Libre-échange : Le Maroc opte pour le principe de réciprocité

Les responsables comptent reproduire le même traitement des cas de l’Egypte et la Turquie avec d’autres pays
S’agissant du dossier égyptien, le Maroc a obtenu pour la première fois au cours de l’année 2021 l’entrée des voitures Renault fabriquées dans les lignes de production de la zone de Tanger avec une exonération totale des droits de douane.
Virage stratégique en vue pour les accords de libre-échange. Si le choix des zones de libre-échange est maintenu et appuyé, les autorités compétentes vont procéder à des rééquilibrages à chaque fois qu’il le faut avec certains pays. Pour les responsables, le Maroc va jouer la carte du principe de réciprocité. Un traitement qui s’est déjà révélé payant avec deux pays au cours des derniers mois, en l’occurrence l’Egypte et la Turquie. S’agissant du dossier égyptien, le Maroc a obtenu pour la première fois au cours de l’année 2021 l’entrée des voitures Renault fabriquées dans les lignes de production de la zone de Tanger avec une exonération totale des droits de douane.
Les discussions voulues par le Maroc ont également permis de simplifier avec l’autre partie des procédures d’entrée sur le marché égyptien. Ces réalisations ont été obtenues après la création d’une veille avec le secteur privé marocain de sorte à détecter toutes les difficultés rencontrées par les exportations marocaines aux frontières des pays partenaires. Avec la Turquie, le Maroc a au cours des derniers mois obtenu la révision de l’accord de libre-échange.
En février 2021, le Parlement avait adopté le projet de loi n°54.20 portant approbation de l’accord portant amendement de la convention de libre-échange, du 7 avril 2004, entre le Royaume du Maroc et la République de Turquie, à titre exceptionnel, imposant des droits de douane, pour une période de cinq ans, sur les produits industriels d’origine turque et inscrits à l’annexe I de cet accord, pour atteindre 90% de la valeur des produits provenant du «pays le plus favorisé» en vigueur. Concrètement, les deux parties ont accepté d’intégrer à l’accord initial une liste négative de plus de 1.200 produits locaux subissant l’impact des importations turques. Les produits concernés vont notamment du secteur du textile, habillement et cuir à la métallurgie, en passant par les domaines de l’électricité, du bois et de l’automobile. Ce n’est pas tout, puisqu’une évaluation annuelle de la liste négative sera possible afin d’intégrer de nouveaux produits ou en retirer d’autres. Encouragés par les résultats obtenus, les responsables comptent ouvrir de nouveaux dossiers en 2022.
Le plan d’action du ministère de l’industrie et du commerce prévoit notamment le renforcement et l’approfondissement de la coopération avec l’Union européenne. Concrètement, il s’agit de négocier de nouvelles règles plus souples dans le cadre de la zone Euromed pour permettre un accès plus important des exportations marocaines et/ou la protection de l’industrie locale. Il sera question en outre de renouveler les partenariats avec les pays arabes. Le but est de revoir les règles relatives à la mention du pays-origine dans le cadre de la zone arabe de libre-échange, sans oublier le retour des négociations pour la création de l’Union douanière arabe. D’autres mesures ne sont pas écartées pour rééquilibrer la balance commerciale avec certains pays ou lutter contre certaines pratiques concernant la mention pays d’origine et la contrefaçon.
Mesures de sauvegarde
Face à la concurrence importante des importations étrangères, les autorités prennent occasionnellement des mesures de sauvegarde. C’est le cas notamment pour le secteur du textile. Dans ce sens, l’Administration de la douane et des impôts indirects vient d’informer ses services que la décision de proroger d’une année supplémentaire, soit jusqu’au 31 décembre 2022, la mesure de sauvegarde préférentielle définitive sur les importations turques. Cette mesure prévoit l’application d’un droit additionnel ad-valorem équivalent à 90% du droit d’importation applicable dans le cadre du droit commun. D’autre mesures sont en cours et concernent d’autres produits. C’est le cas notamment pour les importations de tôle laminée à chaud. Cette mesure de sauvegarde prend la forme d’un droit additionnel ad-valorem de 25% sur les importations de tôle laminée à chaud pendant une durée de trois ans. Ce droit additionnel sera réduit de 1 point de pourcentage par année durant la période de son application.
Déficit
Le Maroc a conclu au cours des 20 dernières années une cinquantaine d’accords de libre-échange. La majorité de ces accords connaît un déséquilibre, ce qui se répercute sur la balance commerciale. Selon les dernières statistiques, le déficit de la balance commerciale s’est accentué au cours des derniers mois. Il s’est en effet inscrit en hausse de 26,4%, s’établissant à 181,01 milliards de dirhams. C’est ce que l’on peut relever des derniers indicateurs de l’Office des changes arrêtés à fin novembre 2021. Le creusement du déficit commercial résulte en effet de l’évolution différenciée des achats et des ventes du Maroc. Les importations continuent d’évoluer à un rythme beaucoup plus prononcé que les exportations. Les achats du Maroc sur ladite période se sont affermis de 24% marquant un accroissement de 91,62 milliards de dirhams en glissement annuel. Pour ce qui est des exportations, elles ont marqué un accroissement de 22,5% pour se situer autour de 293,15 milliards de dirhams.
Le 03/01/2022
SOURCE WEB PAR Aujourd'hui le Maroc
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