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Tourisme: les professionnels demandent une réunion urgente avec le CVE

Tourisme: les professionnels demandent une réunion urgente avec le CVE

-On ne peut plus poser la question du « si ça va, et encore moins, pour dire le pourquoi, comme dit l’adage populaire ! », et pourtant, pour ce que sont les affaires touristiques du moment, l’on est bien en mesure et tenté, compte tenu de l’ambiance régnante de demander, ce pourquoi du comment ?

Le tourisme va mal, très mal. La CNT et la FNIH montent au créneau et haussent le ton. Une lettre va être envoyée ce lundi 6 juillet au ministère de tutelle, pour alerter pour la énième fois quant à la situation de crise profonde que traverse le secteur.

Le ton semble monter entre les professionnels du Tourisme et le ministère de tutelle. La Confédération nationale du tourisme (CNT) et la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH) vont adresser, lundi 6 juillet, une lettre dont l’objet est la provocation d’une réunion urgente avec le Comité de veille économique (CVE). Un dernier recours pour les professionnels du secteur, pour qui toutes leurs demandes, doléances et correspondances sont restées sans réponse.

«Cela fait trois mois qu’on discute avec le ministère du Tourisme, sans aucun résultat. Aujourd’hui près de 80% des hôtels refusent d’ouvrir leurs portes. Il n’y a pas de demande et des régions sont toujours confinées. Nous ne pouvons pas continuer ainsi, nous avons souffert ces trois derniers mois et les choses semblent encore empirer sans que personne ne bouge le petit doigt pour nous venir en aide», nous déclare un professionnel ayant requis l’anonymat.

Si plusieurs hôtels refusent de reprendre leurs activités, c’est que les charges liées aux préparatifs de reprise, notamment celles relatives aux mesures de prévention et de sécurité face au Covid-19, s’avèrent coûteuses. «Entre 300.000 et 500.000 dirhams par établissement d’hébergement, ceci sans parler des charges liées au dépistage des employés », nous détaille Lahcen Zelmat, président de la Fédération nationale de l’industrie hôtelière (FNIH). Ceci alors que les opérateurs n’ont pas réalisé de recettes depuis 3 mois.

Inquiétude et manque de visibilité

«Aujourd’hui, les plans sociaux se multiplient. Les employés qui bénéficiaient des indemnités de la CNSS (2.000 dirhams), ne vont plus les percevoir à partir de ce mois. Un drame social se profile donc, et les hôteliers qui ne réaliseront pas de recettes à partir de ce mois seront obligés de se délaisser d’une grande partie de leur personnel», s’alarme Zelmat.

Selon nos informations, un groupe hôtelier français présent au Maroc a déjà annoncé un plan social visant 2.000 salariés, en plus de celui d’un grand complexe touristique à El Jadida, qui compte se délaisser de la moitié de son personnel. En attendant d’y voir plus clair, les hôteliers de Marrakech, la destination qui réalise le plus gros des nuitées au niveau national, s’inquiètent et ne disposent d’aucune visibilité. Selon des sources bien informées, Le Fairmont n’ouvrira ses portes qu’à partir de fin juillet, Le Royal Mansour en septembre et La Mamounia en octobre.

C’est dire que la saison 2020 est perdue, et ce malgré l’initiative de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), selon laquelle chaque Conseil régional du tourisme (CRT) se verra allouer un budget compris entre 500.000 et 1,5 million de dirhams pour mener des actions de communication ciblées tourisme interne. Une initiative, certes louable, sauf que les nationaux ne se bousculent pas au portillon. La lettre qui sera envoyée ce lundi au ministère de tutelle, sera-telle enfin bien accueillie? Le CVE sauvera- t-il enfin ce secteur de l’agonie? Wait and see.

Le 04/07/2020

Source Web Par Maroc-Hebdo

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