« Révolution sur le marché des énergies renouvelables » : des entreprises néerlandaises construisent un navire spécial pour le transport d’hydrogène liquide

C-Job Naval Architects, une société d’ingénierie marine, en coopération avec LH2 Europe, un fournisseur d’hydrogène, a conçu un tout nouveau modèle de navire-citerne pour le transport d’hydrogène liquide. Selon les deux entreprises néerlandaises, ce navire va « révolutionner le marché des énergies renouvelables en Europe ».
Pourquoi est-ce important ?
Selon la plupart des études, lorsque l'hydrogène est produit et utilisé de manière durable, il n'a pas d'impact négatif sur l'environnement. Il ne rejette que de la chaleur et de l'eau, qui sont simplement réabsorbées dans l'air. La conception du navire en question pourrait être un élément crucial dans la réalisation d'une chaîne d'approvisionnement 100 % verte pour l'hydrogène liquide.
LH2 a pour projet de produire de l’hydrogène à partir d’énergies renouvelables, notamment solaire et éolienne, sur la côte est de l’Écosse. Toutefois, la pièce manquante du puzzle est la capacité de transport pour acheminer l’hydrogène d’Écosse en Allemagne, où la firme prévoie de le distribuer à des clients industriels.
« Nous avons pour objectif de livrer initialement 100 tonnes d’hydrogène vert par jour (t/j) et d’augmenter la production à 300 t/j d’ici trois ans, en fonction de la demande », a noté le PDG de LH2, Peter Wells, au site de niche The Maritime Executive. « Les navires actuels ne sont pas capables de fournir de l’hydrogène à l’échelle que nous pensons nécessaire pour répondre aux besoins du marché », a encore expliqué M. Wells. « La conception de ce navire-citerne est une étape importante dans la mise en place de l’infrastructure nécessaire pour faire de cet avenir énergétique propre une réalité. »
Ainsi, en collaboration avec C-Job Naval Architects, LH2 a travaillé à la conception d’un nouveau modèle de tanker à hydrogène liquide. Le navire-citerne devra relever les défis du transport de l’hydrogène entre l’Écosse, l’Allemagne et éventuellement d’autres régions d’Europe. LH2 souligne que l’hydrogène liquide a le coût le plus bas et constitue l’option écologique la plus sûre pour le transport de ce gaz. D’autres options de transport en vrac sur de longues distances, comme l’ammoniac, peuvent causer des dommages à l’environnement, selon le rapport.
Trapézoïdal
C-Job a développé la conception initiale du navire, qui ressemblera à une barge, et a choisi une taille modeste par rapport à certaines des conceptions concurrentes avancées pour le secteur émergent de l’hydrogène. Le navire présenté en début de semaine mesurait 141 mètres de long et avait une capacité de 37.500 mètres cubes, répartis entre trois grandes citernes de stockage. À titre de comparaison, Kawasaki est en train de mettre au point un navire d’une capacité quatre fois supérieure, soit 160.000 m3, pour le transport maritime à longue distance, note The Maritime Executive.
Avec une seule cargaison, le navire peut fournir suffisamment d’hydrogène liquide pour quatre cent mille voitures à hydrogène de taille moyenne, écrit le site d’information technique De Ingenieur. Le pétrolier aurait une puissance installée de 5.000 kWe, ce qui lui permettrait de transporter un équipage de 14 personnes à une vitesse de 14 nœuds.
« L’hydrogène liquide crée des défis uniques dans la conception et l’ingénierie des navires », explique Job Volwater, CCO chez C-Job. « En comparaison, les méthaniers utilisent l’eau de ballast pour compenser la perte de poids après la livraison afin de garantir un tirant d’eau suffisant. L’hydrogène liquide ayant un grand volume, mais étant 20 fois plus léger que le GNL (gaz naturel liquéfié), il fallait trouver une solution unique. Nous avons créé une conception de coque trapézoïdale qui crée un espace de pont suffisant pour accueillir les réservoirs sans avoir besoin de ballast. »
Le navire devrait être achevé et mis en service six mois avant la première livraison d’hydrogène, en 2027. LH2 prévoit d’étendre ses livraisons à l’Espagne et au Portugal dans un deuxième temps, à mesure que le marché du nord-ouest de l’Europe se redresse.
Piles à combustible à hydrogène
Selon une étude récente commandée par le gouvernement britannique, l’hydrogène est « un gaz à effet de serre deux fois plus puissant que ce que l’on pensait auparavant ». « Toute fuite de H2 (hydrogène gazeux) entraînera un réchauffement indirect de la planète, annulant la réduction des émissions de gaz à effet de serre obtenue en passant des combustibles fossiles à l’hydrogène », peut-on lire.
Une autre étude a révélé que le transport d’hydrogène liquide par camion-citerne est le principal responsable des fuites d’hydrogène, 13,2 % de la cargaison s’échappant dans l’atmosphère.
En revanche, le camion-citerne d’hydrogène de C-Job et H2 serait alimenté par des piles à combustible à hydrogène. L’idée est que le navire lui-même utilise la partie de l’hydrogène des réservoirs embarqués qui s’évapore, pour ses propres piles à combustible. Ceux-ci transforment ensuite l’hydrogène en eau et en électricité pour sa propre propulsion. De cette manière, le navire-citerne lui-même devrait devenir totalement exempt d’émissions.
Le 07/05/2022
Source web par : businessam
Les tags en relation
Les articles en relation

Le Maroc en tête des pays arabes et africains en termes d’attractivité des énergies renouvelabl
Le cabinet britannique d’audit Ernst & Young (EY) a publié, cette semaine, son indice 2021 des marchés les plus attractifs dans le domaine des énergies ren...

#MAROC_ENERGIES_RENOUVELABLES_MASEN_ONEE: Transfert des actifs entre ONEE et Masen ce que prévoit l
Un transfert qui s’inscrit dans le cadre de la loi n° 38-16 qui modifie et complète l'article 2 du dahir n° 1-63-226 du 14 rabii I 1383 (5 août 1963),...

Énergie Les ambitions marocaines de Total dans le gaz naturel liquéfié
Le Maroc s’est doté d’une stratégie gazière ambitieuse. Le groupe Total compte se positionner sur ce marché en investissant dans les infrastructures de ...

Une assiette verte ou le Maroc en transition écologique
ENVIRONNEMENT - On s'en souvient encore, vous comme moi, de ces moments magiques. Les fameuses assiettes beaucoup trop copieuses de Maman, Khalti, ou Mima. ...

19 conventions et accords signés entre le Maroc et le Rwanda
Alors que le roi Mohammed VI se trouve dans la capitale rwandaise Kigali depuis mardi, accompagné d'une importante délégation, où il a été reçu par l...

Industrie de l'énergie renouvelable : heureux comme Siemens au Maroc !
Une nouvelle usine à construire à Tanger, un appel d'offres gagné dans le domaine de l'éolien : l'industriel allemand a de quoi apprécier le ma...

Gazoduc GME : l’Algérie cessera d’approvisionner le Maroc à partir du 1er Novembre
C’est officiel. Après des mois d’attentes, de pourparlers et d’études le gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui alimente la péninsule ibérique en gaz algé...

Mont Tropic : Nouvelle Tension Géopolitique entre le Maroc et l’Espagne
Les relations diplomatiques entre le Maroc et l’Espagne ont souvent été marquées par des crises récurrentes, en raison de contentieux territoriaux et éco...

Le Maroc envisage des options onshore et offshore pour l’importation de gaz naturel liquéfié
Le Maroc étudie dans plusieurs ports la possibilité de construire une installation flottante ou terrestre d’importation de gaz naturel liquéfié (GNL), a a...

Maroc : boom des batteries LFP pour l’énergie verte
Avec la montée en puissance des énergies renouvelables, les systèmes de stockage par batteries (BESS) connaissent un essor mondial rapide, atteignant 200 GWh...

Gazoduc Africain Atlantique : un pas décisif vers la coopération énergétique entre le Nigeria, l
Le projet ambitieux du Gazoduc Africain Atlantique (AAGP), qui reliera le Nigeria au Maroc sur 6 800 km pour acheminer le gaz vers l’Europe et les pays enclav...

Crise hydrique : Après son diagnostic alarmant, Baraka détaille son plan de riposte
La crise hydrique qui sévit au Maroc atteint des proportions inquiétantes. C’est sur ce postulat que le ministre de l’Equipement et de l’Eau, Nizar Bara...