La croisière s’amuse au large d’Agadir

Direction le large, à bord du Cala Iris
Pêche et baignade au programme
La marina d’Agadir est encore endormie en ce petit matin d’août. Seuls quelques plaisanciers s’activent à bord de leur bateau pendant que les serveurs des cafés déploient leur terrasse
Il est 9 heures du matin, en ce début août. Seul moment de trêve sur les plages d’Agadir encore désertes avant le grand rush estival. La marina est écrasée sous une brume épaisse, les cafetiers déploient leur terrasse, tout est calme. Dans ce petit port de plaisance, les pêcheurs briquent le pont de leur rafiot et chargent tout le nécessaire à la traversée. Le capitaine Ahmed a le sourire.
Un bon filon. Ils sont nombreux aujourd’hui à proposer des excursions en mer. Voilà comment certains ont préféré gagner leur vie avec les touristes plutôt qu’avec le poisson
Une trentaine de touristes, Marocains, Russes et quelques Français, embarquent à bord de son Cala Iris. Un bon filon. «J’ai été le premier à Agadir à proposer des excursions en mer», nous confie-t-il.
«Aujourd’hui, nous sommes nombreux sur ce créneau. Le tourisme rapporte plus que la pêche». Voilà comment son bateau construit à Concarneau en Bretagne, à la pointe ouest de la France, est passé de la sardine à la plaisance. Pour un peu moins de 400 DH, le programme est alléchant. Naviguer au large des côtes qui, dans quelques heures, seront prises d’assaut, taquiner le rouget et le maquereau avant de les déguster et s’offrir un bain en pleine mer. Quand tout le monde est à bord, l’ancre est levée. Le moteur rugit.
La balade peut commencer. Si tous les passagers semblent ravis de ces 5 heures de traversée qui s’annoncent, une poignée va pourtant rapidement déchanter. Le mal de mer fait très vite ses ravages. Penchés par-dessus bord, certains visages
Ahmed, le chaleureux capitaine, a été le premier à convertir son bateau de pêche en bateau de plaisance pour offrir aux touristes des excursions en mer blêmissent alors que pour les pieds marins, la fête est déjà bien amorcée. Les Russes sortent la bouteille de Vodka discrètement emballée dans un sac, tout en étalant la crème solaire ultra protection pour ne pas trop souffrir du soleil qui, sans pointer le bout de son nez, reste pourtant une menace. Chaque nationalité fait son camp sur le bateau pendant que les 4 membres d’équipage s’activent à leurs tâches. Le capitaine à la barre, l’un à préparer les appâts pour la pêche, l’autre à tout nettoyer à grande eau pendant que le dernier coupe en rondelles les légumes et les fruits qui viendront agrémenter le poisson on ne peut plus frais. L’ambiance est douce et chaleureuse. Ahmed invite les enfants à découvrir la cabine et à manier la barre. Quelques explications sur l’utilité du radar, essai radio, analyse météo, il partage ses longues années d’expérience de marin avec une réelle générosité. Il est temps de plonger les lignes. Ceux qui le souhaitent immergent leurs appâts et remontent très vite de nombreux maquereaux. La pêche est miraculeuse et les touristes ravis. Cala Iris a jeté
Avec la célèbre colline d’Agadir et sa fameuse inscription “Dieu, Patrie et Roi” en toile de fond, le bateau jette l’ancre pour la baignade
l’ancre à l’endroit même où un banc de poissons a été repéré. Au fur et à mesure que les passagers pêchent, l’équipage vide, écaille, coupe les filets avant de les assaisonner pendant que les braises du barbecue embarqué rougissent. La préparation du déjeuner à bord est à elle seule un spectacle. Il faut dire que tout est parfaitement huilé. A chacun sa tâche, les gestes de ces marins aguerris sont automatiques et précis. C’est au cuisinier d’entrer en scène. Sur le large comptoir en bois central, il étale ses victuailles avec art. Armé de ses tomates, poivrons, salades et oignons, il y dessine un poisson géant qui fascine les invités. L’eau à la bouche remplace les petites nausées. Tous les visages ont repris des couleurs. C’est l’heure du grand plongeon. Ahmed remet les gaz et ramène tout ce petit monde plus près des côtes offrant la célèbre colline d’Agadir et sa fameuse devise “Dieu,
Le point fort de la traversée pour certains passagers qui, à peine l’ancre jetée, goûtent à la fraîcheur du large sous la surveillance du capitaine Patrie et Roi” en toile de fond. Sur les plages au loin, les baigneurs ont déjà posé leur serviette, mais ici en pleine mer, les passagers du Cala Iris sont seuls à profiter du large.
Le capitaine veille, bouée de sauvetage à la main. Le courant est fort et aurait tendance à ramener le nageur trop près de la coque du bateau. Les touristes peu enclins à plonger dans ces flots à 20 degrés immortalisent sur leur Smartphone la baignade de leurs compatriotes. Une fois tout le monde remonté et séché, les assiettes naviguent de main en main et chacun déguste le poisson qui, il y a à peine une heure, nageait insouciant sous la coque.
Parfois, les heures passent très vite. Signe que l’ennui n’existe pas. Il est déjà temps de regagner la terre ferme. Cala Iris rejoint lentement son point d’attache dans une marina parfaitement réveillée en ce début d’après-midi. Les marins remballent et nettoient pour le prochain départ et les touristes se dispersent ravis de l’expérience. Cette promenade en mer n’a rien d’une virée en yacht ou sur un paquebot de croisière. Voilà justement tout l’intérêt et l’attrait de l’excursion, partager la vie d’un marin et se nourrir de ce que l’on a soi-même attraper dans ses filets. Une trêve vivifiante pour le citadin, qu’il vienne du Maroc ou de contrées lointaines.
Stéphanie JACOB
Photos Mokhtari
Le 12 Août 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
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