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#COP27 : Elle se trouve plombée par son manque d’ambition sur la réduction des émissions de CO2

#COP27 : Elle se trouve plombée par son manque d’ambition sur la réduction des émissions de CO2

L’accord signé à Charm El-Cheikh sur l’aide aux pays pauvres victimes du changement climatique est bienvenu, mais aucun progrès n’a été fait concernant les seuils d’émissions de CO2 ou l’abandon progressif des énergies fossiles, déplorent les experts.

Les conclusions de la COP27, qui s’est achevée dimanche en Égypte, deux jours après la date prévue, pour cause de négociations difficiles, “constituent un progrès politique mais pas climatique” et “mettent une nouvelle fois en évidence les résistances à une action de plus en plus urgente”, juge Le Soir.

Si tout le monde salue la création d’un fonds pour financer les “pertes et dommages” provoqués par le changement climatique dans les pays vulnérables, “nul n’a pu masquer l’indigence des conclusions sur les autres sujets, dont certains tout aussi cruciaux”, poursuit le quotidien belge.

The New York Times observe que la conférence s’est certes attaquée “aux dégâts provoqués par le réchauffement climatique” mais qu’elle n’a pas fait grand-chose pour “lutter contre les émissions de gaz à effet de serre, qui sont à l’origine de la crise” et dont la réduction drastique est cruciale pour contenir le réchauffement de la planète.

“Un fonds pour la fin du monde”

“L’accord sur les ‘pertes et dommages’ est un pas en avant, mais il risque de devenir un ‘fonds pour la fin du monde’ si les pays n’accélèrent pas la réduction des émissions”, a déclaré au quotidien new-yorkais Manuel Pulgar-Vidal, président de la COP20 à Lima, en 2014. “Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un autre sommet sur le climat comme celui-ci”, a-t-il ajouté.

“L’année passée, à Glasgow, les États avaient reconnu la nécessité de renoncer progressivement au charbon, et cette année certains pays ont poussé pour que le gaz et le pétrole soient également mentionnés, sans succès”, écrit Le Temps, rappelant que la combustion d’énergie fossile “est responsable de 85 à 90 % des émissions anthropiques de CO2 à travers le monde”.

L’Inde et un groupe de 80 pays, dont les membres de l’Union européenne, avaient en effet proposé d’inclure dans le texte final le principe d’un abandon progressif de toutes les énergies fossiles – et pas seulement du charbon –, mais la tentative “s’est avérée un fiasco, face au blocage de plusieurs nations, dont la Chine et l’Arabie saoudite”, rapporte CNN.

“Il est extrêmement frustrant de voir des mesures urgentes sur la sortie progressive des énergies fossiles bloquées par un certain nombre de grands émetteurs et de producteurs de pétrole”, a déploré Annalena Baerbock, ministre des Affaires étrangères allemande, citée par la Deutsche Welle.

Âpres discussions

“La déclaration finale du sommet de Charm El-Cheikh ne recule pas par rapport à [la COP26 de] Glasgow, mais elle ne fait pas non plus les pas en avant que réclamaient l’Union européenne et un groupe important de pays qui insistent pour obtenir des résultats plus ambitieux lors de ces sommets, résume El País. La pression des pays producteurs de pétrole et de gaz a beaucoup pesé.”

Maigre consolation : l’objectif de contenir la hausse des températures à 1,5 °C d’ici à la fin du siècle – un objectif que beaucoup d’experts considèrent déjà impossible à atteindre – a été réaffirmé à Charm El-Cheikh, mais au prix d’âpres discussions.

“Ceux d’entre nous qui sont venus en Égypte pour sauver [l’objectif de] 1,5 °C et pour respecter tout ce sur quoi nous nous étions mis d’accord à Glasgow ont dû se battre sans relâche pour ne pas être débordés”, a déclaré au Guardian Alok Sharma, président de la COP26 à Glasgow, “visiblement en colère à la fin de la conférence”, selon le quotidien britannique.

Le 21/11/2022

Source web par : courrierinternational

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