Finance participative Les opérateurs aux aguets
Dix sept établissements nationaux et étrangers intéressés
Le dossier d’agrément, toujours en cours de préparation
Le potentiel réel de l’activité encore flou
Le marché trépigne. Le démarrage de la finance participative au Maroc semble tout proche. Tout est a priori mis en place. D’ailleurs, Standard & Poor’s prédit un bel avenir pour la finance participative au Maroc. Ses prévisions pour 2020 le confirment. Pour l’agence, cette activité devrait peser jusqu’à 20% dans le système bancaire national. Les opérateurs n’attendant plus que la publication de la demande d’agrément au BO. «C’est l’affaire de quelques semaines», avancent certains professionnels. En attendant, plusieurs établissements nationaux et internationaux se préparent pour l’avènement de la finance participative.
Le Maroc ne veut pas tomber dans la démarche de la facilité
Les demandes seraient déjà prêtes et portent
sur des ouvertures de filiales séparées et de «fenêtres». En somme, «ce sont
plus de 17 demandes d’agrément, émanant de grandes institutions financières
islamiques des pays du Golfe, d’Asie ou encore de Londres, qui attendent
l’aboutissement de leur démarche», souligne Belkacem Boutayeb, expert
consultant en finances et banques islamiques Mena/Afrique. Les premiers
agréments pour les activités de banques participatives sont attendus pour le
premier trimestre 2016, soit pratiquement un an après la promulgation de la loi
encadrant l’activité. Parallèlement, la banque centrale se penche sur la mise
en place des conditions pour le fonctionnement de cette activité, notamment le
refinancement, les dépôts d’investissement, le fonds de garantie des dépôts.
Aujourd’hui encore, l’essentiel des textes d’application nécessaires pour le
début de l’exploitation n’est pas tout à fait prêt. Boutayeb relativise:
«Le Maroc reste soucieux de ne pas tomber dans la démarche de facilité adoptée
par d’autres pays de la région (Algérie, Mauritanie), qui ont autorisé
des banques islamiques à exercer, en dehors de textes législatifs
appropriés». Une démarche qui a, finalement, créé une situation de grande
confusion chez les consommateurs et qui a fragilisé davantage le paysage
financier et bancaire. Ceci étant, le cadre réglementaire ne représente qu’une
condition d’accès au marché et n’atteste que du lancement effectif de l’activité.
Pour le moment, c’est encore le flou sur le potentiel réel de cette activité
puisque les sondages menés jusqu’ici sur l’appétit pour ce type de produits ont
abouti à des résultats très divergents. «Certains acteurs bancaires marocains
intéressés par l’opportunité maîtrisent à peine le marché qui se révèle plutôt
complexe», s’alarme Laurent Marlière, président d’Islamic markets advisor
(Is Fin).
Les opérateurs semblent avoir des connaissances approximatives sur les attentes réelles des clients. Le secteur manque de visibilité sur la segmentation des produits ou encore le marketing. Le manque de formation des agents et le traitement fiscal des produits bancaires islamiques sont également des lacunes à régler rapidement. Dans ce sens, «il est souhaitable que les institutions nationales trouvent les alliances d’expertise et d’expérience nécessaires pour que le Maroc, dans 5 ans maximum, puisse devenir une référence régionale».
Le 10 août 2015SOURCE WEB Par L’économiste
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