Aide à l’Afrique : le néo-colonialisme vert

Alors que l'Afrique est l'un des continents émettant le moins de gaz à effet de serre, ses territoires comptent parmi les plus exposés aux conséquences du changement climatique. Face à l'amplification des menaces environnementales, les aides internationales apparaissent bien insuffisantes.
En 2022, l’Afrique accueille 17% de la population mondiale mais émet moins de 4% du carbone produit sur la planète. Sa responsabilité dans le changement climatique actuel est donc très limitée tout en étant le continent le plus exposé à ses conséquences et aussi le moins bien armé pour les endiguer. D’après l’ONG GermanWatch, cinq des dix pays du monde les plus vulnérables au réchauffement se trouvent en effet en Afrique. Une réalité rappelée régulièrement lors des négociations climatiques internationales ouvertes à ce sujet depuis 1992, qui ont abouti à la mise en place d’un système d’aide internationale des pays riches à destination des pays les moins avancés.
Où en est-on de ces aides financières à destination du continent africain ? Comment les pays africains s’organisent-ils pour peser dans les négociations climatiques mondiales et s’assurer du soutien des pays les plus industrialisés ? A l’inverse, quel regard ces derniers portent-ils sur l’Afrique, et dans quelle mesure la gouvernance écologique mondiale s’inscrit-elle dans une forme de néo-colonialisme vert ? Comment le continent, clé de voûte de l’équilibre écologique planétaire, peut-il concilier développement économique et industriel tout en assumant sa part dans la lutte contre le réchauffement ?
Florian Delorme reçoit Serigne Momar Sarr, docteur en sociologie et enseignant-chercheur à l’université de Ziguinchor et Romain Weikmans, chercheur à l'Institut finlandais des affaires internationales et maître de conférences à l’Université Libre de Bruxelles.
"Selon les prévisions les plus optimistes, avec un réchauffement maintenu à deux degrés, un enfant qui nait en 2020 en Afrique sera exposé à environ huit fois plus de vagues de chaleur durant sa vie qu’un enfant né en 1960" observe Romain Weikmans.
"Aujourd’hui, l’Afrique reste exportatrice de matières premières sans transformation sur place. L’industrie reste faible. Or si on promeut davantage la transition énergétique, le risque est que ce continent se prive de toute possibilité d’industrialisation pourtant rendue indispensable par la forte croissance démographique africaine" analyse Serigne Momar Sarr.
Seconde partie : le focus du jour
Écoconstruction au Maroc : Convoquer les savoirs ancestraux pour faire face au changement climatique
Musée de Tiznit construit en terre et pierre sous la supervision de Salima Naji• Crédits : FRÉDÉRIQUE PRABONNAUD - AFP
En Afrique, face aux conséquences du changement climatique, de plus en plus d’initiatives viennent remettre en cause les techniques modernes de construction et promeuvent des démarches dites d’écoconstruction, valorisant l’utilisation de matériaux et de savoir locaux. C’est notamment le cas de Salima Naji, architecte franco-marocaine qui s’est inspirée des techniques ancestrales des communautés de l’Atlas et du Sahara pour bâtir des édifices plus durables, peu polluants et mieux adaptés à leur environnement. Exit le béton, place à la pierre, au bois de palmier, et à la terre crue.
Avec Salima Naji, architecte, docteur en anthropologie et autrice de l’ouvrage Architectures du bien commun.
"Dans le cadre de ma thèse sur les greniers collectifs, je me suis rendue dans l’Atlas. J’y ai été confrontée à des conditions de vie très difficiles mais également à des preuves d'une durabilité constante permise par ces techniques architecturales ancestrales" explique Salima Naji.
Le 26/04/2022
Source web par : France culture
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