Retour du loup doré africain dans le parc d’Al Hoceima

Grâce à une traque minutieuse et plusieurs mois de suivi rigoureux, le photographe naturaliste et chercheur Tarek Kaikai, affilié au laboratoire de biologie, d’écologie et de génomique de la Faculté des sciences de Rabat, a réussi à documenter la présence du loup doré africain (Canis lupaster) dans le Parc national d’Al Hoceima, une aire protégée emblématique du Rif central.
Ce grand canidé, longtemps absent des radars, était souvent confondu avec le chacal doré (Canis aureus) en raison du manque de preuves visuelles tangibles. Les témoignages des habitants locaux ne suffisaient pas à confirmer sa présence effective dans cette région montagneuse du Nord marocain.
Mais en mars dernier, après deux saisons de pistage dans la zone ouest du parc, Tarek Kaikai a capturé des images nocturnes rares montrant un couple de loups dorés évoluant dans leur habitat naturel. Ce travail de terrain rigoureux laisse entrevoir un retour progressif de cette espèce clé dans les écosystèmes du Parc national d’Al Hoceima.
Un rôle écologique essentiel dans la chaîne alimentaire
Selon le chercheur, la présence confirmée du loup doré revêt une grande importance écologique. En tant que prédateur naturel, ce canidé participe activement à la régulation des populations de petits mammifères comme les rongeurs et les lièvres, et limite la prolifération des sangliers, espèce dont la surpopulation menace les cultures des 36 douars environnants.
Mais son rôle va au-delà de la régulation : le loup doré africain agit comme un agent de dissémination de la biodiversité, en transportant notamment les graines du doum (palmier nain), une espèce endémique bénéfique à la fois pour la stabilité des sols et l’artisanat rural local.
Une dynamique de régénération de la faune sauvage
Souhail Karim, directeur du Parc national d’Al Hoceima relevant de l’Agence nationale des eaux et forêts (ANEF), souligne que la détection du loup doré témoigne d’une régénération progressive de la faune grâce à des conditions favorables, dont une faible densité humaine et un suivi écologique renforcé.
Il rappelle également l’existence d’un plan de conservation spécifique pour cette espèce et d'autres espèces menacées, appuyé par des actions concrètes de préservation des habitats et de limitation des pressions humaines sur l’écosystème du parc.
Vers une réintégration durable de l’espèce
Si des menaces continuent de peser sur le loup doré africain – comme le braconnage, la fragmentation des habitats ou les conflits avec les activités humaines – les efforts déployés par les chercheurs et les institutions renforcent l’espoir d’une réintégration durable de cette espèce emblématique au cœur des montagnes rifaines.
La survie du Canis lupaster dans cette aire protégée constitue un indicateur fort de la biodiversité du parc, et un levier pour sensibiliser à la conservation des espèces sauvages au Maroc.
Le 12/04/2025
Rédaction de lanouvelletribune
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