogiques relevant de l’Institut royal de la culture amazighe (IRCAM), Ali Mouryf, lors d’un entretien avec la MAP.
Il a expliqué que la diversité des manifestations de cette célébration dépend d’éléments géographiques et environnementaux, indiquant à cet égard que des régions célèbrent le nouvel an amazigh par des litanies, des courses de chevaux dites "Taghzout", et des danses traditionnelles d’Ahwach et d’Ahidous.
Quant aux plats traditionnels préparés à cette occasion, le chercheur a cité "Ourkimn" et "Tagoulla" bien connus dans les régions dont la production agricole est basée sur l’orge, le plat dit "Tgherssi" répandu dans les zones connues pour l'élevage bovin, outre plusieurs huiles essentielles dont l’huile d’Argan et de cactus (Aknari) et produits locaux.
M. Mouryf a considéré que la célébration de cette occasion revêt une dimension historique liée à l’année 950 avant J.C., marquée par l'entrée en Egypte du roi amazigh Sheshonq Ier où il a établi la 22ème dynastie pharaonique. Il a noté que les amazighs avaient également gouverné l'Egypte pharaonique à travers les vingt-troisième et vingt-quatrième dynasties.
Le chercheur a par ailleurs estimé que les droits sociaux tels qu’ils figurent dans les sciences humaines, dont la sociologie, l’anthropologie et la linguistique historique, ont été derrière l'intérêt grandissant à l’égard de la célébration de l'année amazighe, rappelant dans ce sens les nouvelles générations de droits de l'Homme, à savoir ceux linguistiques, culturels et identitaires.
La culture immatérielle est devenue un capital des peuples, a-t-il souligné, citant dans ce contexte l'importance accordée par le Roi Mohammed VI à la valorisation de ce capital.
La célébration du nouvel an amazigh reflète la singularité culturelle et nationale marocaine, a-t-il insisté, se félicitant du fait que la constitution de 2011 a consacré l'identité amazighe et valorisé les différentes variétés linguistiques, culturelles, cultuelles et identitaires du Royaume.
Il a également plaidé pour la célébration de l'année amazighe en tant que fête nationale, soulignant que cette revendication ambitionne de renforcer l'unité nationale et le processus démocratique engagé par le Royaume.
Le 12 Janvier 2018
Source Web : Menara
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