#MAROC_VISION_Tourisme_post_Covid19_PAR_FNIH : La vision de la Fédération nationale de l'industrie hôtelière

Dans un entretien à la MAP, Nidal Lahlou, vice-président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), qui a tenu fin décembre dernier son assemblée générale, revient sur l’impact de cette crise, donne sa lecture du contrat programme 2020-2022 pour le soutien du secteur et propose des pistes de relance post-Covid.
Le tourisme a été l’un des secteurs les plus durement touchés par la crise induite par la pandémie de la Covid19. Des mesures d’urgence ont été prises, suivies d’un contrat-programme pour, d’abord, sauver les emplois et les entreprises, et préparer ensuite la relance du secteur.
Dans un entretien à la MAP, Nidal Lahlou, vice-président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH), qui a tenu fin décembre dernier son assemblée générale, revient sur l’impact de cette crise, donne sa lecture du contrat programme 2020-2022 pour le soutien du secteur et propose des pistes de relance post-Covid.
.-1- La FNIH a tenu récemment son assemblée générale ordinaire. Quels ont été les points saillants de cette réunion tenue dans le contexte particulier de la Covid19 ?
Notre assemblée générale, qui s’est tenue à la fin du mois de décembre, nous a permis de passer en revue tout le travail accomplis pour limiter l’impact de la crise. L’organisation de l’assemblée générale élective, qui devait se tenir en Mai dernier, a été évoquée par l’assistance, mais le sujet a été très vite évacué de manière consensuelle pour des raisons tout à fait pertinentes : La crise, les discussions en cours pour la sauvegarde et la relance, la signature et l’activation des mesures et conventions prévues par le contrat-programme.
C’est ainsi que la décision de la reporter à une date ultérieure a été prise de manière quasi unanime. Cette décision est, à mon sens, pertinente, cohérente et tout à fait justifiée.
Entre autres, nous avons mis en place une commission de la gouvernance, afin de mettre à profit ce report pour réfléchir à améliorer l’efficience de notre gouvernance, à s’adapter et s’intégrer dans le projet de régionalisation avancée voulu par SM le Roi Mohammed VI. La présidence de cette commission m’a été confiée.
L’essentiel des débats lors de cette assemblée a porté sur la profondeur de la crise, la détresse des opérateurs, l’accompagnement de la crise par l’administration publique, le travail du Comité de veille économique (CVE) et bien sûr le contrat-programme.
.-2- L’assemblée générale a donc été l’occasion de poser le diagnostic d’une activité touchée de plein fouet par la crise. Quel constat faites-vous aujourd’hui du secteur ?
L’intensité et la profondeur de la crise accentuée par sa persistance et sa durée ne sont plus un secret pour personne. Depuis mars 2020, l’activité de nos établissements est quasiment à l’arrêt. Je ne veux pas m’arrêter aux chiffres en donnant des pourcentages de baisse des arrivées des nuitées, du chiffre d’affaires, des vols, ou encore des baisses des recettes en devises ou des recettes fiscales. Je n’ose pas imaginer le nombre de pertes d’emploi et la situation sociale qui en aurait découlé si des mesures courageuses et précoces n’avaient pas été prises par le CVE, sur instructions de SM le Roi.
Il importe de saluer le travail du CVE, de la Confédération générale des entreprises au Maroc (CGEM), de la Confédération nationale du tourisme (CNT) et des différentes fédérations professionnelles. Il est aussi utile, à mon sens, de rappeler l’esprit élevé de citoyenneté et de responsabilité qui a été manifesté par les membres de notre fédération pour la préservation de la santé publique en mettant à la disposition des autorités publiques leurs établissements et en participant pleinement à la sauvegarde des emplois malgré les effets de la crise.
À ce titre, le Maroc peut être fier de la solidarité dont il a fait preuve à chaque fois que cela était nécessaire et de sa capacité à se mobiliser derrière son Souverain.
Cependant la situation est toujours critique et extrêmement fragile. Elle exige aujourd’hui plus qu’hier, encore plus d’attention. La mise en place des mesures de sauvegarde ne sauraient souffrir d’aucun retard.
.- 3 – Le contrat-programme 2020-2022 pour la relance du secteur du tourisme est-il à même de réduire l’impact de la crise sur les entreprises du secteur ?
Le contrat programme a fait l’objet de nombreuses réunions et de longues séances de travail. Tous les départements du gouvernement (finances, tourisme, Intérieur, travail…), Bank al Maghrib, le Groupement professionnel des banques du Maroc (GPBM), CGEM, CNT, fédérations et bien d’autres ont travaillé ensemble dans un esprit responsable, constructif et pragmatique pour essayer de trouver une réponse adéquate à cette crise inédite.
La mobilisation de tous nous a permis la signature du contrat-programme. Nous sommes fiers du travail accompli et reconnaissants envers tous les intervenants.
Ce contrat-programme, qui s’articule autour de deux axes principaux (la sauvegarde et la relance), est évidemment perfectible, surtout que personne n’imaginait que la crise serait aussi longue dans le temps et aussi intense.
Il se décline suivant un certain nombre de mesures, principalement la sauvegarde de l’emploi et l’instauration de l’indemnité Covid objet d’une convention avec la Caisse nationale de sécurité sociale (CNSS) et le ministère du travail. Il y a également lieu de mettre l’accent sur la sauvegarde de l’outil de production et de la trésorerie objet d’une convention avec le GPBM, les mesures fiscales objet d’une convention avec la Direction générale des impôts (DGI), ainsi qu’un ensemble de mesures d’accompagnement.
Toutes ces mesures devraient permettre d’atténuer les effets de cette crise. Nous sommes conscients que même si nous avions bien plus de moyens nous ne pourrions pas éviter l’ensemble des problèmes.
Aujourd’hui, nous œuvrons pour l’aménagement et l’activation de ces mesures, notamment les actions principales (d’ordre social, fiscal et financier), qui gagneraient à être mises en œuvre sans délai pour éviter de perdre l’ensemble des acquis.
Pour ce qui est de la relance, un ensemble de réflexions et d’actions sont en cours, portant essentiellement sur la communication avec l’Office national marocain du tourisme (ONMT), la mise à niveau de l’outil de travail, la réglementation, les protocoles sanitaires, la labellisation, la certification et l’aérien.
.- 4 – Selon la FNIH, quelles sont les actions qu’il convient de mettre en place sur le court et moyen termes pour sortir la tête de l’eau, puis pour assurer une relance rapide du secteur?
Parmi les mesures que nous proposons, il convient tout particulièrement de citer le prolongement des actions de sauvegarde au 30 juin 2021 (au lieu du 31 mars 2021) et éventuellement pour la fin de l’année en cours, le traitement du passif fiscal, le rééchelonnement des échéances bancaires et leasings tel que discuté pour toute l’année 2021, puisqu’il est évident que les GOPS (excédents bruts d’exploitation) seront encore négatifs tout au long du premier semestre (S1) minimum, et certainement insuffisants tout au long du S2-2021, pour l’immense majorité des entreprises concernées.
D’autres mesures sont, à nos yeux, nécessaires, notamment la priorisation et l’accélération du remboursement des crédits de TVA, le traitement des amortissements pour 2020 et 2021 et la facilitation de la mobilité inter régionale pour booster le tourisme interne.
Il faut avant tout veiller à la sauvegarde de l’outil de production et des emplois et la mise en œuvre de l’ensemble des mesures prévues par le contrat-programme.
S’agissant de la relance, il est important de renforcer la communication avec l’ONMT pour confirmer le positionnement du Maroc face à une concurrence vive sur le bassin méditerranéen, de mettre à niveau l’outil et le produit, mettre en place des protocoles sanitaires et de veiller à l’établissement du label ‘’Welcomesafely’’ et la certification des établissements.
Le 19 février 2021
Source web Par : map tourisme
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