Protection sociale : ce que l’on sait sur le basculement des Ramedistes à l’AMO

ROUND-UP. Le basculement effectif des ex-Ramedistes à l’AMO, avec ouverture automatique des droits, est prévu à partir du 1er décembre prochain, en même temps que le démarrage de la généralisation du RSU. Onze millions de personnes passeront dans le giron de la CNSS.
L’adoption, lors du Conseil de gouvernement du 8 septembre dernier, du projet de loi 27-22, ouvre la voie à l’intégration des Ramedistes au régime de l’Assurance maladie obligatoire (AMO), au même titre que les salariés et les travailleurs non salariés (TNS).
Le basculement de cette population, estimée à 11 millions de personnes (4 millions d’affiliés et leurs ayants droit), est un important défi, à la fois financier et opérationnel. Il doit se faire selon le calendrier de la loi-cadre sur la protection sociale en 2022.
D’après une source gouvernementale jointe par Médias24, l’objectif est d’opérer “le basculement effectif vers l’AMO et l’ouverture automatique des droits pour l’ensemble des Ramedistes à partir du 1er décembre 2022”. Mais pour ce faire, il faut que, d’ici là, le projet de loi 27-22 soit adopté. Il entrera en vigueur après sa publication au Bulletin officiel. Certains textes réglementaires sont également nécessaires. Si ce délai est respecté, l’objectif de porter le taux de couverture de la population marocaine à 95% à fin 2022, sera atteint.
À quoi auront droit les futurs ex-Ramedistes ?
Le projet de loi 27-22, difficile à saisir au premier abord, consacre les principes de base de la généralisation de l’AMO et tranche des points jusqu’à présent en suspens, notamment celui de la cotisation des Ramedistes, leurs droits ainsi que le rôle du Registre social unifié (RSU).
Les cotisations de cette catégorie à la CNSS seront prises en charge par l’État à hauteur de 100%. Le montant n’est pas encore officiellement annoncé. Il s’agira d’une base de cotisation d’une fois le SMIG, avait néanmoins confié une source sûre à Médias24.
La loi insiste sur le fait que les Ramedistes “conserveront tous les acquis dont ils bénéficiaient dans le cadre du Ramed” tout en ayant “accès au même panier de soins que les salariés du secteur privé”. En d’autres termes, les Ramedistes pourront désormais se faire soigner dans le privé. Cela dit, il y a une nuance importante : hormis les prestations médicales avec prise en charge, ils devront d’abord payer, puis remplir des demandes de remboursement.
Le deuxième point important à noter, c’est que les Ramedistes conservent tous les acquis du système Ramed, dont un essentiel : se faire soigner gratuitement dans le public. L’AMO ne couvre pas 100% des frais médicaux. Le taux de remboursement varie entre 70% et 90%. Il y a donc un reste à charge allant de 10% à 30% que les salariés ou travailleurs non salariés paient, même en allant dans le secteur public. En basculant vers l’AMO, les Ramedistes sont exemptés de payer ce reste à charge. “La facture à l’hôpital public est prise en charge par l’État”, assure notre source gouvernementale.
Le RSU pour mieux cibler
Le rôle que doit jouer le Registre social unifié est également important dans le basculement de cette population vers l’AMO.
Après l’adoption du projet de loi 27-22, un texte réglementaire sera particulièrement attendu : celui qui définit la méthode pour déterminer les personnes n’étant pas en capacité de s’acquitter des cotisations et qui seront donc prises en charge par l’État.
Rappelons, à ce titre, que l’une des lacunes du régime Ramed est la faiblesse de sa stratégie de ciblage. Des personnes qui n’y sont pas éligibles pouvaient en bénéficier, alors que d’autres qui pouvaient prétendre à intégrer le régime en étaient exclues.
Cet état de fait impose naturellement un nettoyage de la base de données devant être transférée de l’Agence nationale de l’assurance maladie (ANAM) à la CNSS, ainsi que la définition d’une meilleure stratégie de ciblage. Ainsi, “les règles d’inscription à ce régime devront se baser sur le Registre social unifié, qui permet de cibler les familles réellement vulnérables”.
“Le pilote est en cours dans la région Rabat-Salé-Kénitra. Le déploiement sur tout le territoire est prévu à partir de décembre 2022 et permettra la généralisation des allocations familiales à fin 2023”, nous confie notre source au gouvernement.
Selon le projet de loi, les Ramedistes qui basculeront automatiquement à l’AMO “doivent demander de continuer à bénéficier de ce régime conformément aux conditions précisées par la présente loi, selon les modalités et délais précisés, sous peine de suspendre leurs droits”. Autrement dit, après le basculement, des délais seront accordés pour s’enregistrer au RSU et continuer à bénéficier du régime pris en charge par l’État.
Par la suite, il sera vérifié de façon périodique que les assurés sont incapables de s’acquitter des cotisations, et qu’ils remplissent toujours les conditions pour bénéficier de l’appui de l’État.
Le 11-10-2022
Source web par : medias24
Les tags en relation
Les articles en relation

#Initiatives_Covid19 La CNSS mobilise 3 nouvelles polycliniques face au coronavirus
Dans le cadre des efforts déployés au niveau national pour la lutte contre la pandémie du coronavirus (Covid-19), la Caisse nationale de sécurité sociale (...

PLF 2023: «26 milliards DH alloués à la Caisse de compensation», révèle Nadia Fettah
La ministre de l’Economie et des Finances, Nadia Fettah, a indiqué jeudi que la Caisse de compensation continuera à remplir sa fonction à travers l’alloc...

Première rencontre entre les opérateurs du tourisme et la nouvelle ministre
La ministre du Tourisme a reçu, ce mardi 2 novembre, toute la profession. Fatim-Zahra Ammor nous a confié que la réunion s’était bien passée, mais qu’i...

Plan d’urgence pour le tourisme : une lueur d’espoir pour les opérateurs
Le ministère du Tourisme a annoncé ce mardi un plan d’urgence de deux milliards de DH pour le secteur touristique. Un plan qui selon le département de Fati...

Marrakech-Safi : 57,1 MMDH générés par les EPMA
L’Observatoire marocain de la TPME dévoile les indicateurs clés du système productif de la région de Marrakech-Safi. Avec un chiffre d’affaires cumulé ...

Tourisme: sous le coup de la crise, 80% des agences de voyage au Maroc ont fermé boutique
Durement impactés par l'effondrement du secteur du tourisme, les voyagistes sont en colère et le font entendre. Ceux relevant de la région Casablanca-Set...

Élargissement des médicaments remboursables et en tiers payant dans le cadre de l'AMO au Maroc
Le ministère de la Santé marocain a récemment validé et publié dans le Bulletin officiel du 29 mai 2024 deux nouvelles listes de médicaments. La première...

Egalité: le plan Ikram2 adopté en Conseil de gouvernement
L'élaboration de ce plan s'est faite conformément à quatre approches, à savoir, le genre social, les droits de l'homme, la gestion basée sur le...

#MAROC_11EME_REUNION_COMITE_DE_VEILLE : Comité de Veille Economique: 5 nouveaux programmes signés
Elle a été consacrée au bilan de la situation économique et financière nationale, à la prolongation et l’amélioration de l’offre de garantie «Damane...

Maroc : deux décrets pour réformer les retraites CNSS
Le Conseil du gouvernement marocain a approuvé, ce jeudi 3 avril 2025, deux décrets majeurs visant à faciliter l’accès aux pensions de retraite pour des m...

La Chambre des conseillers adopte le PLFR
La Chambre des conseillers vient d’adopter le Projet de loi de finances rectificative 2020, lors d'un vote durant lequel 29 conseillers ont approuvé le t...

Le gouvernement Akhannouch s'apprête à présenter aux syndicats sa proposition dans le cadre du di
Le gouvernement d’Aziz Akhannouch s’apprête à proposer aux syndicats un accord portant sur plusieurs de leurs revendications. Les syndicats demandent à r...