L'axe de la Terre se déplacerait plus rapidement en raison du changement climatique, selon une étude

La fonte des glaciers contribue à l'élévation du niveau de la mer, mais elle pourrait aussi avoir comme conséquence d'accélérer le déplacement de l'axe de rotation de la Terre. Une étude publiée par l'Académie des sciences chinoise met en avant que la fonte des glaces et les facteurs humains ont modifié la répartition de l'eau sur Terre et contribué à accélérer le déplacement des pôles. La vitesse de cette dérive entre 1995 et 2020 serait 17 fois supérieure à la vitesse moyenne enregistrée entre 1981 et 1995.
"La fonte plus rapide des glaces sous l'effet du réchauffement climatique est la cause la plus probable du changement de direction de la dérive polaire dans les années 1990", expose dans un communiqué de l'Union américaine de géophysique (AGU) Shanshan Deng, doctorante à l'Institut des sciences géographiques et de la recherche sur les ressources naturelles de l'Académie des sciences de Chine, et autrice principale de cette nouvelle étude, également publiée sur le site de l'AGU.
L'axe autour duquel tourne la Terre est en mouvement constant — par le biais d'un processus qui n'a pas encore été élucidé par les scientifiques. De fait, l'emplacement du pôle Nord et du pôle Sud n'est pas statique. Comme l'explique le climatologue Vincent Humphrey, de l'université de Zurich, dans le communiqué, "la Terre tourne autour d'un axe un peu comme une toupie". Si la répartition du poids de la toupie est modifiée, alors "la toupie se met à pencher et à osciller au fur et à mesure que son axe de rotation change", poursuit-il.
Sur Terre, ce serait la répartition de l'eau à la surface qui influerait sur l'axe de rotation de la planète — et donc le déplacement des pôles. L'étude indique que le pôle Nord se déplacerait vers l'Est, en raison de la fonte accélérée des glaces depuis les années 1990. Ce changement n'est cependant pas en mesure d'affecter la vie quotidienne — il pourrait tout au plus modifier "de quelques millisecondes" la durée d'une journée, rassure Vincent Humphrey.
L’intensité des couleurs sur la carte montre où les changements dans l’eau stockée sur la terre — principalement sous forme de glace — ont eu l’effet le plus important sur le mouvement des pôles d’avril 2004 à juin 2020. Deng et al (2021) Geophysical Research Letters/AGU
Le phénomène ne peut en revanche pas expliquer entièrement ce changement et Shanshan Deng émet l'hypothèse que "des activités impliquant le stockage d'eau terrestre dans les régions non-polaires" pourraient également contribuer à ce processus. En clair, l'activité humaine, et notamment le pompage "non-durable" des eaux souterraines pour l'agriculture. Les données analysées ont en effet mis en avant des modifications des masses d'eau dans des régions telles que la Californie, Pékin ou encore le nord de l'Inde.
L'apport des satellites
L'étude s'est entre autres basée sur les données recueillies par satellite, grâce à la mission GRACE (Gravity recovery and climate experiment), menée conjointement par la NASA et le Centre aérospatial allemand. Deux satellites identiques ont été lancés en 2002 et se sont "suivis" sur une orbite située à 500 km d'altitude, à une distance de 220 km, explique l'ONERA, l'Office national d'études et de recherches aérospatiales. L'opération a été réitérée en 2018, fournissant des données supplémentaires et actualisées sur la répartition des masses et leur évolution dans l'espace et le temps.
La mission GRACE permet de nombreuses retombées environnementales, selon l'ONERA, qui en cite quelques-unes : "meilleure connaissance des eaux souterraines et de surface, surveillance du niveau de la mer, quantification de la fonte des glaces aux pôles, suivi des conséquences du changement climatique".
Le 28/04/2021
Source web Par : business insider
Les tags en relation
Les articles en relation

Maroc : Synergies entre Énergies Renouvelables et Gestion Durable de l’Eau pour un Avenir Écolog
Le Maroc, situé au carrefour de l’Europe et de l’Afrique, se positionne comme un acteur majeur de la transition énergétique en Afrique tout en affrontant...

Climat : la politique pro-charbon de Donald Trump attaquée par 22 États et 7 grandes villes
Aux États-Unis, 22 États et 7 grandes villes ont décidé de porter plainte contre la politique environnementale du gouvernement. Les plaignants dénoncent la...

Le Maroc, modèle de gestion des ressources hydriques, mis à l'honneur lors du Congrès des pouvoir
L'expérience pionnière du Maroc en gestion des ressources hydriques a été mise en lumière lors de la 47e session du Congrès des pouvoirs locaux et ré...

Une nouvelle famille de matériaux pour la production solaire d’hydrogène
Il est possible de fabriquer de l’hydrogène vert ou décarboné directement avec de l’énergie solaire et de l’eau dans des cellules photo-électro-chimi...

MedCOP 2023 : les pays de la Méditerranée décidés à faire bloc contre le changement climatique
Plus que jamais, la région méditerranéenne a besoin d’une action collective forte et continue pour faire face aux défis posés par le changement climatiqu...

L'ONU prévoit une météo extrême après une décennie record de chaleur
Après une décennie record en terme de températures, l'ONU s'attend à ce que le réchauffement climatique causé par les gaz à effet de serre se pou...

Crise de l’eau au Maroc : Défis et solutions durables
Un bilan alarmant des ressources en eau Alors que le Maroc fait face à sa septième année consécutive de sécheresse, l’Agence du bassin hydraulique du Bou...

#Maroc : La sécheresse qui n’en finit plus
Les petits agriculteurs de la région de Skoura ont bien du mal à gagner leur vie alors que l’eau se fait rare dans leurs puits pour une quatrième année de...

Rapport : La crise hydrique inquiète les institutions financières nationales
A l’instar des autres pays du continent africain, le Maroc est devenu très vulnérable au cours des dernières années à l’érosion hydrique, a noté le r...

L'interdiction des HFC sauvera-t-elle la planète ?
Depuis quelques jours maintenant, la presse qualifie unanimement d’ « historique » l’accord signé à Kigali (Rwanda) par la communauté internationale en...

Mars 2024 : un mois record pour la température mondiale
Copernicus annonce que mars 2024 a établi un nouveau record de chaleur mondiale, tant sur terre que dans les océans. C'est le dixième mois consécutif à...

Le FMI demande aux Etats de se préparer au pire
La récession n’est pas à l’ordre du jour, mais le ralentissement de l’économie mondiale est plus vif qu’anticipé. Le Fonds monétaire international ...