Un membre du Hezbollah reconnu coupable de l’assassinat de Rafic Hariri

Le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) a reconnu mardi un membre du mouvement chiite Hezbollah coupable dans l’assassinat en 2005 de l’ancien Premier ministre libanais Rafic Hariri, tout en acquittant les trois autres suspects dans l’affaire. Salim Ayyash, 56 ans, a été condamné en son absence par le tribunal basé aux Pays-Bas pour son rôle dans l’attentat-suicide à Beyrouth, tuant 22 personnes, dont le milliardaire sunnite Rafic Hariri
Salim Ayyash, 56 ans, a été condamné en son absence par le tribunal basé aux Pays-Bas pour son rôle dans l’attentat-suicide à Beyrouth, tuant 22 personnes, dont le milliardaire sunnite Rafic Hariri, qui briguait un autre mandat à la tête du gouvernement libanais.
“La Chambre de première instance déclare M. Ayyash coupable au-delà de tout doute raisonnable en tant que coauteur de l’homicide intentionnel de Rafic Hariri”, a déclaré le juge président David Re.
Les magistrats prononceront ultérieurement la peine à l’encontre de M. Ayyash, qui risque la prison à perpétuité s’il devait un jour être rendu au tribunal.
Au bout de six ans de procès, “nous espérons sincèrement que le verdict d’aujourd’hui vous permettra de faire le deuil”, a-t-il déclaré, s’adressant aux victimes et à leurs familles.
Après avoir entendu près de 300 témoins et examinés plus de 3.000 pièces à convictions, les juges du tribunal ont cependant estimé qu’il n’y avait pas suffisamment de preuves pour condamner les trois autres suspects, Hassan Merhi, Hussein Oneissi et Assad Sabra.
Les juges ont par ailleurs déclaré qu’il n’y avait aucune preuve permettant d’établir un lien direct entre l’attentat et la Syrie ou le mouvement Hezbollah.
Téléphone mobiles
La condamnation de Sali Ayyash, principal suspect dans l’affaire, repose entièrement sur l’utilisation de téléphones mobiles pour organiser l’attentat-suicide à Beyrouth qui a tué Rafic Hariri.
Rafic Hariri, Premier ministre jusqu’à sa démission en octobre 2004, a été tué en février 2005, lorsqu’un kamikaze a fait sauter une camionnette remplie d’explosifs au passage de son convoi blindé sur le front de mer de Beyrouth, faisant 226 blessés.
Sa mort, dans laquelle quatre généraux libanais prosyriens ont été dans un premier temps accusés d’être impliqués, avait déclenché à l’époque une vague de manifestations, entraînant le retrait des troupes syriennes après près de 30 ans de présence au Liban.
Saad Hariri, fils de Rafic Hariri et également ancien Premier ministre libanais, était présent pour assister à l’audience, à Leidschendam, près de La Haye, où est basé le TSL.
Le Hezbollah, allié du régime syrien et de l’Iran, a rejeté toute responsabilité et déclaré ne pas reconnaître le TSL, mis en place après une résolution du Conseil de sécurité de l’ONU.
Aucun des accusés n’ayant été remis au tribunal, ils ont été jugés par contumace. L’accusation et la défense peuvent tout deux faire appel du jugement.
Le principal suspect Salim Ayyash a été reconnu coupable d'”homicide intentionnel” et d’avoir été à la tête de l’équipe qui a mené l’attaque.
Les juges ont déclaré mardi qu’ils étaient “convaincus au-delà de tout doute raisonnable” que Salim Ayyash était l’utilisateur de plusieurs téléphones portables ayant servi à surveiller M. Hariri pendant les mois précédant l’attentat, élément clé du dossier formé par l’accusation.
Les magistrats ont également indiqué être convaincus que M. Ayyash – également accusé d’être impliqué dans trois autres attentats contre des hommes politiques en 2004 et 2005 – “avait des liens avec le Hezbollah”.
“La Syrie et le Hezbollah ont peut-être eu des motifs d’éliminer M. Hariri et ses alliés politiques, mais il n’y a aucune preuve que les dirigeants du Hezbollah aient été impliqués dans le meurtre de M. Hariri et il n’y a aucune preuve directe de l’implication syrienne”, a toutefois déclaré le juge président David Re.
Hussein Oneissi, 46 ans, et Assad Sabra, 43 ans, étaient notamment poursuivis pour avoir enregistré une fausse cassette vidéo qui revendiquait le crime au nom d’un groupe fictif.
Minute de silence
Le dernier suspect, Hassan Habib Merhi, 54 ans, faisait également face à plusieurs chefs d’accusation, tels que complicité de perpétration d’un acte de terrorisme et complot en vue de commettre cet acte.
Les juges ont soulevé l’insuffisance de preuves reliant Hassan Habib Merhi et Assad Sabra aux téléphones.
Moustafa Badreddine, le principal suspect décrit comme le “cerveau” de l’attentat par les enquêteurs, est mort depuis et n’a donc pas été jugé.
Lors de l’ouverture de l’audience mardi, le TSL a observé une minute de silence pour les victimes de l’explosion du 4 août qui a ravagé Beyrouth.
Le tribunal avait reporté la lecture du verdict, initialement prévue le 7 août, “par respect pour les innombrables victimes” de l’explosion dévastatrice trois jours plus tôt au port de la capitale libanaise, qui a fait au moins 177 morts et plus de 6.500 blessés.
Habillage Horizontal
Le 18 Août 2020
Source web par : atlas info
Les tags en relation
Les articles en relation

Le Conseil de sécurité de l'ONU examine le dossier du Sahara
Sous la pression du lobby des séparatistes conduit par l'Algérie et l'Uruguay, le Conseil de sécurité de l'ONU examine, ce mercredi, à huis clo...

Ban Ki-moon très remonté contre le Maroc
À ce qu’il paraît, le Secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon n’a pas du tout apprécié la marche organisée à Rabat suite à ses propos sur le Sah...

Fernando Meza Moncada : La question du Sahara est alimentée par des agendas extérieurs
Le président du Parlement andin, Fernando Meza Moncada, a affirmé, samedi à Casablanca, que la question du Sahara marocain est un conflit «artificiel» qui ...

Une gifle magistrale : La Cour de justice de l’UE déboute le Polisario et le condamne aux dépens
Le Front Polisario vient de subir un revers cinglant. Comme prévu, la Cour de justice de l'Union européenne a annulé, mercredi, l'arrêt de son tribu...

ONU: "Les discussions sur la Minurso progressent"
Sur les 73 fonctionnaires priés de quitter Laâyoune en mars dernier par Rabat, 25 devraient y revenir dans un premier temps, avant la fin de ce mois de juille...

Sahara: crise ouverte entre le Maroc et Ban Ki-Moon
Médusée, l’opinion marocaine a découvert ce mardi matin le texte de la déclaration de Ban Ki-moon, rendu public après ses entretiens du lundi 14 mars ave...

ONU: nouvelle gifle pour le polisario
Le Conseil Economique et Social des Nations-Unies a rejeté, ce mardi, à l’unanimité, la demande d’accréditation de l’ONG pro-polisario “bureau inter...

Nouvelle force au Sahel : par ici la sortie?
Macron sera dimanche à Bamako pour le lancement de l’armée interafricaine du «G5 Sahel», destinée à mieux lutter contre le jihadisme et les trafics. Ave...

Egypte: l'écrivain Alaa El Aswany, poursuivi pour insultes contre le pouvoir, saisit l'ONU
L'écrivain égyptien Alaa El Aswani, auteur de "L'immeuble Yacoubian", a saisi par le biais de ses avocats le Rapporteur spécial sur la promotion et l...

Comment le Hezbollah prépare le Polisario à «la guerre des tunnels» contre le Maroc
Des miliciens du Polisario entraînés à la guerre des tunnels, sous la supervision d'experts militaires du Hezbollah. Les milices du Polisario reçoive...

Sahara. Septembre sombre pour l'Algérie et le Polisario au Conseil de sécurité
L’Algérie et le Polisario ont essuyé leur deuxième échec au Conseil de sécurité au courant du seul mois de septembre. Explications. La réunion du Co...

La durabilité au cœur de la nouvelle norme sur les statistiques du tourisme
Madrid (Espagne), 30 octobre 2018 – Un élan a été insufflé la semaine dernière à l'initiative de l'Organisation mondiale du tourisme (OMT) « Me...