Pourra-t-on voyager au Maroc cet été ? «C'est le flou artistique le plus complet »

Les Français pourront-ils retourner au Maroc cet été ? Si l'intérêt des voyageurs est manifeste, les réservations sont à la traîne, faute de visibilité. En attendant, le royaume commence à alléger les contraintes et à préparer l'été.
Le soleil a beau briller sur le Maroc et les plages dérouler leurs tapis dorés, le climat reste incertain pour les voyages à l'approche de la saison estivale. Et une question se fait pressante : peut-on réserver ses vacances au Maroc cet été ? «On est dans le flou artistique le plus complet», résume René-Marc Chikli, président du Syndicat des Entreprises du Tour-Operating (Seto). Car plusieurs obstacles subsistent encore sur la route des vacances au Maroc.
Pour le moment, comme pour la plupart des pays extérieurs à l'Union européenne, toute entrée en France et toute sortie à destination ou en provenance du Maroc reste interdite sauf motif impérieux. Un frein que les professionnels du tourisme espèrent voir lever prochainement avec la reprise des flux touristiques extra-européens en fonction des conditions sanitaires annoncée par le gouvernement français pour le 9 juin. «Nous mettons la pression pour que les destinations du Maghreb rentrent dans la liste des pays sans motifs impérieux et sans quarantaine», indique Jean-Pierre Mas, président de l'association professionnelle Les Entreprises du Voyage, qui a bon espoir de voir la demande aboutir.
Le ciel marocain toujours fermé
Encore faut-il que le Maroc rouvre son ciel. Alors que l'état d'urgence sanitaire a été prolongé jusqu'au 10 juin et que les liaisons aériennes restent suspendues jusqu'à nouvel ordre avec une cinquantaine de pays dont la France, aucune date pour une reprise des vols n'a pour l'instant été donnée par les autorités, pas plus qu'un protocole sanitaire pour l'entrée sur le territoire marocain.
En attendant, les supputations vont bon train. Signe encourageant : en accord avec les recommandations du Comité scientifique et technique national, les contraintes tendent à s'alléger.
Depuis le 21 mai, le couvre-feu est reporté à 23 heures et les restaurants, bars et commerces peuvent rester ouverts jusqu'à cette heure limite. Des décisions qui s'appuient sur la stabilité de la situation sanitaire et l'avancée de la campagne de vaccination (5,1 millions de personnes vaccinées et 8,3 millions de primo-injections au 27 mai) visant une population cible de 30 millions.
À la faveur de cet allègement, les villes retrouvent un peu de leur animation. À Marrakech, l'agenda culturel commence à se remplir et les hôtels peaufinent leurs jardins. Les théâtres, salles de cinéma, centres culturels, bibliothèques, musées et des monuments peuvent enfin rouvrir à hauteur de 50% de leur capacité. À Essaouira et Agadir, on savoure les plaisirs de la plage enfin retrouvée. Toutes celles du pays sont officiellement autorisées d'accès pour la saison estivale, dans le respect de la distanciation physique.
De leur côté, les clubs se préparent, avec le cas échéant des mesures pour rassurer les clients, allant d'une politique d'annulation plus souple à la facilitation des tests PCR. Le Club Med a déjà annoncé l'ouverture de son club de Marrakech le 12 juin et du club Yasmina de Cabo Negro près de Tanger le 26 juin. D'autres tablent plutôt sur une ouverture début juillet à l'instar d'Alpitour et de son Bravo Club d'Agadir tout frais rénové. Pour le moment, les salles de fêtes peuvent ouvrir à 50% de leur capacité d'accueil, à condition de ne pas dépasser les 100 personnes.
«Nous ne nous attendons pas à un été extraordinaire», note Patrice Caradec, président d'Alpitour France, qui n'engrange pour l'instant que des reports de réservations antérieures. «Mais nous espérons réaliser un juillet-août correct, et au-delà, faire redémarrer la destination et nos équipes».
L'intérêt est là
Si les nouvelles réservations tardent encore pour l'été – elles sont quasiment inexistantes chez les agences de voyages et tour-opérateurs membres des Entreprises du Voyage et du Seto - l'intérêt pour le Maroc est là. Pour Expedia, Marrakech est à la 10e place des destinations les plus recherchées pour l'été et Mister Fly note une reprise encourageante des ventes depuis mai, avec une concentration sur juillet et août.
Reste une question, les avions seront-ils au rendez-vous ? Des professionnels français s'inquiètent d'une possible pénurie et d'une envolée des prix à la clef. Selon les données de l'Office national Marocain du Tourisme (ONMT) qui prépare une grande campagne internationale de relance, 4,9 millions de sièges (soit 76% de la capacité de 2019) sont planifiés pour l'été toutes destinations confondues. Chez Easyjet, des vols sont prévus dès le 12 juin pour le Maroc au départ de France et Transavia table de son côté sur une vingtaine de routes depuis Paris, Nantes, Lyon et Montpellier à partir du 11 juin. Mais la compagnie prend bien soin de préciser que le programme sera opéré «en fonction de la levée des restrictions de voyage et de l'ouverture des frontières».
Le 01 juin 2021
Source web Par : le figaro
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