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Polytechnique : faut-il financer les étudiants marocains ?

Polytechnique : faut-il financer les étudiants marocains ?

Une entreprise sur deux en France est dirigée par un X. Certains des étudiants marocains diplômés de l’X rentrent au pays et font le bonheur de leurs entreprises et administrations d’accueil. Beaucoup des X qui ne rentreront pas contribueront à distance au développement du pays. Le monde est plus que jamais connecté. Les scientifiques marocains peuvent en fait parfois rendre plus de services au Maroc de l’étranger que s’ils étaient rentrés. Je prends souvent l’exemple de la diaspora indienne aux USA pour ne pas en prendre d’autres. S’il y a une Silicon Valley à Bangalore, c’est grâce aux Indiens partis étudier aux USA et qui y trustent les postes à responsabilités. Ils ont convaincu des grandes entreprises américaines à investir en Inde, et le Congrès américain à prendre fait et cause pour l’Inde dans certains conflits.

Chaque été, l’admission croissante d’étudiants marocains à l’École Polytechnique de Paris (l’X), une des écoles d’ingénieurs les plus prestigieuses au monde, suscite un débat récurrent au Maroc. Certains se félicitent de cette réussite académique, symbole d’excellence, tandis que d’autres critiquent le fait de financer la formation de talents qui risquent de rester à l’étranger, notamment en France.

Pourtant, les frais liés aux classes préparatoires et aux concours sont majoritairement pris en charge par des institutions marocaines comme le ministère de l’Enseignement supérieur ou la fondation Ibn Rochd de l’Université Mohammed VI Polytechnique, tandis que le coût global des études à l’X est largement supporté par le gouvernement français. Le cas est similaire pour des écoles comme l’EPFL ou l’ETHZ, financées par la Suisse.

Cesser tout financement pour ces étudiants reviendrait à priver le Maroc de profils hautement qualifiés, souvent issus de milieux modestes. Ces formations offrent non seulement une éducation d’élite, mais aussi un réseau international puissant, bénéfique au retour comme à distance. La diaspora marocaine peut contribuer au développement du pays, à l’image des ingénieurs indiens qui ont stimulé l’essor technologique de l’Inde depuis l’étranger.

Refuser ce financement reviendrait à renforcer les inégalités sociales, réservant l’accès à ces écoles aux enfants de familles aisées. Pire encore, ce raisonnement conduirait à décourager la mobilité des talents et l’investissement dans les formations scientifiques d’excellence.

Le Maroc a besoin à la fois d’ingénieurs de haut niveau et de techniciens qualifiés. Il faut donc soutenir les étudiants méritants, indépendamment de leur origine sociale, et valoriser leur contribution, qu’ils soient au Maroc ou à l’étranger.

Le 19/06/2025

Source web par : leconomiste

https://www.leconomiste.com/article/1137186-les-marocains-de-l-x-une-prestigieuse-inconnue

www.darinfiane.com   www.cans-akkanaitsidi.net    www.chez-lahcen-maroc.com

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