Tourisme intérieur au Maroc : un modèle encore à construire

À l’approche de l’été, les professionnels du tourisme marocain se mobilisent pour accueillir une forte affluence, portée principalement par la clientèle nationale. Malgré cette dynamique saisonnière, le tourisme intérieur reste confronté à des défis structurels : repli de la demande, offre peu adaptée et modèle économique insuffisamment structuré.
Les destinations les plus prisées comme Agadir, Taghazout, Saïdia, Marrakech ou la région de Tanger-Tétouan concentreront l’essentiel des flux, avec des réservations principalement entre le 15 juillet et le 25 août. Cependant, les derniers chiffres révèlent un recul du tourisme national : en 2024, les Marocains ont généré 8,5 millions de nuitées, soit 30 % du total, en baisse de 0,4 % par rapport à 2023, tandis que le tourisme international progressait de 18 %. À Agadir, les nuitées domestiques ont chuté de 6,2 % sur les cinq premiers mois de 2025.
Cette situation s’explique en partie par une politique touristique centrée sur l’international, des infrastructures intérieures limitées et une offre mal répartie géographiquement, peu adaptée au pouvoir d’achat. Le plan Biladi, lancé il y a deux décennies, n’a abouti qu’à trois stations sur douze prévues. L’opération Kounouz Biladi n’a pas non plus stimulé durablement la demande.
Pour atteindre l’objectif de 7 millions de touristes nationaux en 2030, contre 4,7 millions prévus en 2026, plusieurs pistes sont évoquées : régionalisation du calendrier scolaire, chèques ou cartes vacances, développement de l’hôtellerie de plein air et de l’hébergement familial résidentiel.
L’enjeu central reste la création d’un modèle économique viable pour le tourisme intérieur, soutenu par un partenariat public-privé et une offre tarifaire accessible.
Le 25/06/2025
Source web par : le360
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