Une nouvelle méthode de datation révolutionne l'archéologie préhistorique et révèle des détails sur les Néandertaliens en Espagne

Une nouvelle méthode de datation des foyers préhistoriques, qualifiée d'avancée majeure en archéologie, a permis de révéler des détails fascinants sur les Néandertaliens ayant vécu en Espagne il y a environ 50 000 ans. Cette approche novatrice, présentée dans une étude publiée dans la revue Nature le 5 juin 2024, offre une précision accrue dans l'estimation des écarts temporels entre les foyers du Paléolithique, permettant ainsi aux spécialistes de mieux comprendre les comportements des humains de la Préhistoire.

Grâce à cette méthode, les scientifiques ont pu approfondir leur compréhension d'un groupe de Néandertaliens (Homo neanderthalensis) qui habitait le site archéologique d'El Salt, situé dans une vallée fluviale de la péninsule ibérique, dans la province d'Alicante, au sud-est de l'Espagne. L'analyse a révélé que six foyers ont été construits sur une période de deux siècles et ont probablement été allumés à plusieurs décennies d'intervalle.

Établir la chronologie de l'activité humaine pendant la période du Paléolithique, qui s'étend de l'apparition des premiers outils lithiques il y a environ 3,3 millions d'années jusqu'à la fin de la dernière période glaciaire il y a 11 700 ans, représente un défi majeur pour les archéologues. Les limites des techniques de datation, comme celles liées au carbone 14, qui ne sont fiables que pour des échantillons datant de moins de 50 000 à 60 000 ans, ou d'autres méthodes qui manquent de précision, compliquent la tâche des chercheurs. Ainsi, certains aspects cruciaux du mode de vie des chasseurs-cueilleurs, tels que la distance entre leurs campements ou la taille de leurs groupes nomades, demeurent largement mystérieux.

Pour mieux déterminer la période durant laquelle les Néandertaliens évoluaient à El Salt, l'équipe de recherche a combiné des analyses archéostratigraphiques, qui permettent de déterminer l'ordre de création des foyers en se basant sur leur position relative dans les couches de sédiments, avec une approche connue sous le nom de "datation archéomagnétique". Cette méthode consiste à mesurer l'alignement des particules magnétiques dans un objet chauffé à haute température et à le comparer avec les courbes de référence connues pour différentes périodes et régions, afin d'obtenir des dates précises sur plusieurs milliers d'années.

Cette combinaison de techniques a fourni aux chercheurs une indication du "calendrier" des foyers avec une résolution sans précédent, révélant que ceux-ci ont été activement utilisés sur une période de 200 à 240 ans, certains étant allumés à des intervalles de plusieurs décennies. Ces résultats montrent que les Néandertaliens, bien que très mobiles, pouvaient revenir dans des établissements précédents après de longues périodes, et ce, sur plusieurs générations.

Cette nouvelle approche pourrait être étendue à d'autres contextes archéologiques pour mieux définir les chronologies des sociétés anciennes, offrant ainsi un potentiel considérable pour l'archéologie préhistorique.

Le 11/06/2024

Rédaction de l’AMDGJB Géoparc Jbel Bani

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