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Automobile: les constructeurs allemands misent tout aujourd’hui sur l’électrique

Automobile: les constructeurs allemands misent tout aujourd’hui sur l’électrique

L’industrie automobile allemande a construit son succès planétaire avec des véhicules à moteur thermique puissants, lourds et technologiquement supérieurs à ceux ?de la plupart de ses concurrents. Le virage vers la réduction des émissions de CO2 a été difficile à prendre. Paradoxalement, c’est le dieselgate qui a tout changé. Il a discrédité et chassé toute une génération de dirigeants et ceux qui ont pris leur place ont décidé de parier résolument sur le véhicule électrique à batteries. Article publié dans le numéro 10 du magazine Transitions & Energies.

Le virage est tardif mais brutal. Les constructeurs allemands ont longtemps refusé de croire au déclin des moteurs thermiques. Année après année, VW, Mercedes, Porsche, Audi et BMW ont engrangé des bénéfiques pharaoniques en vendant des bolides survitaminés, lourds et confortables mais gourmands en carburant et «généreux» en émissions de gaz à effet de serre. Après avoir traîné des pieds, ces géants ont décidé d’opérer un virage à 180 degrés. Si VW et Daimler ont fait le pari du tout électrique, BMW continue, lui, de garder tous ses marrons au feu. Le tournant énergétique marque une véritable révolution dans ce pays où la vitesse est reine.

Marqué au fer rouge par le dieselgate

Pour répondre aux nouvelles normes visant à limiter les émissions de CO2, les constructeurs allemands ont cherché, dans un premier temps, à alléger leurs modèles. Ils ont ensuite mis au point des innovations comme l’arrêt et le re- démarrage automatique du moteur, la récupération de l’énergie au freinage, les pneumatiques à faible résistance au roulement et le moteur à injection directe afin de réduire de 25% leurs rejets de gaz nocifs entre 1995 et 2010. Mais ces solutions ont vite montré leurs limites et les dirigeants rhénans ont décidé de… tricher.

Volkswagen a placé sur 11 millions de ces véhicules un logiciel qui permettait de fausser les émissions de gaz polluant lors des tests. Daimler a, lui aussi, été impliqué dans l’affaire du Dieselgate et BMW a dû payer une amende pour échapper aux poursuites judiciaires. Ce scandale sans précédent a laissé des traces. Les patrons des constructeurs et la plupart de leurs plus proches collaborateurs ont été poussés vers la sortie et leurs successeurs ont opéré un virage à 180 degrés en jouant la carte écologiste.

Volkswagen compte ainsi vendre 50% de voitures électriques d’ici à 2030 et «presque 100%» en 2040. Daimler affirme, lui, qu’il sera «prêt» à devenir entièrement électrique en 2030. Seuls BMW semble encore souffler le chaud et le froid dans ce domaine. Son président de conseil d’administration, Oliver Zipse, déclarait au mois de mars, que son groupe restait «ouvert à toutes les formes de motorisation». Pour comprendre à quel point les marques allemandes traversent actuellement une véritable révolution, un petit retour en arrière s’impose…

Quatre ans: cela peut sembler beaucoup et bien peu à la fois. En octobre 2017 dans le port de Valence, le grand patron d’Audi, Rupert Stadler, nous déclarait lors de la présentation à la presse de la nouvelle A8 que le diesel restait la meilleure des solutions pour les gros modèles. Ce professeur honoraire

de l’université de Saint-Gall en Suisse balayait d’un revers de la main les questions concernant le dieselgate. Le plus gros de la tempête était, selon lui, passé et l’avenir promettait d’être radieux. huit mois plus tard, ce catholique pratiquant, qui a étudié à l’internat des missionnaires du Sacré-Cœur-de-Jésus, s’est retrouvé derrière les barreaux. Accusé de fraude, il a croupi quatre mois en prison. Son procès qui a débuté en septembre 2020 devrait durer plus de deux ans et il encourt une peine de dix ans d’emprisonnement. L’ancien grand patron de VW, Martin Winterkorn, va, quant à lui, devoir payer une somme record de 11 millions d’euros au titre des «dommages et intérêts pour manquements» qu’il a causé à son ancien employeur et son procès pour «fraude en bande organisée» et «fraude fiscale aggravée» devrait débuter au tribunal de Brunswick au mois de septembre et se conclure en juillet 2023.

La fin brutale d’une époque

«L’accord de Paris sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre et le dieselgate ont été les deux déclencheurs qui nous ont fait comprendre que nous devions faire preuve de plus de transparence et au final, nous avons fait le pari du 100% électrique», nous explique Rodolphe Chevalier, le responsable de l’électro-mobilité chez Volkswagen France. Pour devenir le leader mondial du véhicule électrique, le géant de Wolfsburg va investir plus de 30 milliards d’euros. Ses premiers modèles disponibles chez les concessionnaires sont déjà des succès. La compacte ID.3, la première construite à partir de la nouvelle base technique «MEB» conçue spécialement pour l’électrique, est devenue au mois de décembre la deuxième voiture la plus vendue en Europe toutes motorisations confondues.

Le tout nouveau SUV 100% électrique, ID.4, était au mois d’avril, soit moins de six mois après son lancement, la voiture électrique la plus achetée en Europe. L’an prochain, l’ID.5, un SUV aux allures de coupé, et le digne héritier rechargeable de l’illustre Combi, l’ID Buzz, devraient apparaître sur nos routes.

Le 08/10/2021                                              

SOURCE WEB PAR Transitionsenergies

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