Royaume-Uni Le Brexit réduit à néant les investissements dans l’automobile britannique
La production de voitures a chuté de 20% à 1,7 million au premier semestre. Ph. DR
Les investissements dans l’industrie automobile britannique se réduisent comme peau de chagrin en raison des craintes d’un Brexit sans accord qui promet d’avoir de lourdes répercussions sur un secteur très dépendant du continent.
Les derniers chiffres publiés mercredi par les professionnels du secteur de l’automobile au Royaume-Uni sont particulièrement préoccupants au moment où l’arrivée au pouvoir de Boris Johnson renforce la possibilité d’un divorce sans concession avec l’Union européenne (UE). Entre janvier et juin, les nouveaux investissements annoncés ont fondu à 98,2 millions d’euros, un effondrement de 70% par rapport à la même période de l’année précédente, selon l’Association des constructeurs et des vendeurs automobiles (SMMT).
Selon la presse britannique, JLR, qui appartient à l’indien Tata Motors, va investir autour d’un milliard de livres dans ce projet, mais ces fonds n’ont pas été comptés par la SMMT pour le premier semestre, car ils ont été annoncés en juillet. Une annonce presque inespérée, note la SMMT, qui rappelle qu’il s’agit toutefois d’une exception. Selon elle, la grande majorité des constructeurs ont arrêté d’injecter de l’argent dans leurs usines au Royaume-Uni en raison des incertitudes actuelles.
La production de voitures a quant à elle chuté de 20% à 1,7 million au premier semestre. Le mois de juin est même le 13e mois consécutif de baisse. «Les chiffres d’aujourd’hui sont le résultat d’une instabilité mondiale aggravée par les craintes d’un no deal (Brexit sans accord, ndlr). Cette crainte entraîne une pause de l’investissement au moment où des centaines de millions de livres sont dépensées pour se préparer au Brexit», explique Mike Hawes, directeur général de la SMMT.
Les professionnels n’ont eu de cesse depuis de longs mois de mettre en garde contre les risques d’un divorce brutal avec l’UE qui pourrait coûter à l’industrie automobile 4,5 milliards de livres par an en droits de douane et remettrait en cause la fluidité des échanges avec le continent.
La SMMT s’est adressée au nouveau Premier ministre pour lui rappeler qu’un Brexit sans accord «n’est simplement pas possible».
Ce nouveau coup de semonce intervient après plusieurs annonces récentes de fermetures d’usines au Royaume-Uni, par le japonais Honda et l’américain Ford en particulier, qui ont eu un effet retentissant au Royaume-Uni, sur fond de ralentissement économique mondial et de désaffection pour le diesel.
Ce contexte défavorable rattrape même les constructeurs de voitures de luxe, pourtant moins dépendants de l’économie mondiale ou du flou entourant le Brexit. Une semaine après avoir abaissé ses objectifs pour 2019, Aston Martin a annoncé mercredi être tombé dans le rouge au premier semestre, ce qui envoyait son action au tapis avec une chute de plus de 12% à la Bourse de Londres.
Le 31 Juillet 2019
Source web Par Le Matin
Les tags en relation
Les articles en relation

Brexit : Theresa May remporte le vote de défiance
Avec 200 voix contre 117, la Première ministre du Royaume-Uni a remporté mercredi soir le vote de défiance organisé au sein de son propre parti. Toutefois, ...

L’industrie automobile détrône les phosphates en tant que premier secteur exportateur
Les ventes à l’étranger de tous les segments du secteur automobile ont gagné du terrain au premier trimestre de cette année, redevenant le premier secteur...

Brexit : Les rumeurs d’un accord font monter la livre sterling
MONEY MONEY MONEY Pourtant, les signaux sont encore très contradictoires à Bruxelles, à Londres et dans les autres capitales européennes Un billet et des...

Theresa May promet de démissionner pour sauver "son" Brexit
La Première ministre Theresa May a annoncé mercredi qu’elle quitterait ses fonctions si son accord de Brexit était adopté, cédant aux appels de nombreux ...

VIDEO. Christine Lagarde : "Sans accord sur le Brexit, ce sera un grand bazar"
Invité de Jean-Paul Chapel dans ":l'éco", Christine Lagarde, directrice générale du FMI, est venue parler de la situation économique mondiale, de la ta...

L’Europe doit absolument se réveiller
Pour protéger l'Europe de ses ennemis, tant internes qu'externes, la première étape consiste à reconnaître l'ampleur de la menace qu'ils re...

Le Brexit fait le bonheur des entreprises espagnoles installées au Maroc
Le Maroc, «marché émergent alternatif», est une aubaine pour les entreprises espagnoles y ayant élu domicile. C’est le quotidien socialiste Libératio...

Lech Walesa: en cas du Brexit, l'UE devrait se reconstituer sous la houlette de Berlin
Lech Walesa, le chef historique du syndicat polonais Solidarité, estime qu'après une sortie "possible" du Royaume-Uni de l'Union européenne, objet du...

Les Britanniques votent sur leur avenir et sur celui de l'Union européenne
Les Britanniques votent jeudi sur leur appartenance à l'Union européenne lors d'un référendum historique qui se joue sur le fil du rasoir et va dét...

#AMDJGB_Nouvelles_motorisations_futuristes_pour_armée_américaine
Cylindres opposés, modularité maximale et jusqu'à 1500 ch - ce moteur de combat sera prêt pour les situations les plus extrêmes. Par: Pietro Cardone...

Droits de l’Homme : L’enga-gement du Maroc largement salué à Genève
L’engagement du Maroc en faveur de la protection des droits de l’Homme et son ouverture sur les mécanismes de l’ONU ont été largement salués lors de l...
UE-Russie. Que rapportent les accords de pêche au Maroc ?
Au-delà de la contrepartie financière, le renouvellement des accords de pêche avec le Maroc inclut d’autres retombées socio-économiques. Alors que l’ac...