Ban Ki-moon, sur la pointe des pieds…: Thé amer au Sahara
Ban Ki-moon a gaffé comme un débutant, mais ne le reconnaît qu’à demi-mot. Le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies en partance, son second et dernier mandat devant prendre fin avec l’année en cours, devait avoir l’esprit tellement « occupé » par la quête d’un nouveau poste d’emploi bien rémunéré que sa langue a fourchu, en Algérie, en un lapsus révélateur. La justification relative à ses émotions personnelles face au triste spectacle des habitants des camps de la honte de Tindouf, en Algérie, mise à part (on ne devient pas SG de l’ONU en étant sujet à des effusions sentimentales), c’est la rumeur qui a circulé dans les couloirs du bâtiment de verre à New York, reportée par plusieurs médias, concernant la méconnaissance de Ban Ki-moon des détails de l’affaire du Sahara, qui semble l’explication la plus plausible. Il est, de toute manière, on ne peut plus claire que le SG de l’ONU en partance a mésestimé les capacités de réaction, légitime, des Marocains.
Les crises ont ceci d’avantageux qu’elles révèlent les vrais des faux amis, les ennemis inconciliables de ceux avec lesquels il y a moyen de trouver compromis. Les Marocains ne remercieront jamais assez leurs vrais amis, ceux qui ont paré à l’instrumentalisation du Conseil de sécurité de l’ONU pour tordre le bras au Maroc. Et sont trop pragmatiques pour dévoiler leurs faux amis, plus exactement ceux qui n’ont que leurs intérêts du moment, puisqu’il ne faut jamais injurier l’avenir. Avec les girouettes, déguisés des oripeaux du politiquement correct, il suffit d’attendre que le vent souffle dans la bonne direction. En continuant, toutefois, de faire bien attention pour ne pas se faire poignarder dans le dos. Quand aux ennemis, les Marocains s’en chargent. Comme d’habitude.
Toute une représentation théâtrale tragicomique s’est déroulée récemment au palais Al Mouradia, à Alger, dont les acteurs ne sont autres que les seconds couteaux du régime algérien et des mercenaires polisariens, sur fond de fin de règne de leurs deux chefs mourants. Tous les ingrédients sont présents soit pour une implosion, soit pour une folle aventure de fuite en avant.
La manne gazière s’est amaigrie pour un système politique mafieux et clanique, qui n’obtient la paix sociale qu’en l’achetant à sa population, à coup de subventions et d’inutiles postes d’emploi dans la fonction publique.
La pression géopolitique s’est, par contre, aggravée. Si l’inimitié avec le Maroc et la menace terroriste sur ses poreuses frontières avec le Mali ne sont pas des nouveautés pour l’Algérie, l’extension de cette menace aux frontières avec la Libye, de manière autrement plus sérieuse, est source graves inquiétudes du voisin de l’est. Surtout qu’un déploiement important de troupes le long des frontières septentrionales et orientales, sur une période prolongée, est pécuniairement fort coûteux, une dépense malvenue, alourdissant le fardeau, en cette période de vaches maigres.
Guerre hors-limites
Sur l’échiquier international, c’est un coup de maître qu’ont joué SM le Roi et le président Poutine, le premier en obtenant le soutien de la Russie sur la question du Sahara, le second en renforçant le rôle de son pays au Maghreb, à travers des liens de coopération consolidés avec le Maroc et la Tunisie. Quand aux relations du Royaume avec ses voisins et partenaires du sud de l’Europe, la France et l’Espagne, au-delà des partis politiques qui gouvernent dans ces pays, elles semblent enfin avoir atteint suffisamment de maturité pour entraîner leur stabilité. Avec le Sénégal, c’est toute une vision d’avenir, basé sur la coopération transsaharienne, qui est, maintenant, largement partagée entre Rabat et Dakar.
Les « liens juridiques d’allégeance » entre le Sultan du Maroc et les tribus du Sahara occidental (dans le sens géographique du terme, puisque le Sahara s’étend sur 5.000 km, de l’Atlantique à la Mer rouge), reconnus par la Cour Internationale de Justice, dans son Arrêt du 16 octobre 1975, sont des preuves irréfutables pour toute personne ayant un minimum de culture juridique islamique. Les polisariens ne doivent éprouver aucun déshonneur à se référer uniquement à la période de la colonisation espagnole, effaçant d’un revers plusieurs siècles d’Histoire, ainsi reniée. Fidèle à son prestigieux passé, le Royaume a proposé, comme solution politique au conflit du Sahara, la solution de l’autonomie avancée, en droite ligne de ses traditions sociopolitiques, qui ont conféré à son entité étatique une « structure particulière », comme l’avait justement souligné la Cour Internationale de justice dans son Arrêt.
En ces temps de « guerre hors-limites », telle que décrite dans un ouvrage de stratégie militaire rédigée, en 1999, par deux colonels de l’armée de l’air chinoise, Liang Qiao et Xiangsui Wang, la confrontation est également non-armée, tous les moyens, politiques, diplomatiques, économiques, financiers, financiers, culturels, cybernétiques, etc, sont mis ensemble en œuvre pour atteindre l’objectif escompté. Dans le village planétaire qu’est devenu le monde, la mobilisation des Marocains d’ici et de partout, dans les manifestations et sit-in comme sur les réseaux sociaux, est, ainsi, une aile essentielle des remparts dressés contre les ennemis de l’intégrité territoriale, dans le sens ou la meilleure défense est l’attaque.
Le conflit du Sahara a déjà connu plusieurs tournants, celui-ci en est encore un, peut être décisif. La politique de régionalisation avancée a été entamée, les habitants des régions du sud ont choisi, en septembre de l’année écoulée, leurs élus locaux et régionaux, un ambitieux programme de développement desdites régions du sud a également été mis en branle, le Maroc avance, contre vents et marées.
Ban Ki-moon, il faut attendre son rapport sur l’affaire du Sahara au Conseil de sécurité de l’ONU, prévu le mois prochain, pour juger de la sincérité de son repenti. Mais il est d’ores et déjà certain qu’il a trouvé le thé amer au Sahara.
Le 29 Mars 2016
SOURCE WEB Par Aujourdhui.ma
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vendredi 1 avril 2016
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