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Réalisme

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Pour des dizaines de milliers de jeunes qui obtiendront le Bac cet été, la même question lancinante va revenir: que faire? Mal informés et pas du tout préparés, la plupart sont en effet perdus au moment de choisir la filière pour leurs études supérieures.

Or, ne pas emprunter la «bonne route» peut être déterminant pour la suite, voire pour toute une vie. Personne n’a jamais dit par exemple à ces jeunes qu’il existe d’autres voies de réussite que d’aller à l’université «juste pour avoir sa licence ou son master». Personne ne leur a non plus dit qu’il y a une tension extrême sur le marché dans des professions que la société a tendance à mépriser.

Prenez les métiers de bouche (boulangers, pâtissiers, charcutiers, bouchers, etc). Les postes à pourvoir s’y comptent par milliers mais en face, les profils sont introuvables. Pour accompagner son développement, la grande distribution cherche aujourd’hui désespérément ces compétences.  Dans les services de proximité -électricité, plomberie, mécanique automobile-, le constat est le même. Pendant ce temps, le chômage de masse s’installe durablement chez les diplômés des facultés.

Ce paradoxe où d’un côté, le chômage touche des jeunes actifs et de l’autre, une pléiade de métiers qui manquent de bras, tient largement au regard que porte la société sur les activités manuelles. Il n’y a pas de sot métier, dit la maxime. C’est le réalisme qui doit l’emporter à l’heure de l’orientation. Or, le réflexe de nos bacheliers est d’aller à la première fac la plus proche du domicile.

Et de préférence, dans les établissements qui accueillent tout le monde sans condition. C’est ainsi qu’avec le temps, plusieurs facultés se sont transformées en voitures-balais du système de l’enseignement supérieur. Avec l’assentiment plus ou moins coupable des responsables. On n’a pas encore fini d’en payer le prix.

Le 12 Juin 2017

SOURCE WEB Par L’économiste

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