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Au-delà de l’imagination Par Nadia SALAH

Au-delà de l’imagination Par Nadia SALAH

Les banques, et surtout les banquiers, entrent dans la pire période de toute leur vie pro­fessionnelle.

On parle de plus de 100.000 dossiers de demandes diverses: report d’échéances, de crédits, d’intérêts… Un calcul à la louche: si les trois grandes banques Attijari, BoA et Banque Populaire arrivent à mobi­liser des comités, soit de 400 à 600 personnes chacune, si on leur interdit de mettre plus d’une heure par dossier (pure folie pour la sécurité financière du Maroc!), en travaillant 8h/j 7 jours sur 7, il leur faudra plus de deux mois pour y arriver.

Il est probable que les dépôts de dossiers continuent encore.

Pour les familles, les cas de figure sont nombreux. Des dizaines de situa­tions différentes peuvent se présenter, de bonne foi.

Pour les entreprises, le nombre de cas différents dépasse l’imagination. De celui dont les recettes ont disparu, comme les journaux, à celui qui doit financer ses machines à coudre les masques, sachant que le besoin ne sera pas éternel.

Et ces populations d’artisans qui commençaient juste à approcher des banques, les souks fer­més où personne n’achète plus vos oeufs, ce qui vous empêchera de payer la dernière livraison de ciment pour votre nouveau poulailler.

On dit que dans toute popula­tion, il y a 10% de voyous. L’opinion publique redoute que les grands et petits filous détournent le système de relance. Elle a raison et ce serait la pire dérive.

En attendant que scénaristes et romanciers s’emparent du sujet, il faudra traverser et on traversera, en laissant le moins possible de gens sur le bord de la route.

C’est déjà arrivé, en pire, au début des années 1980. Une seule image: les nomades du Sahara avaient installé tentes et troupeaux, juste au sud de Rabat.

Le 14/04/2020

Source Web Par L’économiste

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