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Qui assume la responsabilité dans les retards de projets royaux ?

Qui assume la responsabilité dans les retards de projets royaux ?

Le limogeage de ministres pour «manquements dans l’exécution du programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit» en 2017, a mis au devant de la scène le retard qu’accuse de nombreux projets lancés par le roi.

Les grands projets lancés par le roi Mohammed VI bénéficient d’une large médiatisation. La traditionnelle cérémonie de pose de la première pierre est l’occasion pour les ministres concernés de se relayer devant les micros des médias officiels pour donner les détails des programmes, notamment les coûts financiers et les délais de livraisons.

Sauf que souvent, les responsables gouvernementaux ou régionaux s’éclipsent lorsque la réalisation de ces plans marque sérieusement le pas. «Al Hoceima phare de la Méditerranée» reste l’exemple le plus emblématique du retard dans l’exécution de projets de développement urbains aux grands budgets. Malheureusement, il est loin d’être un cas isolé.

Le CHU de Tanger et le stade de Tétouan

La capitale du Détroit attend toujours son Centre hospitalier universitaire. Ce chantier, dont le coup d'envoi a été donné par le souverain le 22 septembre 2015 sur une superficie de 23 hectares (89 072 m2 couverts), a nécessité une enveloppe budgétaire de 2,23 milliards de dirhams financé par le Fonds qatari de développement. Mais les Tangérois doivent encore s’armer de patience avant de bénéficier des installations de ce CHU. En avril 2019, l’ancien ministre de la Santé, Anas Doukkali a visité le site de construction et annoncé que le niveau d’avancement des travaux a atteint 66%. Le CHU de la ville entre dans le cadre du programme «Tanger-Métropole» (2013-2017), signé le 23 septembre 2013 devant le roi.

Non loin de Tanger, Tétouan est logé à la même enseigne. Son grand stade de 40 000 places n’a pas encore ouvert ses portes aux fans de football. Son ouverture était programmée en 2018, sachant que le projet était sur la liste du Programme intégré de développement économique et urbain de la ville de Tétouan (2014-2018) signé devant le monarque le 12 avril 2014. Le coup d’envoi de ce projet avait été donné par le roi Mohammed VI le 20 octobre 2015 pour un budget de 700 millions de dirhams. Les soupçons de plagiat autour de sa conception est avancée pour expliquer le retard de livraison. Mais la réalisation a connu des interruptions bien avant que n’éclate la guerre entre architectes.

Des exemples moins récents

La population de Tinghir a des ambitions plus modestes. Le 15 janvier 2005 à Ouarzazate, le souverain a présidé une séance de travail consacrée à l’examen de plans de développement dans les provinces de Zagora et Ouarzazate. Au cours de la réunion, en présence de l’ancien Premier ministre Driss Jettou, Tinghir devait connaitre la réalisation de projets au profit des habitants : un hôpital provincial, la réhabilitation de plusieurs quartiers, notamment le centre de la ville, la construction d’un complexe cultuel et d’un autre de l’artisanat. Quinze ans plus tard, l’état d’avancement de ces programmes irrite la population de la province. En vue de rattraper le temps perdu, le gouverneur de Tinghir a lancé en août 2019 une série de consultation afin de réduire le retard que connait la livraison de ces programmes.

Le blocage des projets royaux ne se limite pas à ces seuls exemples. Après le limogeage de ministres en octobre 2017 pour «manquements dans l’exécution du programme Al Hoceima Manarat Al Moutawassit», le gouvernement a fini par prendre acte de l’ampleur du phénomène. En témoigne la visite effectuée, fin décembre 2019 à Casablanca, par Saadeddine El Othmani et d’une délégation de ses ministres pour s’enquérir de l’état d’avancement de programmes de développement initiés par le roi.

Outre les «manquements» pudiquement pointés du doigt par la Cour des comptes, des problèmes financiers, administratifs et relevant du foncier ainsi des irrégularités retardent la réalisation de ces plans.

A titre d’exemple, la construction du port Dakhla atlantique de 10,2 milliards de dirhams qui ne commencera qu’au deuxième trimestre de cette année. Pourtant, le chantier était inscrit dans la cadre du programme de développement des provinces du sud, signé devant le roi en novembre 2015 à Laayoune.

Le 8 Février 2020

Source web Par Yabiladi

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