Tourisme : Des pistes attrayantes mais quelque peu « impraticables »
« Le tourisme occupe une place importante dans l’économie nationale, où il représentait 7% du PIB et plus de 550.000 emplois directs en 2019. Cependant, ce secteur a été fortement impacté par la crise de la Covid-19 au regard des restrictions imposées aux niveaux national et international, avec des impacts massifs en termes d’emplois et de dynamique économique dans les territoires à forte activité touristique », tel est le constat de la Commission chapeautée par Chakib Benmoussa.
Pronostiquant également qu’au niveau international, le retour aux niveaux d’activité préalable à la crise prendra plusieurs années, la CSMD estime que sur ce plan, le secteur du tourisme connaissait déjà des mutations majeures de la demande au cours de la dernière décennie dont certaines seront accentuées par la crise de la Covid-19.
Et d’indiquer : « Parmi ces tendances, une demande plus forte pour les expériences culturelles et pour le tourisme responsable et durable, un intérêt pour l’immersion sociale, telles qu’à travers des modes d’hébergement chez l’habitant, facilités par les plateformes en ligne, ainsi que la recherche d’une expérience client encore plus personnalisée », notant qu’avec la crise de la Covid-19, il est attendu également une forte exigence pour la capacité des destinations à assurer la sécurité sanitaire.
La Commission ne s’inquiète pas en revanche du potentiel du pays à offrir aux touristes une expérience unique, et de couvrir un large spectre de la demande, eu égard aux nombreux atouts du Maroc (des patrimoines civilisationnel, culturel, gastronomique, naturel, écologique et archéologique très diversifié ainsi qu’une position géographique proche de grands marchés émetteurs…) lui permettant de répondre à ces nouvelles tendances.
Les lignes directrices
Le rapport de la CSMD fait état de quelques recommandations et des lignes directrices du NMD à même de faire repenser le secteur du tourisme au-delà des mesures de relance et à l’aune des tendances mondiales et de la nouvelle donne à la suite de la pandémie.
« Ce qui est essentiel pour lui redonner un nouveau souffle sur le long terme, lui permettant de saisir pleinement toutes les opportunités offertes par la demande nationale et mondiale, et d’être davantage créateur de valeur et d’emplois de qualité », estime-t-on dans ledit rapport.
Sur cette lancée, un opérateur de la place énonce à Hespress FR les recommandations en question. « Le rapport met la lumière sur le fait de compléter l’offre d’hébergement par une offre d’animation et d’expériences diversifiée et de qualité, dans une approche d’écosystème. En décodé, il s’agira d’exploiter l’ensemble des potentiels, notamment le tourisme culturel, sportif ou médical », souligne notre source qui s’interroge sur la réelle stratégie à adopter et va au-delà du fait de veiller à l’inclusion des acteurs de l’économie sociale?
Et de concéder toutefois : « La CSMD a le mérite d’appeler une étroite coordination entre l’ensemble des acteurs du secteur du tourisme et de tous les secteurs connexes ».
Le tourisme interne particulièrement sous la loupe
Autre recommandation et non des moindres, le fait de dynamiser le tourisme interne à travers notamment la mise en place de mesures d’appui afin de renforcer l’accès des citoyens Marocains à une offre adaptée à leurs attentes et leur pouvoir d’achat et la possibilité d’envisager la régionalisation des vacances scolaires comme levier pour maintenir un niveau régulier de demande et renforcer les campagnes promotionnelles pour inciter les touristes nationaux à découvrir de nouvelles destinations locales.
A ce sujet, notre source estime que cette recommandation reste faible et quasi-impraticable puisqu’il y aura blocages de part et d’autres, rappelant le flop de kounouz biladi et tutti quanti.
Toujours est-il, la CSMD préconise aussi de soutenir l’entrepreneuriat dans les services touristiques et renforcer les compétences. Dans ce sens, le rapport fait ressortir que le développement de l’offre de services et animations touristiques présente un fort potentiel pour l’entrepreneuriat, particulièrement pour le développement de TPME à portée locale.
« Afin de favoriser le développement de cette offre, il sera essentiel de proposer un accompagnement technique et financier adapté à ces acteurs, de les mettre en relation pour faire émerger des offres intégrées (hébergement, activités…etc.) et d’élaborer un plan de formation spécifique aux nouveaux métiers du tourisme et en faveur de leur professionnalisation », a-t-on mis en relief.
Sur ce point, l’opérateur nous a fait observer que quelques propriétaires ont saisi l’occasion de la fermeture de leurs établissements pour faire des formations à tout leur personnel qui intègrent ces nouveaux métiers justement, déplorant cependant qu’à travers le royaume, ces établissements sont comptés que sur les doigts d’une seule main !!
Donner plus de visibilité à la destination Maroc
Autre idée à exploiter selon la Commission, c’est s’adapter aux nouveaux modes de commercialisation de l’offre touristique en soutenant la transformation digitale du secteur. « Il sera important de donner plus de visibilité à la destination Maroc et de renforcer la promotion sur les grandes plateformes ainsi que de prévoir des plateformes de veille et de diffusion de l’information aux acteurs afin qu’ils puissent adapter leurs offres aux tendances », ajoute-t-on.
Pour notre professionnel, tous établissements hôteliers, incluant les auberges et maisons d’hôte s’inscrivent dans cette transformation, notant qu’ils n’ont pas attendus d’être accompagnés pour se lancer dans le digital car ils savent pertinemment qu’il est désormais imparable…
« Renforcer la résilience et la durabilité du secteur. Pour cela, la priorité est d’améliorer la qualité de l’emploi dans ce secteur, notamment en élargissant la protection sociale à tous les travailleurs touristiques notamment saisonniers », relève également la CSMD, ajoutant que la diversification des destinations touristiques et la valorisation des territoires permettra de réduire les risques inhérents à une concentration massive et de promouvoir la création d’emploi en zones rurales, à travers l’écotourisme notamment.
« Mais c’est un secret de polichinelle ! D’aucuns savent pertinemment que les opérateurs marocains ne peuvent pas élargir la protection sociale à tous les travailleurs. En plus de cela, le turnover des saisonniers est assez impressionnant ! », Tonne notre source.
Last but not least, le rapport conclut que pour assurer un pilotage efficace du secteur au niveau national, il est proposé de mettre en place une taskforce au niveau de l’Exécutif avec un mandat fort de modernisation et de développement du secteur, en parallèle, de la coordination territoriale qui devra être renforcée pour favoriser l’émergence de nouveaux écosystèmes.
Source web Par : hespress
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