La sécheresse, une leçon à retenir

En ces temps de dérèglement climatique, le Maroc ne peut plus compter sur la régularité des saisons de pluies. Il doit faire preuve d’imagination et trouver des solutions innovantes. Cet article est une revue de presse tirée du quotidien Assabah.
La rareté des précipitations, une situation que vit le Maroc actuellement, est sans doute une occasion réelle à même de nous inciter à réfléchir à des solutions alternatives. Nous avons, en effet, besoin de réfléchir à des solutions innovantes pour faire face à un phénomène récurrent et global, le dérèglement climatique et l’instabilité des saisons des pluies qui vont certainement s’accentuer dans l’avenir.
Le Maroc, écrit le quotidien Assabah dans l’édito de son numéro du lundi 31 janvier, ne saurait rester éternellement dépendant des aléas de la nature, foncièrement variables et imprévisibles, pour définir ses prévisions économiques et de croissance. Il ne peut donc pas fonder ses projets, ses chantiers et ses programmes de développement à venir sur des paramètres qu’il ne maîtrise pas. C’est une démarche aux résultats non garantis avec laquelle le gouvernement devrait rompre progressivement, souligne l’éditorialiste.
En 2021, le PIB national a progressé de 5,6% grâce, surtout, à une campagne agricole exceptionnelle. La récolte des céréales a, en effet, atteint 103 millions de quintaux. C’est une performance sur laquelle on ne peut pas compter pour l’année 2022. D’après l’éditorialiste, avec la faible pluviométrie et la baisse du niveau des réserves en eau dans les barrages, il est même impossible que le secteur atteigne le niveau des prévisions sur lequel le gouvernement a établi son budget.
Le chiffre de croissance de 3,2% estimé pour le secteur agricole ne sera sans doute pas atteint et le niveau de récolte de 80 millions de quintaux non plus, estime l’éditorialiste. Résultat: alors que le gouvernement planche sur la correction de ses prévisions, il étudie en même temps un plan d’urgence pour venir en aide aux petits agriculteurs et aux éleveurs. Cela se passe dans une situation ou le pays continue à faire face aux répercussions de la crise sanitaire et au renchérissement des prix des intrants, engrais et aliments de bétail en particulier.
Le Maroc a payé cher, depuis les années 80 du siècle dernier, sa dépendance absolue des précipitations aussi bien pour ses campagnes agricoles que pour l’élaboration des prévisions de ses Lois de finances. Les retombées sont graves et connues: creusement des inégalités spatiales, accroissent de l’exode rural et émergence et accentuation de phénomène sociaux graves, pauvreté, chômage et criminalité, notamment dans les grandes agglomérations, en plus d’une forte pression sur les infrastructures et les services publics.
Malheureusement, les gouvernements qui se sont succédé n’ont jamais retenu la leçon. C’est chaque fois la même chose, à chaque année sèche son lot habituel de misère et de problèmes sociaux. Mais, aujourd’hui les temps ont changé et cette situation ne peut plus durer, tranche l’éditorialiste. En ces temps de l’intelligence artificielle (IA), on ne peut plus rester les bras croisés à attendre que le destin nous dicte sa volonté. Il faudra revoir les bases sur lesquelles nous fondons nos programmes, projets et politiques publiques pour les années à venir. C’est même une urgence.
En ces temps de dérèglement climatique permanent, il serait illusoire de compter sur la périodicité des pluies et des cycles humides. Il faudra sans doute trouver des solutions innovantes, des alternatives pour faire du monde rural un milieu de développement durable et de croissance économique. Et cela avec la marge d’erreur la plus minime possible.
Le 30.01.2022
Source web par: le360
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