Célébration de la Journée nationale de la femme
La célébration de la Journée nationale de la femme hier a constitué une occasion d'évaluer des acquis réalisés au niveau politique et socioéconomique au Maroc, en matière de promotion du statut de la femme, mais aussi de mettre le doigt sur les lacunes à combler.
Le Maroc œuvre pour la mise en place d'un ensemble de programmes et de plans, qui visent à sensibiliser à la situation des femmes et la protection de leur droit, avec en premier lieu le droit à la parité et la lutte contre toutes les formes de discrimination, ainsi que la participation des femmes dans la vie politique et économique.
Pour ce qui est des politiques publiques élaborées dans le but d'assurer une égalité des genres, on note notamment le plan égalité "Ikram", qui a constitué un cadre pour la cohésion entre les différentes initiatives prises pour la promotion de l'égalité des genres, l'intégration des droits des femmes dans les politiques publiques et les programmes de développement. Ce plan traduit aussi les engagements pris dans le cadre du programme gouvernemental 2012-2016.
Après "Ikram 1" (2012-2016), l'élaboration de “Ikram 2" (2017-2021) est intervenue conformément à une nouvelle conception et une vision différente, afin de garantir la continuité, soutenir les acquis et parachever les chantiers vitaux lancés dans le cadre du plan précédent, à travers l'actualisation de la stratégie et des modes d'intervention à même d'assurer plus d'efficacité dans les politiques visant l'égalité.
La vision "Ikram2" est basée sur quatre axes thématiques, portant notamment sur le renforcement de l'employabilité, l'insertion économique des femmes, la promotion de l'égalité entre les genres dans les domaines des responsabilités familiales, la participation des femmes dans la prise de décision, la protection des femmes et le renforcement et la consolidation des droits des femmes, selon une approche basée sur le respect des droits de l'Homme. "Ikram 2" vise, aussi, à soutenir la cohésion et les différents acteurs de la société civile ainsi que le secteur privé en vue de renforcer l'accès des femmes aux postes de décision.
En effet, la participation politique de la femme permet sa contribution de manière effective dans l'élaboration des politiques publiques, de manière à réaliser l'égalité et l'équité, non seulement entre les genres, mais aussi entre les citoyens de manière générale, précise, à ce propos, un document du ministère de la Famille, la Solidarité, l'Egalité et du Développement social. Selon ce document, le Maroc a déployé d’importants efforts en vue de garantir la participation effective des femmes dans la vie politique, en adoptant un ensemble de mesures ayant permis de réviser la charte communale et le code électoral, en introduisant un quota pour les femmes dans la liste nationale.
Par conséquent, plusieurs acquis ont été réalisés grâce à l'action de sensibilisation engagée par plusieurs acteurs, à savoir le gouvernement, la société civile et les partis politiques, afin d'encourager la participation des femmes dans la gestion de la chose publique nationale et locale. Cependant, en dépit des efforts déployés, la représentativité des femmes demeure limitée dans plusieurs domaines.
L'autonomisation économique des femmes constitue, quant à elle, l'une des portes d'entrée essentielles à même de consolider l'égalité entre les genres. Cet axe tire son importance des dispositions constitutionnelles ayant accordé un grand intérêt à l'autonomisation économique, sociale et politique des femmes comme facteur déterminant pour bâtir l’Etat de droit.
Dans sa quête pour améliorer les indices socioéconomiques relatifs aux femmes, conformément aux objectifs du développement durable (ODD), notamment en ce qui concerne l'autonomisation économique des femmes et le renforcement de leur esprit entrepreneurial, le ministère a mis en place une structure institutionnelle interne pour suivre les différents domaines d'autonomisation des femmes et soutenir les initiatives institutionnelles et sociétales dans ce domaine.
Le ministère de tutelle a, dans le même cadre, lancé le Prix "Tamayouz" de la femme marocaine, en récompense des initiatives portées par des personnes, des instances civiles ou des institutions nationales dans le domaine du développement social et de la promotion de la situation des femmes. Si le 18-ème objectif du plan gouvernemental "Ikram" a été consacré à l'autonomisation économique de la femme, la même démarche sera maintenue lors de la troisième édition du prix Tamayouz, consacrée à la "Création de l’entreprise féminine" et dont les résultats devaient être dévoilés hier, qui coïncide avec la Journée nationale de la femme marocaine.
"La plus importante réalisation de la femme marocaine en matière d’égalité et de lutte contre toutes les formes de discrimination est la constitutionnalisation de ses droits", a souligné dans une déclaration à la MAP, la coordinatrice de la coalition le Printemps de la dignité, Hayat Ndichi, considérant que les rapports des associations nationales et des organisations internationales ont dévoilé une régression au niveau des droits de la femme.
Le projet de loi 103.13 relatif à la lutte contre la violence à l'égard des femmes ne répond pas aux aspirations de la femme marocaine, ne protège pas toutes les catégories de femmes, notamment les femmes célibataires et les femmes en situation de handicap et ne comprend pas toutes les formes de violence à l’encontre des femmes, dont la violence conjugale, a-t-elle relevé.
Après avoir déploré la violation de certaines dispositions du code de la famille, notamment lors de la procédure de divorce, elle a estimé que ce qui entrave l'épanouissement de la femme marocaine demeure le discours discriminatoire à son égard, qui dévalorise ses compétences et son rôle important dans le développement de la société.
Le 11 Octobre 2017
Source web par Libération
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