Du labyrinthe du COVID-19 à la quête du juste-meilleur

Le monde d’avant, le confinement, le monde d’après, dans ce qui sera l’ère post COVID-19 serions-nous capables de ne pas raisonner pertes et profits mais biens communs, juste échange et pas libre-échange, collectivisme social et pas narcissisme intégral ?
«Toute épidémie se raconte à partir de son patient zéro», Bruno Patino, la civilisation du poisson rouge
Serions-nous capables de construire un modèle économique et démographique qui prendra en jeu dans son équation la décroissance dela nature que nous causons à chaque création de richesse matérielle ? Serions-nous capable d’inventer un modèle qui accouchera d’une nouvelle pyramide de partage ? Serions-nous courageux pour se convaincre en intimité du pourquoi un maçon à un revenu journalier 12 dollars alors qu’un spéculateur dans la finance, un rentier, un artiste ou un joueur de football peut gagner jusqu’à 120000 fois plus pour la même journée et que ce pauvre maçon a besoin de deux vies pour arriver à ce gain. Pourrions-nous, nous regarder en face en sachant que nos compagnons du confinement pendant notre guerre contre la pandémie retrouveront demain seuls, l’invisibilité sociale et l’errance économique ?
Chacun de nous devra savoir que le chemin sera plus long de revenir à la vraie vie si nous partons de l’intérêt médiocre de vouloir se libérer sans respect des règles et sans consentement
Le Coronavirus a tué peu, car nos gouvernants ont retrouvé une peudo sagesse humaine et devenus régaliens pour décider de privilégier la vie à l’économie, la perte avant le profit.
Chacun de nous devra savoir que le chemin sera plus long de revenir à la vraie vie si nous partons de l’intérêt médiocre de vouloir se libérer sans respect des règles et sans consentement, que nous ne pourrions pas non plus arriver à un intérêt plus noble sans aspirer collectivement à un juste meilleur.
Quid de Qaida Houria , personnage admirable, elle incarne ce que doit être ce juste État régalien, exigeant dans la radicalité bienveillant dans l’incubation de l’autodiscipline. Son seul souci à elle de sauver des vies et de faire gagner le combat contre la COVID-19.
C’est ainsi que dans nos incroyables contagions de représentation du mal et du bien, on s’est toujours émerveillé devant ces personnes qui ont triomphé de la douleur avec résilience et abnégation, devant ses pauvres qui excellent dans le récit de leurs souffrances avec dignité et abnégation. Ces malheurs ne sont jamais purs pas plus que la cupidité et l’individualisme du sur-mesure.
Elle est la nouvelle devise de la puissance civile, elle se montre volontiers et à chaque occasion ferme et bienveillante, légitimiste et humaniste. Kaida Houria a conquis le peuple, parlant le langage des plus humbles, leur montrant le chemin de la construction avec le plus grand désir de les revoir heureux.
Pourtant à la fin de cette douloureuse épreuve, ce qu’on retiendra de Qaida Houria, c’est son courage et ses combats nuits et jours pour le bien commun. Elle sera chantée un jour dans les fêtes et les mariages comme l’effronté Kharboucha et la résistante Daouya Al Kahli.
A dire vrai, les morts en bonne santé et qui sont infectés par le foudroiement de l’économie pourraient pour cause de confinement économique dépasser les morts infectés du coronavirus
Le désormais célèbre, Mohamed Lyoubi , Inconnu de tous dans le monde d’avant, le directeur de lutte contre les maladies infectieuses est devenu Monsieur Météo Coronavirus. Rigoureux, solide, synthétique, ses points de presse sont réglés et très attendus par tous. Faisant partie des architectes de cette ingénierie de la résilience saluée par tous les pays du monde.
Grâce à cette armée de scientifiques et d’institutionnels, le Maroc a confirmé son leadership régional, anticipant la fermeture des frontières, confinant, distribuant les maigres mais nécessaires aides financières provenant du fonds de solidarité et accompagnant le monde économique pour rendre le désastre économique moins virulent. Monsieur Lyoubi n’est pas seulement un scientifique mais surtout un pragmatique, il dit plus haut et de plus en plus que le confinement doit être levé progressivement et que le royaume est de plus en plus dans l’impossibilité de poursuivre le confinement strict. A dire vrai, les morts en bonne santé et qui sont infectés par le foudroiement de l’économie pourraient pour cause de confinement économique dépasser les morts infectés du coronavirus. L’infectiologue devrait se dire que rien ne s’est passé comme prévu, le nombre des cas déceler ne fléchit pas et la courbe, en cloche, attendue ne ressemble à rien, ceci reflète cette addiction d’une minorité à l’irresponsabilité et à la ruse avec l’Etat, le port du masque sera semblable au port de la ceinture de sécurité ou au respect du code la route seulement en présence des agents de sureté routière.
Notre courbe de la COVID-19 est étrangement corrélée à celle de notre niveau de civisme.
Autre scène de cette vie achée derrière les murs, et même si nous savons tous que plus on parle moins on éprouve le poids du contexte, ce COIVD-19, nous a rendu plus bavards que dans la vraie vie mais pas seulement. L’effet papillon de la parole a fait place à l’effet papillon du like. Le confinement a fait exploser la logique des flux et l’esthétisation de soi, l’individualisme cérébral a pris l’avantage sur l’individualisme narcissique. Tous savants, tous prophètes, tous experts. Des très jeunes aux moins jeunes, nombreux ceux qui sont devenus sur les réseaux sociaux, experts, artistes, conférenciers, sociologues, politologues, économistes, philosophes.
il y ‘a une troisième voie entre cette jungle de faux prophètes et l’univers de la castration des nouvelles idées, cette voie est possible c’est d’aller grimper des chemins de la connaissance par les plus jeunes et les moins érudits d’entre nous.
A l’ère du confinement on s’invente une nouvelle vie, le retour à la vraie vie ne sera pas sans peser sur le psychique de ces nouvelles stars du confinement. Ce phénomène n’est pas nouveau, il n’est que le reflet du nouveau conflit de civilisations entre l’ancien monde du voir pour croire et le nouveau monde du croire pour voir. Cela n’est pas sans rappeler une parabole essentielle de notre histoire commune : «Pourquoi Musa (Moïse) t’es-tu hâté de quitter ton peuple ? Ils sont là sur mes traces, dit Musa. Et je me suis hâté vers Toi, Seigneur, afin que Tu sois satisfait. Nous avons mis ton peuple à l’épreuve après ton départ. Et le Sâmirî les a égarés». Sourate Taha.
Pourtant, il y ‘a une troisième voie entre cette jungle de faux prophètes et l’univers de la castration des nouvelles idées, cette voie est possible c’est d’aller grimper des chemins de la connaissance par les plus jeunes et les moins érudits d’entre nous. Pour y parvenir, comme dans un labyrinthe, nous accepterons de croiser notre histoire, la vraie science et être convaincus que les compétences se construisent et qu’il est inutile de les étaler car elles sont ressenties par la société, c’est leur utilité qui compte. Jankélévitch nous rappelle que la modestie devrait préserver de la vanité engendrée par une société fondée sur la science violée, l’opinion voilé, et la soif de paraître.
Le 21/05/2020
Source Web Par Lactu24
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