Baccalauréat: Six candidats sur dix à profil scientifique
Mais une minorité termine le cycle universitaire
3 millions de copies, 40.000 correcteurs
L’enseignement public concentre la part la plus importante des profils scientifiques et techniques. Mais une minorité parvient à décrocher le diplôme universitaire
(Source: Ministère de l’Education nationale)
Baisse du nombre des candidats à l’examen du baccalauréat mais hausse des profils scientifiques. C’est le premier constat qui se dégage des chiffres publiés par le ministère de l’Education nationale et de la Formation professionnelle. Globalement, la part des branches scientifiques et techniques s’élève à 53% (228.482 candidats). Cette proportion passe à 61% dans le public. Au total, les postulants au diplôme qui ouvre la porte à l’enseignement supérieur s’élèvent cette année à 431.934 dont 45% de filles. Pas moins de 40.000 professeurs vont assurer la correction de plus de 3 millions de copies, alors que près de 50.000 cadres seront chargés de la surveillance des examens. Si bien que plusieurs mesures ont été mises en place pour parer aux tentatives de triche avec à la clé des sanctions fort dissuasives.
Au-delà, quel enseignement tirer des effectifs et de l’avenir des futurs bacheliers? Tout d’abord, la baisse du nombre de candidats n’est-il pas un signe de la crise de confiance vis-à-vis de l’école, en ce sens qu’elle ne s’érige plus comme ascenseur social. Surtout que celui des candidats libres a plongé d’un tiers. Alors que le secteur public a vu ses candidats reculer de 6%. C’est peut-être aussi l’effet de la baisse de la population en âge de scolarisation. Seul le privé reste sur sa lancée constatée sur la dernière décennie: +5%. C’est proche du taux d’accroissement qu’a enregistré l’ensemble des postulants durant la période 2001-2014.
Certes plusieurs initiatives et réformes ont été mises en place mais l’abandon en cours de route reste important. Le dernier rapport du Conseil supérieur de l’éducation nationale et la formation est on ne peut plus édifiant à cet égard. Environ, 64% des étudiants quittent le système sans diplôme. Le quart de ces abandons survient déjà à la première année, 40,2% après deux années et 20,9% après trois années passées dans le système.
Après une progression soutenue du nombre de candidats à l’examen du baccalauréat, il est constaté cette année une baisse de 10%. Recul qui touche les secteurs public et privé avec un grand plongeon pour les candidats libres
Les étudiants restants passent jusqu’à 6 années consécutives, sans toutefois décrocher de diplôme.
Par disciplines, c’est dans le domaine des sciences juridiques, économiques et sociales où le taux d’abandon est le plus élevé (68%) et l’obtention de diplôme et la plus basse. C’est la catégorie qui grossit généralement les rangs de diplômés chômeurs.
Mais le phénomène d’abandon sans diplôme touche beaucoup plus l’université. Du moins le nombre de diplômés en fin de cycle reste très faible: moins de 10%.
L’enseignement supérieur demeure marqué par sa dualité avec la coexistence de deux systèmes, l’un «régulé», l’autre «ouvert». Ce dernier faisant face à une forte croissance de ses effectifs et enregistrant les déperditions les plus massives, car considéré non adapté au marché du travail. Pourtant, le nombre des étudiants dans l’enseignement supérieur a pratiquement doublé sur la période 2001-2013. Avec des flux de bacheliers techniques et scientifiques toujours en forte hausse: plus de 17% de croissance annuelle. Mais combien parviennent à boucler le cycle supérieur avec un titre universitaire? C’est la grande inconnue que toutes les initiatives et réformes menées jusqu’à présent peinent à résoudre.
Pour le Conseil supérieur, «il est nécessaire de s’attaquer à un facteur qui fait sérieusement obstacle à la réalisation des objectifs de la Charte de l’enseignement: le manque d’articulation entre l’éducation nationale et la formation professionnelle. Chaque sous système fonctionne comme une entité fermée, ce qui limite les passerelles qui pourraient offrir aux jeunes de multiples possibilités de réorientation selon les vocations et les aptitudes.
Le 07 Juin 2016
SOURCE WEB Par L’économiste
Les tags en relation
Les articles en relation
Azziman fait appel aux compétences universitaires
Objectif, accompagner la réalisation de la réforme 2015-2030 Création d’un réseau de compétences dans le domaine de l’éducation Un potentiel de ...
Au Maroc, les filles sont plus studieuses que les garçons
SCOLARITÉ - C’est l’un des enseignements des résultats du baccalauréat de cette année (et des précédents aussi). Les filles obtiennent toujours de mei...
Le prince Moulay El Hassan décroche son bac
Le prince Héritier Moulay El Hassan a décroché le baccalauréat « option internationale » session-2020. L’annonce a été faite ce mardi par le minist...
Education inclusive: Un programme national dédié officiellement lancé
Les enfants en situation de handicap bénéficieront désormais d’un programme national de l’éducation inclusive. Officiellement lancé ce mercredi 26 ...
MANUELS SCOLAIRES: UN ACCORD TROUVÉ, PAS D’AUGMENTATION DES PRIX
Le gouvernement, représenté par le ministère de l’Education nationale, a conclu un accord avec les éditeurs pour maintenir les prix des manuels scolaires ...
Éducation nationale. Amzazi crée l’école des Droits de l’Homme
«Le développement de l’école des droits de l’Homme 2019-2021», est l’objet d’une convention signée le 8 mai entre le ministère chargé des Droits ...
Enseignement: le bilan alarmant d'Omar Azziman
Omar Azziman ne mâche pas ses mots pour décrire l’état de l'éducation et des établissements scolaires. Violence, harcèlement et indiscipline: la sit...
Le nombre d'étudiants dans les universités explose, le Maroc fait face à de gros défis sociaux
Le nombre d'étudiants ne cesse d'augmenter dans les universités marocaines et celui des diplômés en conséquence. L'économie marocaine peine à...
Etudiants à l’étranger. Hassad veut offrir des billets d'avion gratuits
Cette mesure sera examinée dès cette année. C’est ce qu’a déclaré Mohamed Hassad, ministre de l’Education nationale et l’Enseignement supérieur, d...
Chakib Benmoussa : L'enseignement à distance sera adopté au cas par cas et en dernier recours
Le ministre de l'Éducation nationale, du préscolaire et des sports, Chakib Benmoussa, a présenté, lundi 3 janvier 2022, aux représentants de la Nation ...
Education : l’enseignement du français s’effectuera dès la première année du primaire
Mohamed Hassad ne perd pas de temps. La touche du ministre de l’Education nationale, sera vraisemblablement visible dès sa première rentrée scolaire. A ...
Enseignement au Maroc: le cycle primaire va changer
Le ministère de l’Education Nationale, de la Formation Professionnelle, de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique devrait prochainement ...