TSGJB BANNER

Infos région

Entretien avec Nizar Baraka, président du CESE

Entretien avec Nizar Baraka, président du CESE

«Le modèle de développement identifie les dysfonctionnements, préserve les acquis et propose des alternatives réalistes»

Nizar Baraka, président du CESE

Le Matin : Le CESE n’a pas élaboré un plan d’action, mais plutôt un modèle de développement. À qui incombe la mise en œuvre de ce modèle ?

Nizar Baraka : De par la composition du Conseil économique, social et environnemental et l’auto-saisine que nous avons lancée suite au discours royal le 6 novembre 2012, nous avons considéré qu’il était important que le rapport soit un modèle et non pas un plan d’action. Et ce, pour plusieurs raisons. 

Premièrement, dans le cadre de la régionalisation avancée, les différentes prérogatives des conseils régionaux doivent être la clé de réussite du modèle de développement. Par conséquent, on considère que c’est aux régions qu’incombe la mission d’élaborer leur plan de développement et d’arriver à une contractualisation avec l’État pour pouvoir mettre en œuvre les projets en s’appuyant sur une agence d’exécution. Secundo, nous ne nous adressons pas uniquement à l’État. À l’heure actuelle, il n’incombe pas à l’État seul de porter le développement, mais aussi au secteur privé et à l’économie sociale et solidaire. Aussi, le Conseil économique, social et environnemental a-t-il proposé d’améliorer le climat des affaires, de mettre en place des zones industrielles, de régler la problématique du foncier et d’élaborer une politique d’aménagement numérique et d’aménagement du territoire pour faire réussir le modèle. 

Troisièmement, nous considérons qu’il était important, sur la base du diagnostic élaboré, d’avoir une vision plus intégrée des politiques publiques. Il faut se lancer dans une politique de mise en cohérence de ces politiques publiques de manière territorialisée pour pouvoir répondre aux objectifs du développement et mettre en place les conditions de réussite du modèle. Ainsi, ce sera à l’État, au secteur public, au secteur privé, aux collectivités locales, aux régions et aux acteurs de l’économie sociale et solidaire de porter ce modèle. Celui-ci identifie les dysfonctionnements, préserve les acquis et propose des alternatives réalistes.

Qu’attendez-vous du secteur privé à qui incombe, dans le modèle du CESE, la mission de porter 50% des investissements dans les provinces du Sud ?

Dès lors que les conditions de réussite seront réunies, que le climat des affaires sera clair avec une vision à long terme et que les conditions de transport et de connectivité seront améliorées, les potentialités dont regorge chaque région seront susceptibles d’attirer les investissements du secteur privé. Nous avons identifié les secteurs porteurs : la pêche, l’agriculture, l’industrie de transformation, le transport, les énergies renouvelables, le tourisme… Autant de secteurs qui peuvent constituer des avantages compétitifs. 

Il existe déjà des contrats-programmes régionaux dans le domaine du tourisme qui viennent d’être signés et qui offrent des opportunités au secteur privé pour investir dans les provinces du Sud. Mais il faut mettre en place la connectivité aérienne nécessaire ainsi que la connectivité terrestre pour pouvoir réunir les bases de la réussite. C’est d’ailleurs ce que nous proposons.

Les objectifs chiffrés du modèle ne sont-ils pas trop ambitieux ?

Les objectifs chiffrés partent d’une logique globale. Le niveau des investissements publics est déjà élevé dans ces provinces. L’idée est de les maintenir tout en les améliorant légèrement. Dès lors que ces investissements publics s’inscriront dans une logique de rentabilisation, on va pouvoir attirer suffisamment d’investissements privés et libérer les énergies au niveau de l’économie sociale et solidaire. En plus, on propose la mise en place des fonds d’impulsion économique qui vont aussi accompagner et faciliter l’attraction de ces régions.

Quelle place occupe le dossier des droits de l’Homme dans le nouveau modèle de développement ?

Ce dossier constitue une place centrale dans le modèle de développement. Celui-ci a été élaboré selon une approche qui intègre les droits humains dans leur nouvelle génération. D’ailleurs, il est à souligner que le modèle est fondé sur un diagnostic audacieux et responsable de la situation du développement des droits de l'Homme dans les provinces du Sud.

Pourquoi, selon vous, les différentes stratégies mises en œuvre depuis des années, au profit des provinces du Sud, n’ont-elles pas permis d’atteindre les objectifs escomptés ? 

Les stratégies mises en œuvre au profit des provinces du Sud sont verticales. Elles ne sont pas intégrées et fondées sur la synergie entre les différents programmes ainsi que sur la résolution des obstacles dans d’autres domaines.

Publié le : 10 novembre 2013 –

SOURCE WEB par J.G., LE MATIN

Tags : important que le rapport soit un modèle et non pas un plan d’action- améliorer le climat des affaires- régler la problématique du foncier et d’élaborer une politique d’aménagement numérique et d’aménagement du territoire pour faire réussir le modèle-  ce sera à l’État, au secteur public, au secteur privé, aux collectivités locales, aux régions et aux acteurs de l’économie sociale et solidaire de porter ce modèle- Nous avons identifié les secteurs porteurs : la pêche, l’agriculture, l’industrie de transformation, le transport, les énergies renouvelables, le tourisme- il faut mettre en place la connectivité aérienne nécessaire ainsi que la connectivité terrestre pour pouvoir réunir les bases de la réussite- le modèle est fondé sur un diagnostic audacieux et responsable de la situation du développement des droits de l'Homme dans les provinces du Sud-