#MAROC_FIGUIG_PALMERAIES_FELLAHS: Situation confuse à Figuig 15.000 palmiers et leurs fermiers menacés par la frontière
Grande émotion à Figuig et sa région. En l'absence de clarifications officielles, seuls les témoignages des habitants et des exploitations agricoles nous ont permis de reconstituer ce récit. Selon la version la plus cohérente, une trentaine de fermiers marocains doivent évacuer des exploitations qu'ils ont créées et dans lesquelles ils ont investi.
Samedi 13 mars, des habitants se sont regroupés dans la ville pour protester contre la perte annoncée de leurs exploitations agricoles qui se trouvent sur des terres revendiquées par l’Algérie.
Les exploitants, habitants et originaires de la région, ainsi que tous ceux qui s’intéressent à cette actualité, sont dans l’attente d’une réaction officielle publique marocaine de clarification. En l’absence de données officielles, Médias24 s’est basé sur des vidéos qu’il a authentifiées ainsi que sur des témoignages qu’il a recueillis auprès d’un exploitant ainsi que sur des échanges avec un notable originaire de Figuig.
Les témoignages convergent vers le récit qui suit.
Vers le 18 février, des soldats et/ou des gendarmes algériens se sont présentés au niveau de plusieurs exploitations et ont signifié aux propriétaires que les lieux devront être évacués dans un délai de 3 jours, car elles sont construites sur un territoire algérien.
Ces soldats et/ou gendarmes affirmaient que les autorités marocaines étaient au courant des faits.
Abdelmalek Boubekri, l'un des exploitants qui risquent de perdre le fruit de leur labeur.
Abdelmalek Boubekri, un exploitant concerné confie à Médias24 son incrédulité sur le moment. Il a contacté plusieurs autres exploitants et ensemble, ils s’étaient rendu chez le Pacha. Ce dernier a promis des informations dès qu’il y en aura.
Selon les recoupements de M. Boubekri, la partie algérienne a d’abord donné un délai de trois jours à la partie marocaine ; puis cette dernière a négocié un délai d’un mois, qui prend fin le 18 mars.
Vers le 10 mars, des soldats algériens sont revenus rappeler le délai. “Il y a quelques jours, un groupe composé de 37 Algériens, entre gendarmes, soldats, responsables civils, est venu repérer les exploitations et prendre les noms des propriétaires. Ils étaient conduits par un gradé auquel tout le monde s’adressait en l’apppelant Mon Général“.
“Il y a moins d’une semaine, les exploitants se sont regroupés et ont organisé un sit-in de protestation au centre de la ville de Figuig“. “Le gouverneur nous a alors reçus et nous a demandé des propositions“, poursuit Abdelmalek Boubekri qui estime que cette phrase et cette rencontre signifient que les autorités reconnaissent désormais l’existence d’un problème. Selon notre source, les exploitants ont rétorqué au gouverneur qu’il devait lui, leur faire des propositions.
Selon plusieurs fermiers, le Pacha a prévenu qu'à compter du 18 mars, un cordon de gendarmes et de soldats marocains "empêcherait les exploitants de revenir vers "leurs" terres.
La zone concernée est couverte par environ 15.000 palmiers, "produisant les dattes Aziz, très rares, que l'on trouve uniquement à Figuig et qui sont vendues jusqu'à 30 euros/kg à l'étranger". “Les palmiers de nos aïeux“, ajoute Boubekri. “Pour ma génération, 30 ans de travail vont partir en fumée“. Son fils prend le téléphone et évoque une “tragédie, un séisme“. Une trentaine d’exploitations sont concernées, avec non seulement les palmiers mais toutes les canalisations d’eau, les bassins, le solaire, les tracteurs, le bétail…. La mort dans l’âme, les larmes aux yeux, les exploitants sont en train de déménager ce qui peut l’être.
La zone concernée s’appelle El Arja, à 7 km de Ksar Oulad Slimane. La convention maroco-algérienne relative au tracé de délimitation des frontières, publiée en juin 1992 par le Maroc évoque dans son article 1, un “oued sans nom“. Pour notre interlocuteur, il s’agit d’un oued situé au-delà d’El Arja et pas celui qui est ciblé par les autorités algériennes. La convention a été publiée dans le Bulletin Officiel du 24 juin 1992. De son côté, un notable de Figuig contacté par nos soins, rappelle que la frontière maroco-algérienne suit les cours d'oued en plusieurs endroits, dont la zone de Saïdia et celle d'El Arja et que les propriétaires doivent être indemnisés par l'Etat marocain.
En attendant la date fatidique du jeudi 18 mars, les images poignantes des exploitants marocains qui sont en train de perdre tout leur labeur, suscitent un sentiment de solidarité et de compassion. Dans quelle mesure la patrie sera-t-elle solidaire avec eux ? Dans quelle mesure seront-ils indemnisés par l'Etat s'il se confirme que le tracé frontalier est bien celui qui est revendiqué par l’Algérie ? Et si c'est ce tracé-là, pourquoi l'Algérie a-t-elle attendu autant d'années avant de le revendiquer ? Et pourquoi les fermiers marocains n'ont-ils pas été prévenus par leurs autorités ?
Ci-dessous, documents et vidéos:
Images de l'exploitation de Mohamed Boubekri:
Protestations samedi des exploitants concernés, au centre de la ville de Figuig:
Lettre des habitants adressée aux autorités françaises en 1950:
La convention maroco-algérienne de délimitation des frontières:
La convention, en langue française, dans le Journal officiel algérien:
Le titre de propriété détenu par Abdelmalek Boubekri et datant de 1939:
Le 14 mars 2021
SOURCE WEB PAR Médias 24
Les tags en relation
Les articles en relation
A Strasbourg, Chami plaide pour la promotion d'une coopération triangulaire Maroc-UE-Afrique
L’Ambassadeur du Maroc auprès de l'Union Européenne, Ahmed Reda Chami, a plaidé, mardi au siège du Parlement européen à Strasbourg, pour le renforce...
MOUVEMENTS INQUIETANTS A LA FRONTIERE SUD DU MAROC
Après une longue période d’accalmie au cours de laquelle aucun incident n’a été signalé depuis des années, la tension semble de nouveau perceptible av...
Sahara : Horst Köhler invite le Maroc, l’Algérie, le "polisario" et la Mauritanie à une 2ème t
L'Envoyé personnel du SG de l’ONU pour le Sahara invite les parties à une 2ème table ronde les 21 et 22 mars à Genève Cette 2ème table ronde se t...
Droits de l’Homme Driss El Yazami : «Le Maroc est tenu de mettre en place un mécanisme national
Le Maroc est tenu de mettre en place un mécanisme national de prévention de la torture, a souligné le président du Conseil national des droits de l’Homme ...
20 photos choquantes qui racontent l'histoire de la pauvreté au Maroc mieux que les mots
Les marocains riches toujours plus riches et les marocains pauvres toujours plus pauvres… Les inégalités et les disparités sociales au Maroc sont non se...
Casablanca Ville Monde (PDF)
Casablanca Ville Monde SOURCE WEB PAR L'économiste ...
Depuis Figuig, Sadiki lance le programme national anti-sécheresse
Mohammed Sadiki, ministre de l’Agriculture, lors du lancement, mardi 11 juillet à Figuig, du Programme national de réduction de l’impact du déficit pluvi...
Ces candidats à la présidence française qui draguent le Maroc
Quelques mois avant l’élection de 2017 en France, les principaux candidats à la présidence viennent à la rencontre des 50 000 électeurs français que com...
Le Maroc condamne vigoureusement l'attaque terroriste à Ben Guerdane en Tunisie
Le Maroc a condamné dans les termes les plus vigoureux l'attaque terroriste perpétrée lundi contre une installation sécuritaire dans la ville de Ben Gue...
Incertitudes autour du projet Xlinks entre le Maroc et le Royaume-Uni : lobbying intensifié et opac
Le projet d'interconnexion électrique sous-marine entre le Maroc et le Royaume-Uni, porté par Xlinks, suscite un vif intérêt tant au niveau médiatique ...
Accord de Partenariat Économique Global : Le Maroc et les Émirats Arabes Unis scellent une nouvell
Le Maroc et les Émirats arabes unis viennent de franchir une étape significative en concluant les négociations pour un Accord de Partenariat Économique Glob...
Sahara: Alger tire à boulets rouges sur Paris
Alors que Rabat et Ban Ki-moon constatent leurs désaccords, Alger tire à boulets rouges sur Paris. En cause: le soutien de la France au Maroc, au Conseil de s...