Quels risques encourent les entreprises marocaines après la victoire de Donald Trump?

Il y a quelques heures, Donald John Trump a été élu 45e président des États-Unis, à l’issue d'une campagne explosive, populiste et polarisante. Trump, l’homme non politique et anti-establishment a étonné le monde, y compris les Américains, après avoir été élu en battant l’ancienne et la favorite secrétaire d'Etat Hillary Clinton.
Contrairement au visage qu'il a montré pendant la campagne, Trump a prêché la paix dans son premier discours et s'est engagé à unir les Américains.
Son ascension est un événement historique, qui va changer la politique américaine et le Parti républicain. Trump est le leader des électeurs qui ne peuvent plus supporter les élites politiques, qui ne comprennent pas leurs problèmes et qui ont du mal à accepter les politiques d'immigration qui minent l'identité de la nation.
Il est aussi la tribune des électeurs qui rejettent les accords commerciaux, qui ont envoyé des emplois américains à d'autres pays.
Quels risques encourent les entreprises marocaines, après la victoire de Donald Trump?
Le Maroc, loin d’être dans le collimateur
Rappelons que Trump lors de sa campagne présidentielle, a menacé de remettre en cause plusieurs grands accords de libre-échange multilatéraux et d’imposer des barrières douanières aux importations américaines en provenance de pays comme le Mexique ou la Chine. De telles décisions sont susceptibles de peser sur le commerce international et sur la croissance mondiale.
Mais concernant le Maroc, il est loin d’être dans le viseur du prochain président. Alors que la Chine exporte plus 360 milliards de dollars vers les Etats-Unis et que des pays frontaliers comme le Canada atteignent les 430 milliards de dollars et le Mexique 291 milliards de dollars, le Maroc ne réalise que 1 milliard de dollars à l’export vers les Etats-Unis.
Donc, les entreprises marocaines et les agences d’accompagnement notamment Maroc export, devront continuer avec toute confiance leurs efforts et travailler pour dépasser des barrières importantes tels que les coûts logistiques, le niveau poussé des normes et standards américains et surtout comprendre les habitudes de consommation qui sont très différentes de celles du consommateur marocain.
Le Maroc aurait été bien avec Clinton... mais pourrait être mieux avec Trump!
Aussi bien les grandes entreprises marocaines, notamment des fabricants d’engrais, de machines électriques ou de produits issus de l’agriculture, que les petites entreprises, comme dans la cosmétique ou les chaussures, et qui travaillent principalement avec les Etats-Unis, n’ont pas de quoi se soucier.
Il en va de même pour les entreprises marocaines importatrices, principalement des pièces aéronautique ou des combustibles minéraux, qui ont un flux assez régulier. Elles n’ont pas de quoi avoir peur. Il est conseillé seulement de bien prendre en considération l’évolution du taux de change pendant les prochains mois, afin de bien gérer les encaissements et les paiements.
Nous comprenons donc bien que les impacts possibles sur les entreprises marocaines sont très minimes et ne sont pas susceptibles d’être influencés par les turbulences qui peuvent avoir lieu.
Il est vrai que des analystes marocains espéraient acquérir de nouveaux partenariats et avantages, suite à l’élection de Hillary Clinton, vu qu’elle maintient des relations privilégiées avec le pays. Il y a même certains qui l’appellent "bent eddar" (NDLR: littéralemment la fille de la maison). Cependant, le Maroc n’a jamais connu autant de difficultés dans ses rapports avec les Etats Unis que lorsque les démocrates étaient aux commandes.
Comme l’a expliqué Omar Hasnaoui Chaoui, président-fondateur de la Fondation Helios pour le dialogue et le développement, nous avons toujours cru avec les démocrates avoir touché au but et nous nous sommes trompés.
L’élection de Donald Trump et de sa majorité au Congrès et au Sénat, peut apporter de la fraîcheur et de la nouveauté, malgré l’incertitude, aux relations entre le Maroc et les Etats-Unis.
Les Américains resteront toujours les Américains !
Somme toute, il faut comprendre que les Américains dans les affaires sont centrés sur deux choses: le pragmatisme et l’argent. Avec Trump ou sans lui, l’impact sur le business demeurera sûrement marginal.
Les racines de la culture américaine sont trop ancrées dans le pragmatisme et le culte d’argent pour que l’élection de Trump ait un grand impact sur les affaires entre Marocains et Américains.
Depuis toujours, l’Américain est ouvert, communique assez facilement sur la valeur de ses biens personnels et va directement au fait, sans retenue, puisqu’il n’a jamais connu la rareté. C’est donc une culture qui a besoin d’aller de l’avant, sans pour autant consulter qui que ce soit "pour y aller". De quoi tous nous réconcilier - même si le Président est définitivement Trump - autour d’un burger.
Le 06 Novembre 2016
SOURCE WEB Par Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation

Mondial 2026: un autre pays africain ne votera pas pour le Maroc
Après l’Afrique du Sud, le Libéria et l’Ouganda, c’est au tour de la Namibie de tourner le dos au Maroc en choisissant la candidature nord-américaine d...

Philippe-Edern Klein: Dakhla offre un potentiel énorme pour un essor certain
Pêche, tourisme et hôtellerie, transport et logistique, les opportunités d’investissement sont vastes et infinies dans la région de Dakhla Oued Eddahab. H...

Délais de paiement: La situation reste inquiétante
Ils passent de 99 jours en moyenne à 93, mais restent trop longs 4e enquête de Coface réalisée sur l’année 2018 L’enquête sur les délais de pai...
Election américaine : la bourde de trop de Donald Trump ?
En décidant unilatéralement d'interrompre les négociations pour un plan de relance de l'économie, le président américain fait un cadeau aux démoc...

Déplacement de Guterres à Rabat et Tindouf en attente d'une validation de l'administration Trump ?
Le quotidien Al Quds Al Arabi annonce avec une extrême précaution une possible visite de Guterres au Maroc et à Tindouf. Sauf que sur ce dossier le Portugais...

États-Unis : Joe Biden visé par une enquête de destitution
Les Républicains accusent Joe Biden d’avoir facilité les affaires douteuses de son fils en Chine et en Ukraine, lorsqu’il était vice-président de Barack...

Les entreprises en difficulté autorisées à licencier jusqu’à 20% de leurs salariés ?
L’Etat doit mettre en face, comme le défendent plusieurs économistes, des filets sociaux pour amortir le choc que vivront ces centaines de milliers de famil...

#USA_IRAN_TRUMP: Trump va-t-il frapper l’Iran avant de partir ?
La question fait débat aux Etats-Unis. Le dernier acte du Président américain sortant serait-il une frappe contre Téhéran ? Cette information relayée par ...

La CGEM récompense Al Omrane et Maghreb Steel pour leur engagement envers la RSE
Suite à la réunion du comité d’attribution du Label Responsabilité Sociétale des Entreprises, la Confédération a octroyé le Label RSE à la Société ...

Les BRICS envisagent l'après-dollar : vers une nouvelle monnaie de réserve internationale ?
Les BRICS envisagent sérieusement l'avenir du système monétaire international, selon les propos tenus par le représentant russe du Fonds monétaire inte...

Maroc : Moulay Hassan, programmé pour s’assoir sur le trône
Le prince héritier du Maroc se prépare aux plus hautes fonctions. Moulay Hassan se forme désormais dans un bureau du palais royal. C’est un secret de po...

La position isolée de Donald Trump sur le climat divise le G7
La déclaration finale émise samedi au terme du sommet du Groupe des Sept (G7) a exprimé son soutien à l'Accord de Paris de 2015 sur le cha...