Ramadan à Laâyoune, un climat empreint de piété et des coutumes ancrées dans la culture hassanie
La ville connaît une dynamique commerciale exceptionnelle
Les habitants de Laâyoune accueillent, comme chaque année, le mois sacré du Ramadan dans une ambiance empreinte de piété, de chaleur familiale et de solidarité sociale, alliant les atouts de la modernité et les coutumes ancestrales de la société hassanie.
Comme dans les autres régions du Maroc, la ville de Laâyoune connaît une dynamique commerciale exceptionnelle en prévision de ce mois sacré, touchant aussi bien les commerces des produits alimentaires et de pâtisserie traditionnelle, que les magasins de costumes sahraouis, particulièrement prisés pour leur symbolique liée à la culture locale, rapporte la MAP.
Les mosquées connaissent également une affluence record, notamment pour les prières d'Al-Ichaa et de Tarawih, alors que les visites familiales se multiplient, offrant l'occasion de renforcer les liens et de consolider l'esprit de solidarité sociale.
Ainsi, après la prière d'Al-Ichaa et des Tarawih, la soirée se prolonge suivant le principe de la "nouba" selon lequel chaque foyer invite, à tour de rôle, les autres membres de la famille à un festin.
En guise de divertissement, les hommes jouent la "dama" (un jeu qui ressemble aux échecs) dans une ambiance bon enfant, tout en sirotant un thé fait à la manière locale et en discutant de divers sujets. Les femmes, de leur côté, jouent à la "sik", qui se pratique à l'aide d'un amas de sable sous forme de bosse de chameau, appelée "libra", des baguettes de 40 cm et des cailloux.
La culture hassanie s'illustre également par les noms donnés aux différentes phases du mois du Ramadan, en fonction de sa difficulté, a confié à la MAP le chercheur en patrimoine populaire hassani, Brahim Hssein.
Ainsi, explique-t-il, les dix premiers jours, réputés pour être supportables, sont appelés "Achrayet terka" ou "Achrayet rkab lkhil", les dix jours suivants, qui supposent un peu plus de résistance, sont nommés "Achrayet Afrakich" ou "Achrayet rkab libil", alors que les dix derniers jours sont appelés "Achrayet Laazayez", ce qui renvoie au caractère dur de cette période du mois sacré.
Côté culinaire, le chercheur a souligné qu'en raison de l'urbanisation et des mutations socioculturelles, les plats préparés dans cette région sont presque les mêmes que ceux qui font le quotidien ramadanes que dans les autres régions du Maroc.
La population de cette région veille également à la préservation de la culture hassanie et son mode de vie ancestral, notamment pendant le mois sacré, a-t-il précisé, faisant savoir que le repas de rupture du jeûne se compose d'une soupe locale à base de blé dur, de lait et de dattes, avec au centre de la table une carafe de lait frais localement appelé "ezzrigue", qui se transmet entre les convives de droite à gauche.
Le foie de chameau cuit au feu de bois ou dans l'eau et sans épice, suivi d'un verre de thé constitue une composante essentielle des plats des familles sahraouies, au côté de "belghman", un mets sucré préparé à base de blé cuit et moulu, a-t-il souligné.
Le Ramadan à Laâyoune, c'est également des moments de quiétude que la population cherche, soit en investissant les différentes places et artères de la ville après la prière d'Al-Ichaa, pour profiter des nuits fraîches, soit en organisant des sorties à la plage de Foum Loued, pour fuir la chaleur de ces longues journées d'été.
26 Juin 2015
SOURCE WEB par Libération
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