Gestion de l’eau : Ce qui a été réalisé à ce jour
Trois programmes sont en marche depuis le lancement du Plan Maroc Vert
Pour maîtriser ses ressources en eau, le Maroc a engagé une politique volontariste. La mobilisation a débuté depuis plus de 40 ans en mettant en œuvre la politique des barrages et de la grande hydraulique, dotant ainsi le Royaume d’un patrimoine hydro-agricole irriguant plus d’un million d’hectares.
La problématique de l’eau a été placée au cœur de la stratégie agricole du Maroc. La stratégie du Plan Maroc Vert considère l’eau comme un bien à gérer et à valoriser au mieux. Ceci passe par la promotion de nouvelles formes de gestion, l’extension des périmètres irrigués, l’amélioration de la gestion de l’eau mobilisée et la mobilisation des ressources alternatives non conventionnelles telles que le dessalement de l’eau de mer et la récupération des eaux usées. Au Maroc, la superficie sous irrigation (1,5 million d’hectares) couvre près de 16% de la superficie agricole utile du pays. Le secteur irrigué contribue en moyenne à hauteur de 99% pour la production de sucre, 82% pour les cultures maraîchères, 100% pour les agrumes, 75% pour les fourrages et le lait. En termes d’emploi, le secteur assure près de 120 millions de journées de travail par an, ce qui équivaut à 1,65 million d’emplois dont 250 mille permanents. L’irrigation permet par ailleurs de multiplier par 5 à 13 fois les revenus des agriculteurs et ce selon les périmètres.
Zoom sur les principales réalisations des trois programmes engagés.
PNEI : 500.000 hectares équipés
Depuis la mise en œuvre du Plan Maroc Vert, les actions menées dans le cadre du programme national d’économie de l’eau en irrigation (PNEI) a permis d’équiper en irrigation localisée près de 500.000 hectares représentant ainsi 33% des terres irriguées au niveau national. De même, 60.000 hectares de périmètres collectifs d’irrigation ont connu une modernisation intégrale. Le département de l’agriculture note dans ce sens des économies d’eau de près de 800 millions de mètres cubes annuellement, soit l’équivalent du volume mobilisable par un grand barrage par an. A cet effet, le passage à l’irrigation localisée a permis des économies d’eau d’irrigation de 30 à 40%. L’amélioration des rendements des cultures varie entre 20 et 70%. La valorisation de l’eau est passée de 2,5 dirhams par mètre cube à 7 dirhams par mètre cube. Notons que le programme national d’économie de l’eau en irrigation vise la reconversion de 550.000 hectares de terres irriguées en irrigation localisée. Le but étant d’économiser 1,4 milliard de mètres cubes et doubler par conséquent la valeur ajoutée par mètre cube d’eau. Ce programme se base autour de la modernisation des infrastructures d’irrigation , l’équipement des exploitations agricoles en irrigation localisée ainsi que sur l’amélioration de la mise en valeur et de l’aval agricole pour une meilleure valorisation de l’eau.
PEI : Plus de 20 MMDH à investir d’ici 2020
Près de 45.000 hectares sont presques achevés dans le cadre du programme d’extension d’irrigation à l’aval des barrages (PEI). De même, près de 36.500 hectares sont en cours de démarrage des travaux, soit 30.000 hectares au niveau du Saiss associé au barrage M’dez, 5.000 hectares au niveau de Boudnib associé au barrage Kaddoussa et 1.500 hectares au niveau de Sidi Med Chrif associé au barrage Ouljat Essoltane. Le PEI tend à valoriser les ressources en eau mobilisées par les barrages destinées à l’irrigation à travers la création de nouveaux périmètres ainsi que le renforcement de l’irrigation des périmètres existants associés aux barrages réalisés ou en cours de construction. L’objectif étant de mettre sous irrigation environ 160.000 hectares de nouvelles terres. Cette opération coûte un investissement de 21,5 milliards DH à l’horizon 2020, dont 12 milliards de dirhams pour cinq périmètres de grande hydraulique (85.000 hectares) et 9,5 milliards de dirhams pour 16 périmètres de petite et moyenne hydraulique dans 7 régions (75.000 hectares). Elle permettra la valorisation de plus de 1,2 milliard m3 d’eau mobilisables par les barrages. Ce programme profitera essentiellement aux petites exploitations et améliorera la résilience de la petite agriculture face aux aléas climatiques. Le programme valorisera près de 1,5 milliard m3 d’eau. Il favorisera la diversification et l’intensification de la production agricole grâce à l‘introduction de l’irrigation. Il contribuera par ailleurs à la créations d’emplois estimé à 50 millions de journées de travail durant la période de réalisation des travaux. L’emploi permanent durant la période d’exploitation est estimé à 11 millions de journées de travail.
Partenariat public-privé: Deux projets achevés
Principal chantier du Plan Maroc Vert, le partenariat public-privé en irrigation a pour finalité d’améliorer les conditions techniques, économiques et financières de la gestion du service public de l’eau d’irrigation. Deux projets ont vu le jour dans ce sens. Il s’agit de la sauvegarde de la plaine d’El Guerdane sur 10.000 hectares mis en eau depuis 2009. En 2013, une convention de gestion déléguée a été conclue entre le ministère de tutelle et un opérateur privé pour la construction et la gestion d’un réseau d’irrigation dans la région atlantique Azemmour-Bir Jdid sur 3.200 hectares. Le projet enregistre un avancement normal des travaux.
Le troisième projet est en cours de mise en œuvre. Il porte sur la sauvegarde de l’irrigation par le dessalement de l’eau de mer dans la plaine de Chtouka. Il consiste en l’amélioration de l’offre hydrique au niveau de la région du Souss-Massa par la construction d’une unité de dessalement qui permettra de produire 200.000 mètres cubes par jour pour les besoins de l’irrigation.
Dans la même optique, un projet d’extension de l’irrigation sur 5.000 hectares dans la région de Dakhla à partir du dessalement de l’eau de mer est en cours de mise en œuvre par le ministère. La production de l’eau dessalée sera associée à un parc éolien pour la production de l’énergie.
Le 18 Avril 2017
SOURCE WEB Par Aujourd'hui le Maroc
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