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Nouvelle vague du Covid-19 : Après le durcissement, la menace d’un reconfinement ressurgit

Nouvelle vague du Covid-19 : Après le durcissement, la menace d’un reconfinement ressurgit

Confronté à une vague épidémique sans précédent, qui s’annonce longue, le gouvernement a décrété un retour aux restrictions strictes, avec un nouveau couvre-feu à partir de 21h.

lage total et général à partir de la fin du mois d’août en vue de préparer une rentrée scolaire sans ennuis. Le ministère de la Santé a mis en garde, à maintes reprises, les citoyens contre un durcissement inévitable des restrictions, sans pour autant préciser leur gravité.

De son côté, Saâd Dine El Otmani a exclu l’hypothèse du « Lockdown » lors de son passage à Medi1 TV, tout en liant cela à l’évolution de l’épidémie. Contactées par « L’Opinion », des sources bien informées nous ont expliqué que le ministère de l’Intérieur, l’un département de tutelle chargé de ce dossier, étudie quotidiennement les mesures à prendre, ajoutant que le confinement est une possibilité parmi d’autres bien que « tout sera fait pour l’éviter », vu ses conséquences dévastatrices sur l’économie du  pays qui à peine a pu se rafraîchir ces derniers mois.

Probabilité d’un confinement ciblé ?

Or, une telle précaution est-elle permise d’un point de vue sanitaire ? La réponse est non, dit-on au comité scientifique. Consulté par notre journal, Mohammed Amine Berrahou, membre du Comité technique et professeur de médecine à la Faculté de Fès, estime qu’un confinement ciblé durant le mois d’août n’est pas à exclure, après le relâchement de la population et l’échec des restrictions de la mobilité régionale.

Selon l’expert, ce durcissement est d’autant plus nécessaire que le système de Santé sera menacé de saturation si on continue dans la lancée actuelle, ce qui pourrait conduire le pays à près de 22.000 cas par jour et à 330 cas de réanimation, constituant ainsi un seuil épidémique qui devrait faire pousser les décideurs à revoir leurs cartes.  «Chaque jour de retard permet à la nouvelle vague de durer six jours de plus », nous explique notre interlocuteur.

Une mesure supportable ?

On a beau pensé à revenir à un confinement, aussi partiel et léger soit-il… mais il s’agit de l’une des hypothèses les plus indésirables pour l’économie nationale qui s’améliore et commence à renouer avec la croissance. Le ministre de l’Economie et des Finances Mohamed Benchaâboun demeure optimiste et mise sur une croissance de 5,8% à la fin de 2021, un taux satisfaisant qui devrait compenser en grande partie les pertes de l’année précédente.

En somme, l’éventualité d’un confinement ne manquera pas de réduire l’activité et par conséquent la croissance. Aussi, cette éventualité ne manquera pas de donner un coup de grâce au tourisme, secteur le plus meurtri par la crise sanitaire, sachant que le retour des MRE, la venue des touristes étrangers et la reprise économique, quoiqu’encore modeste, ont laissé un grain d’espoir aux professionnels du secteur.

Travail à distance, d’autres alternatives existent…

Mis à part le confinement, dont les conséquences lourdes semblent pousser les décideurs à tempérer, quelques options alternatives se présentent. Selon Mohammed Amine Berrahou, la réduction de la mobilité et des activités sociales à forte capacité de rassemblement est nécessaire. En plus des mesures prises par le gouvernement, notre interlocuteur préconise le retour au couvre-feu, à partir de 21h ou de 19h en fonction de la situation de chaque région et le passage au travail à distance tant que possible dans les entreprises et les administrations.

Le dernier recours : accélérons la vaccination !

Il est clair que personne ne veut serrer davantage la vie sociale et économique. Conscient de cela, le gouvernement place tous ses espoirs dans la campagne de vaccination, quitte à la rendre obligatoire. Sur la base des recommandations du Comité technique de vaccination, le ministère de la Santé a décidé de tout faire pour accélérer la campagne, en ouvrant la vaccination aux femmes enceintes et allaitantes et aux personnes ayant des antécédents allergiques, sauf les syndromes «choc anaphylactique » et « oedème de Quincke ».

Les autorités sanitaires ont mis en place également les vaccinodromes à Casablanca et Tanger et d’autres villes pour inciter les gens à se rendre massivement. Une stratégie qui donne ses fruits, puisque presque deux millions de personnes (1,9) ont eu leur première dose en l’espace d’une semaine (entre le 25 juillet et le 1er août).

Bien que ce ne soit pas encore officiel, les autorités parient sur la vaccination obligatoire pour pousser les jeunes (40 ans et moins) qui transmettent le variant Delta plus que les autres. Le vaccin permet de réduire la contagiosité du virus de 12 fois moins, nous explique Moulay Saïd Afif, membre du Comité technique.

Toutefois, l’obligation n’est pas aussi effrayante qu’elle le paraît, donc le pass sanitaire sera désormais obligatoire pour accéder à plusieurs endroits publics. Avec les nouveaux arrivages de Sinopharm et de Pfizer qui s’annoncent proches, la campagne devrait continuer sa cadence sans aucun risque d’interruption. Cela nous épargnera-t-il de nouvelles restrictions ? L’avenir nous le dira.

Anass MACHLOUKH                                                                    

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3 questions à Mohammed Amine Berrahhou

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« Même si on durcit les restrictions, il faudra plus de trois semaines pour avoir des résultats »

Mohammed Amine Berrahou, membre du Comité scientifique et professeur universitaire à la Faculté de médecine et de pharmacie de Fès, a répondu à nos questions sur les scénarios possibles pour freiner la propagation de la nouvelle vague du Covid-19.

- Nous sommes face à une nouvelle vague de la pandémie avec près de 8000 cas quotidiens. A votre avis, peut-on continuer ainsi sans restrictions ?

- D’abord, je tiens à souligner que les nouveaux cas évoluent plus rapidement que le nombre de décès et des cas critiques. Pourtant, avec la vitesse constatée du taux d’incidence de l’épidémie, ce nombre augmentera significativement et pourrait saturer rapidement nos capacités. Malheureusement, les mesures de prévention et même la réduction de la mobilité inter-régions ne sont pas aussi efficaces qu’on l’espérait.

Ainsi, l’application de restrictions plus strictes tels que le couvre-feu élargi et l’arrêt de certaines activités à haut risque, se profile comme un impératif. Même avec ces restrictions, il serait difficile d’obtenir des résultats immédiats, parce qu’il aurait fallu les appliquer il y a plus de 10 jours. Plus tôt on les applique, moins durera la flambée des cas.

- Il reste donc le confinement ? Est-il envisageable à votre avis et à quel seuil de contaminations peut-on commencer à y penser sérieusement ?

- En fait, même si on durcit les restrictions, la courbe des contaminations continuera forcément à s’envoler durant les trois prochaines semaines, au point d’arriver à près de 22.000 nouveaux cas, 380 cas de réanimation et 80 décès. Dans ce cas-là, le plus adapté serait d’instaurer un confinement intelligent et ciblé de deux semaines avec évaluation de la situation.

- Les mesures vont-elles maitriser la situation épidémiologique ?

- La mise en place de restrictions strictes serait en mesure de réduire drastiquement la mobilité et les groupements sociaux et donc endiguer la propagation du virus. Cela dit, il faut également privilégier et encourager le travail à distance, le plus souvent possible. Outre cela, la suspension, ne serait-ce que pour 4 semaines, des rassemblements, des cafés et restaurants, ainsi que les prières à la mosquée, changerait notablement la donne épidémiologique.

Le 4 Août 2021

Source web Par : lopinion

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