Les raffineurs chinois divisés face à un pétrole russe bradé
Les compagnies d'Etat chinoises ont baissé leur approvisionnement en brut. Mais des raffineurs indépendants tirent profit des tensions avec l'Europe.
La Russie n'en a pas fait un mystère : face à l'embargo européen qui se dessine, les marchés de croissance, ou même de survie, sont asiatiques. Vladimir Poutine appelait ainsi le 14 avril à "réorienter progressivement les exportations vers les marchés en croissance rapide du Sud et de l'Est", à savoir l'Inde et la Chine.
Mais les chiffres ne sont pas exactement ceux attendus par le Kremlin, pour l'instant. Au premier trimestre, les exportations russes vers la Chine ont baissé de 11% : pire, au déclenchement de la guerre, en mars, elles ont chuté de 14%.
Selon les autorités européennes, les majors pétrolières chinoises - les compagnies publiques Sinopec, CNOOC, PetroChina ou encore Sinochem - demeurent prudentes dans leurs achats. A l'inverse de l'Inde, d'ailleurs, qui a commandé autant d'or noir depuis le début de la guerre que sur toute l'année dernière.
Tirant parti d'un prix du brut en pleine dégringolade dans les contrats à terme et gré à gré, New Delhi empile les stocks : à 72 dollars, le baril russe est 30 % moins cher que le Brent de la mer du Nord.
Des raffineurs indépendants mènent la danse
Côté chinois, ce sont en réalité des raffineurs indépendants qui ont le plus entrepris sur cette opportunité de marché : selon les calculs de l'agence Kpler, 86 000 barils transitent en plus tous les jours par rapport à l'année dernière. Au moins six superpétroliers auraient aussi conclu des accords pour expédier des barils russes vers l'Asie, selon plusieurs courtiers maritimes. Chacun pouvant transporter jusqu’à 2 millions de baril de brut.
Les indépendants peuvent plus facilement passer sous les radars occidentaux : de plus, la demande à court terme s'est calmée à Pékin depuis la mise en place des mesures de confinement. La Chine peut donc stocker tranquillement le brut acheté à bas prix, et l'utiliser plus tard.
"Ils n'en ont pas besoin maintenant mais ils peuvent le stocker, et le transport maritime fournit un mécanisme flexible", confirme au Financial Times Brian Gallagher, du transporteur pétrolier maritime belge Euronav.
En dépit de ce contexte, la Chine dépend de l’étranger pour ses besoins énergétiques : elle ne produit que 27% du pétrole qu’elle consomme.
Le 5 mai 2022
Source web par : bfmtv
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