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#Maroc_banques_publiques: Quel avenir pour les banques publiques ?

#Maroc_banques_publiques: Quel avenir pour les banques publiques ?

Cession de parts et fusion au programme pour repositionner les établissements publics dans un secteur en pleine mutation

Après l’Espagne, le Maroc ? Alors que le voisin du nord vient de connaître la méga-fusion entre CaixaBank et Bankia, le Maroc pourrait enregistrer une opération similaire dans un futur proche. En tout cas, les pistes d’une révision du poids du secteur public dans le domaine bancaire ne datent pas d’aujourd’hui. Une révision de la présence de l’Etat dans le monde de la finance est en marche depuis quelque temps (voir encadré). Selon des sources bien renseignées, il existe des scénarios de fusion ou de groupement entre au moins deux banques à participation publique depuis plusieurs mois. La situation économique générée par la pandémie du coronavirus devrait accélérer les choses.

Il est de notoriété publique que le gouvernement travaille à la création de pôles dans différents secteurs économiques, notamment la finance et les banques où l’Etat demeure encore très présent. Certains signes ne trompent pas. Dans ce sens, le marché international s’attend déjà à une cession de parts d’une banque publique de la place à un acteur étranger, et plus exactement asiatique. En tout cas, l’agence Bloomberg annonce une opération similaire pour bientôt. Concrètement, la Banque Centrale Populaire envisagerait, toujours selon Bloomberg, de vendre une participation significative à un acteur basé en Asie de l’Est. La vente, qui pourrait se concrétiser par une injection de fonds, interviendrait ainsi dans le cadre d’une stratégie quinquennale à partir de 2021 qui sera dévoilée aux actionnaires de la Banque Populaire pour approbation.

Si la BCP n’a pas commenté cette information, il est à signaler tout de même qu’un changement majeur dans le tour de table de la banque conforte un tel scénario. En effet, le ministre de l’économie et des finances, Mohamed Benchaâboun, qui était également DG de la BCP, vient de présenter un projet de loi au Parlement. Le texte propose à cet effet de revoir la contribution des BPR (Banques Populaires Régionales) au capital de la BCP qui va ainsi être diluée progressivement pour passer de 51% actuellement à 34%. Mais une question s’impose. Qui va acquérir les parts des BPR? Le ministre n’a pas donné de détail au Parlement mais il a affirmé que «plusieurs options sont possibles» glissant un détail de taille comme quoi la BCP est cotée en Bourse. Une autre banque à participation publique pourrait connaître un changement de taille. C’est le cas du CIH (Crédit Immobilier et Hôtelier). Sur ce plan, l’actionnaire de référence, à savoir la CDG, est on ne peut plus clair. Dans un entretien accordé à Medias24, Abdellatif Zaghnoun, directeur général de la Caisse de dépôt et de gestion, a déclaré. «Nous estimons que la mission de la CDG est accomplie. Nous avons structuré la banque. Elle détient une petite part de marché, 3%. Cette banque ne peut pas évoluer tant qu’elle reste dans le giron de la CDG. Pour moi, elle doit aller chercher la synergie. Il y a une réflexion en ce sens pour identifier le modèle le plus indiqué».

Plus loin encore, Zaghnoun affirme dans cette déclaration qu’il «y a plusieurs idées, comme celle consistant à regrouper toutes les banques publiques. Ou bien le CIH pourrait rejoindre un grand groupe, en apportant son expérience dans le domaine de l’investissement immobilier et touristique, sachant que les banques aujourd’hui ont un portefeuille immobilier important en termes de dations…».

Etat banquier

La présence de l’Etat dans le secteur financier ne se limite pas à des banques commerciales. Il existe un véritable pôle financier public avec une multitude d’acteurs. C’est le cas notamment pour le FEC (Fonds d’équipement communal). Ce dernier a déjà amorcé une réforme importante il y a quelque temps. Véritable banque pour les collectivités locales, cet organisme public demeure très présent dans les projets de développement à une échelle régionale ou locale. Pour sa part, la CDG (Caisse de dépôt et de gestion) est un véritable bras financier de l’Etat avec une présence importante dans des domaines économiques aussi larges que variés. Depuis quelques années, le repositionnement de cet organisme est mis sur la table pour optimiser ses investissements et lui permettre de jouer un rôle encore plus stratégique pour l’Etat. Le pôle financier de l’Etat comprend en outre d’autres organismes importants que la Caisse centrale de garantie devenue depuis quelques semaines une société anonyme. Une nouvelle loi avait été adoptée en Conseil de gouvernement dans le but de réformer le cadre juridique de la CCG afin de pouvoir accompagner, d’une manière durable et sécurisée, les stratégies et politiques publiques en matière de facilitation de l’accès au financement.

Future agence

Le Maroc compte se doter bientôt d’une Agence pour la gestion des participations de l’Etat dans les entreprises. Un projet de loi a déjà été élaboré dans le cadre de la mise en œuvre des Hautes orientations royales contenues dans le discours du Trône du 29 juillet 2020. Le Souverain avait appelé «à la création d’une Agence nationale dont la mission consistera à assurer la gestion stratégique des participations de l’Etat et à suivre la performance des établissements publics». Cette agence qui devra voir le jour rapidement arrive à un moment où l’analyse de la structure actuelle de ce portefeuille public montre une démultiplication, une hétérogénéité et une diversité des entités publiques qui le composent, d’où l’acuité des problématiques liées à l’efficacité de son pilotage stratégique, à la pertinence de ses relations avec l’Etat et à l’efficience de sa gouvernance. Cette situation est porteuse, dans certains cas, de risques préjudiciables tant sur les résultats et les performances du portefeuille public que ses relations avec l’Etat.

Le 25/10/2020

Source Web Par Aujourd'hui le Maroc

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