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Archéologie?: la plus ancienne peinture rupestre australienne est un kangourou vieux de 17?000 ans

Archéologie?: la plus ancienne peinture rupestre australienne est un kangourou vieux de 17?000 ans

Cette œuvre pariétale australienne a été peinte il y a plus de 17 000 ans/©Peter Veth and the Balanggarra Aboriginal Corporation/photo Damien Finch/Illustration Pauline Heaney

En analysant des restes de nids de guêpes, datant de la même époque que la peinture pariétale, les géochronologues de l'Université de Melbourne ont déterminé que ce kangourou grandeur nature était la plus ancienne œuvre australienne réalisée sur les parois d'une grotte.

Sans nids de guêpes, les scientifiques n’auraient pas pu déterminer l’âge de la peinture pariétale. Une étude publiée lundi 22 février dans Nature Human Behaviour nous présente un kangourou, qui aurait été peint il y a plus de 17 000 ans, sur le plafond d’une grotte de la région de Kimberley en Australie. Cette découverte archéologique est considérable car l’œuvre, représentant l’animal dans le respect de ses dimensions, serait la plus vieille création des aborigènes d’Australie sur un abri rocheux. Afin de dater cette peinture du Paléolithique Supérieur, les géochronologues de l’Université de Melbourne ont employé une méthode… étonnante.

Une technique de datation innovante

« Le principal obstacle (…) est qu’ils employaient rarement un pigment permettant une datation avec les techniques actuelles », explique Damien Finch, géochronologue à l’Université de Melbourne et auteur de l’étude, à l’AFP. En effet, si les aborigènes ont orné, pendant des millénaires, les parois des grottes du nord de l’Australie de peintures encore visibles aujourd’hui, il est immensément difficile pour les scientifiques d’estimer l’époque précise de leur création. Pourquoi ? Parce que la peinture utilisée, ici minérale, en opposition aux pigments organiques, ne permet pas d’effectuer une datation au carbone 14, technique principale de datation des œuvres d’art rupestre et pariétal.

La peinture aborigène représente un kangourou grandeur nature, au nord de l'Australie, ils mesurent en moyenne 2 mètres de long/©Mark Stoop

La peinture aborigène représente un kangourou grandeur nature, au nord de l’Australie, ils mesurent en moyenne 2 mètres de long/©Mark Stoop

C’est grâce à des nids de guêpes, trouvés au dessus et en dessous des peintures de Kimberley, que Damien Finch et son équipe ont pu estimer l’âge du kangourou. Pour ce faire, le géochronologue a eu recours à la luminescence optiquement stimulée, une technique innovante mise au point il y a quelques années par l’archéologue québécois Maxime Aubert. Cette nouvelle méthode, communément appelée OSL, a permis la datation des boulettes de boue fossilisées sur des nids de guêpes. Ces derniers étant accrochés sur la peinture, les scientifiques australiens ont déterminé qu’elle avait été peinte entre -15 500 et -15 000 avant J.-C.

15 autres peintures pariétales découvertes

Dans la région, l’équipe de Damien Finch est parvenue à dater un total de 27 nids de guêpes, distribués sur 16 peintures de 8 abris rocheux. Toutes vieilles de 13 000 à 17 000 ans, les œuvres aborigènes s’inscrivent dans le style « naturaliste » du kangourou, cela signifie qu’elles représentent de façon presque mimétique la faune et la flore. Serpents, lézards, marsupiaux, koalas ou kangourous : les animaux sont à l’honneur dans ces œuvres pariétales dont on connaît l’âge depuis lundi. Ce phénomène de représentations animales fidèles à la réalité, qu’Aristote nommait « mimèsis », est commun à l’ensemble des artistes pariétaux. En France par exemple, les animaux sont dominants dans les gravures et les peintures des grottes de Lascaux.

Le 11/10/2021                                             

SOURCE WEB PAR connaissancedesarts

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