De nouvelles capacités à Marrakech, mais pour quel taux d'occupation ?
La destination Maroc offre 3 940 lits additionnels au terme des six premiers mois de l’année 2013. Le ministère du Tourisme, qui vient de rendre public ce chiffre, s’en réjouit, évoquant une «évolution significative». La capacité totale d'hébergement touristique classé à travers le Royaume totalise ainsi 199 956 lits à fin juin 2013. Un chiffre «en dépassement de 159% de la capacité planifiée», se félicite le département de Lahcen Haddad. Ce dernier annonce aussi qu’il a été procédé à la régularisation (classement) de 1 519 lits existants et à la mise en service de 472 lits en extension.
Par type d’établissements d’hébergement touristique, les maisons d’hôtes représentent 30% de la capacité nouvellement créée, suivie par les hôtels 3 étoiles avec 19%, les résidences hôtelières (18%) et les hôtels 4 et 5 étoiles qui représentent 13%. Le taux de croissance annuel moyen réalisé durant la période 2010-2013 atteint 5% contre 8,8% planifié par la Vision 2020, selon le ministère. «Cette cadence sera accélérée pour dépasser les 10% à partir de 2015, ce qui permettra de compenser les ralentissements enregistrés jusque-là et d'atteindre les objectifs à l'horizon 2020», assurent les services de Lahcen Haddad.
Des appels pour réguler l’investissement sur Marrakech
Au niveau régional, la ville de Marrakech occupe toujours le haut du podium en termes de nouvelles créations de capacités litières. La ville ocre détient 22% de la capacité additionnelle, devant Nador (14%), Fès (10%), Rabat (10%) et Casablanca (8%). Les villes d’Essaouira, Tanger, Ouarzazate, Agadir et Ifrane affichent chacune une capacité additionnelle inférieure à 100 lits. Rappelons que le renforcement de la capacité litière est l’un des axes stratégiques de la Vision 2020. Mais les professionnels, notamment les investisseurs, ont souvent appelé à réguler l’investissement dans de nouvelles capacités, notamment Marrakech, où depuis quelques années les professionnels parlent ouvertement de «surcapacité». L’Association nationale des investisseurs touristique (ANIT) estime, en effet, que Marrakech abrite aujourd’hui deux fois plus de capacités que prévu, car elle est «victime de son succès». Au cours des six dernières années, beaucoup de capacités litières ont été injectées dans la ville «sans planification, ni anticipation sur la capacité du marché à les absorber», estiment les membres de l’ANIT. Le taux d'occupation atteignait à peine 53% sur les dix premiers mois de 2013.
Lahcen Haddad a toutefois promis, lors de la signature du Contrat programme régional de Marrakech, que l’État allait réguler l’investissement touristique dans la ville à partir de l’année prochaine. «Seuls les projets à haute valeur ajoutée seront acceptés. Les autres seront orientés vers d’autres villes où le besoin en nouvelles capacités litières se fait ressentir», avait déclaré le ministre au «Matin», en marge de la dernière édition du World Travel Market, à Londres (4-7 novembre 2013). Sauf qu’en plus de la régulation de l’investissement, les professionnels aspirent, aussi, à ce que l’État œuvre pour accélérer la croissance des nuitées à travers la multiplication des actions de promotion favorisant l’augmentation de la durée moyenne de séjour. Une autre paire de manches !
10 décembre 2013
SOURCE WEB Par Youssef Boufous, LE MATIN
Tags : La destination Maroc offre 3 940 lits additionnels au terme des six premiers mois de l’année 2013- le Royaume totalise ainsi 199 956 lits à fin juin 2013- Par type d’établissements d’hébergement touristique, les maisons d’hôtes représentent 30% de la capacité nouvellement créée, suivie par les hôtels 3 étoiles avec 19%, les résidences hôtelières (18%) et les hôtels 4 et 5 étoiles qui représentent 13%- taux de croissance annuel moyen réalisé durant la période 2010-2013 atteint 5% contre 8,8% planifié par la Vision 2020, selon le ministère- L’Association nationale des investisseurs touristique (ANIT) estime, en effet, que Marrakech abrite aujourd’hui deux fois plus de capacités que prévu, car elle est «victime de son succès»-