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L'intégration de l'Intelligence Artificielle au Maroc : Défis et Opportunités pour les Entreprises et l'Administration

L'intégration de l'Intelligence Artificielle au Maroc : Défis et Opportunités pour les Entreprises et l'Administration

L’intelligence artificielle (IA) fait progressivement son entrée dans l’économie marocaine, mais elle se heurte à des freins structurels qui ralentissent son adoption. Nabil Haffad, expert en transformation numérique, analyse ces obstacles et propose des solutions pour accélérer l’intégration de l’IA dans les entreprises marocaines.

L’état de l’IA au Maroc : des débuts prometteurs, mais timides

Selon Nabil Haffad, bien qu'il soit difficile de dresser un portrait complet de l’IA au Maroc, les échanges avec les dirigeants d'entreprises et de PME montrent que l'adoption de l'intelligence artificielle en est encore à ses débuts. Les entreprises marocaines sont pour la plupart dans une phase d’exploration, cherchant à comprendre les avantages et les impacts potentiels de cette technologie sur leurs activités.

Le processus d’intégration de l’IA en entreprise

L'intégration de l’IA dans une entreprise commence par une sensibilisation du top management sur les bénéfices et risques liés à cette technologie. Une fois cette première étape franchie, une feuille de route est établie pour identifier les projets concrets où l’IA peut être appliquée, notamment dans des domaines tels que la logistique ou la production. Après cela, les équipes techniques sont formées et des prototypes (proof of concept) sont testés pour ajuster et affiner les projets.

Gains de productivité grâce à l’automatisation

L’automatisation permise par l’IA apporte une augmentation significative de la productivité, en particulier dans le traitement des données. Cependant, malgré ces avantages, beaucoup d’entreprises peinent à dépasser la phase de découverte de l'IA en raison d'un manque de vision claire sur ce qu’elle peut réellement leur apporter.

L’impact de l’IA sur l’emploi

Selon Nabil Haffad, les dirigeants marocains n'anticipent pas encore une réduction massive de la main-d’œuvre due à l'IA. Les mentalités varient : certains leaders cherchent à capitaliser sur les transformations technologiques, tandis que d’autres restent sceptiques quant à l'ampleur des changements à venir. Haffad estime toutefois que l’IA pourrait avoir un impact significatif sur l’emploi, en réduisant le besoin en personnel pour certaines tâches au profit d’équipes plus spécialisées.

IA et administration publique : un vecteur de transparence

L'intelligence artificielle peut non seulement améliorer la gestion des flux dans l’administration publique, mais également renforcer la transparence, notamment dans les appels d’offres publics. L’adoption de plateformes basées sur la blockchain permettrait d’accroître l’efficacité et de faciliter l'accès des entreprises aux marchés publics.

Les freins au développement de l'innovation digitale au Maroc

Le principal obstacle à l’adoption de l'IA et à la transformation numérique au Maroc reste le rythme d’exécution des projets. Bien que la modernisation numérique soit à l’agenda depuis plus de vingt ans, les avancées concrètes demeurent insuffisantes. Des pays comme l’Arabie Saoudite ou les Émirats Arabes Unis, qui ont entamé leur transition numérique après le Maroc, ont aujourd'hui pris une longueur d’avance.

L’IA et les enjeux environnementaux

L’intelligence artificielle nécessite une puissance de calcul énorme, ce qui la rend très énergivore. Bien que des solutions telles que des centres de données « verts » existent, le défi réside dans l’utilité réelle de l’IA. Une grande partie des contenus générés par cette technologie, notamment sur les réseaux sociaux, n’apportent pas de valeur ajoutée. Il devient alors nécessaire de questionner l’utilité de l’IA dans certains secteurs pour éviter des coûts plus élevés que les bénéfices.

La feuille de route digitale 2030 : une ambition à relever

La nouvelle feuille de route digitale 2030 du Maroc présente des perspectives intéressantes, notamment pour la réduction du chômage chez les jeunes et dans les milieux défavorisés. Cependant, l'enjeu majeur reste la création de valeur. Si le Maroc se contente d’externaliser des tâches simples, il risque de renforcer une économie de services à faible valeur ajoutée. Pour réellement innover, il est essentiel de développer des projets complexes et créateurs d’emplois qualifiés.

Les prochaines évolutions des modèles de langage (LLM)

L'évolution des modèles de langage repose sur leur capacité à devenir plus que de simples générateurs de texte. L'avenir des LLM réside dans leur aptitude à raisonner de manière autonome, en intégrant des dimensions contextuelles et émotionnelles complexes. Bien que très performants dans le traitement de l’information, les modèles actuels ne sont pas encore en mesure de prendre des décisions fondées sur un raisonnement autonome.

Maximiser la valeur ajoutée du digital export au Maroc

Pour maximiser la valeur ajoutée du digital export, le Maroc doit aller au-delà de l'externalisation de services à faible valeur ajoutée. Aujourd'hui, nombre d'activités numériques se limitent à des tâches répétitives. L’enjeu est de développer des solutions numériques innovantes et compétitives à l'échelle mondiale, en investissant dans la recherche et le développement et en formant des ingénieurs qualifiés. Cela permettra au Maroc de se démarquer sur la scène internationale et d'innover au-delà du modèle de services à bas coût.

Le 16/10/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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